Pendant plus de 50 ans, le photographe André Kertész (1894-1985), dont le père était libraire, a parcouru la planète (Hongrie, France, États-Unis, Argentine, Japon...) et photographié des lecteurs dans tous les lieux et positions imaginables : dans les cafés, les bibliothèques, les trains, les parcs, et même sur les toits. Le musée Carnegie de Pittsburgh lui dédie une exposition, jusqu'au 13 février 2011, intitulée André Kertész: On Reading.
Après plusieurs escales dans le nord ouest des états-Unis, notamment dans le Montana, le Wyoming et le Dakota, nous arrivons au terme de notre promenade littéraire au far-ouest. Aujourd'hui, nous visiterons plusieurs états: l'Arizona, le Colorado, le Texas et le Nouveau-Mexique. Ces espaces grandioses et sauvages ont inspirés des écrivains aussi célèbres qu'Elmore Leonard, Carlos Blake, Tony Hillerman ou Cormac McCarthy.
Ce très court roman sous la forme d'un échange de correspondance devrait être lu par tous et souvent pour ne jamais oublier la barbarie des humains, passée, présente et future.
Au départ, deux amis vivant aux USA, co-propriétaires d'une galerie d'art, unis par une grande amitié. L'un (Max Eisenstein) est juif américain et l'autre (Martin Schulse) est un allemand dont on pense qu'il arriva aux Etats-Unis après la première guerre mondiale.
Les œuvres de Thomas Allen ne sont pas à proprement parler des pop-ups ou livres animés. Cet artiste américain crée de véritables sculptures de papier en 3D, grâce au recyclage des couvertures de Pulps (romans de gare), une habilité certaine dans le maniement des ciseaux, ainsi qu'une fascination évidente pour les femmes fatales, les malfrats et les cow-boys. Pour eux, il invente des scénarios photographiques dignes du cinéma des années 40-60.
Notre Citathon du jour rend hommage à l'historien et politologue américain, Howard Zinn (1922-2010) disparu le 27 janvier dernier. Howard Zinn s'est attaché à raconter l'Histoire, non pas du point de vue des vainqueurs et des "Grands Hommes", comme elle traditionnellement présentée dans les manuels scolaires, mais celle des minorités et des déshérités. Sa monumentale Histoire populaire des États-Unis, traduite tardivement en français, l'a révélé au grand public.
Laura Todd est le nom d'une franchise de boutiques spécialisées dans la fabrication de cookies. L'enseigne, d'origine américaine, a aujourd'hui disparue aux États-Unis. En France, elle a été développée par Sabine Anastasiou et Serge Montillaud-Joyel à partir de 1986. Le couple possède aujourd'hui deux pâtisseries haut de gamme à Paris ainsi qu'un restaurant bio et végétarien.
Nous avons abandonné pour un temps Joe Pickett, le héros récurrent des polars de C.J. Box, pour suivre les aventures d’un autre détective fameux du Wyoming. Il s’agit du personnage créé par Craig Johnson, Walt Longmire, shérif dans le comté d'Absaroka. La série compte à ce jour 8 épisodes, dont 4 traduits en français : The Cold Dish (Little bird en version française), Death Without Compagny (Le camp des morts), Kindness Goes Unpunished (L'Indien blanc), Another Man's Moccasins (Enfants de poussière), The Dark Horse, Junkyard Dogs, Hell Is Empty et As the Crow Flies (à paraître cet été aux États-Unis).
Cet ouvrage rassemble en fait trois bandes-dessinées qui sont sensées illustrer deux facettes du grand mythe américain. Si le peintre et illustrateur italien, Gabriele Gamberini, n'est pas très connu du public français, en revanche Maryse et Jean-François Charles ont une longue carrière derrière eux. Ils ont notamment signé le scénario des Pionniers Du Nouveau. Ils sont aussi les auteurs de plusieurs séries dont India Dreams, War and Dreams et Africa Dreams. En 2011, ils ont publié, en collaboration avec Gabriele Gamberini, un roman graphique intitulé Far Away (Glénat, 2011, 144 pages). Ce road movie avait déjà pour décor les paysages du Canada et des États-Unis.
Dans notre Citathon, nous avons déjà intégré les reflexion de Jean-Paul Sartre sur l'existence de Dieu. Il se trouve que c'est aussi l'un des sujets favoris de Woody Allen et que le réalisateur américain fait parti de mes cinéastes préférés. Or, Woody Allen écrit parfois des livres et il n'y a donc aucune raison de se priver de le citer sur le comptoir Lecture de Cafeduweb.
Le thriller par définition est un polar psychologique puisqu'il est censé créer une forte tension, si ce n'est un sentiment de peur chez le lecteur. En ce sens, Les liens du sang de Thomas H. Cook est un classique du genre. Le romancier américain y explore les méandres de la folie humaine et, en particulier de la schizophrénie paranoïaque. Le lecteur est placé dans une situation d'autant plus inconfortable qu'il ignore le nombre exact de morts, si d'autres surviendront dans un avenir proche et, surtout, si le narrateur est sain d'esprit ou s'il est la victime collatérale de la folie de sa sœur, voire celle d'un manipulateur profitant de leur antécédents familiaux.
L'avantage de la collection Folio 2E est qu'elle permet d'aborder, dans un format bon marché, des auteurs classiques ou contemporains à travers des textes cours, inédits ou connus. Certains sont rassemblés dans la prestigieuse Bibliothèque de La Pléiade, à l'instar des œuvres de Thomas De Quincey (1785-1859). L'anthologie réunit des textes autobiographiques (Confessions d'un mangeur d'opium anglais), des essais d'humour noir (De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts), des récits (Les Derniers jours d'Emmanuel Kant) et des œuvres de fiction (Le bras de la vengeance).
Aujourd'hui, le Citathon rend hommage à l'historien Moshe Lewin (1921-2010), disparu le 14 août dernier. Né en Pologne, il a enseigné l'histoire à l’Université de Pennsylvanie aux États-Unis. Moshe Lewin est considéré comme l'un des pères fondateurs de l’histoire sociale de l'URSS.
Vous vous souvenez peut-être du shérif Mike Logan et de sa compagne, la profileuse Jessica Hurley, les héros de 7 jours à River Falls (Le Livre de Poche, juin 2009) et d’ Un automne à River Falls (Le Livre de Poche, juin 2010). Alexis Aubenque renoue avec ses personnages fétiches et nous ramène dans la petite bourgade de River Falls dans l’état de Washington. Comme vous l’imaginez, les hivers sont plutôt rudes au Nord-ouest des États-Unis.
Voici typiquement le type de thriller qui m'énerve prodigieusement mais que je ne lâche pas avant la fin. L'auteur use d'une recette, certes peu originale, mais éprouvée: chapitres courts qui s'achèvent avec l'apparition d'un nouvel indice, multiples rebondissements, vocabulaire simple et happy-end. Cela ne serait pas si grave s'il ne fallait en plus subir les poncifs de l'American way of life, les conventionnels questionnements sur le mariage et la famille... pourquoi les pauvres sont-ils si fainéants et les hommes si méchants ? Pour faire bonne mesure, les personnages principaux ne sont pas parfaits: Madame, ex-flic, est alcoolique (mais elle a des circonstances atténuantes) ; Monsieur, ex-super-profiler du FBI, n'est pas assez attentif aux états d'âme de son épouse (mais il se soigne).
A priori, Tess Gerritsen n'est pas le type d'auteurs qui m'attirent spécialement, mais il se trouve que ce thriller historique traite des pratiques des résurrectionnistes, un sujet qui m'intrigue beaucoup (cf article: Anatomistes et résurrectionnistes). Le roman s'inspire librement de plusieurs faits divers, dont l'affaire Thomas Sewall (1786-1845), un professeur d'anatomie convaincu de body snatching (vole de cadavre) et celle de l'Irlandais William Burke (1792-1829), un tueur en série qui vendait les cadavres de ses victimes à un médecin d'Édimbourg.
Celle par qui le malheur arriva ! Elle vit donc entourée de sa sœur Clytemnestre et de ses deux frères, les inséparables Castor et Pollux ; elle apprend la tapisserie en compagne de sa mère, qui refuse qu’elle se regarde dans un miroir. Chacun semble réellement prendre à cœur que l’enfant n’ait aucune conscience de sa beauté, tout comme du secret de sa conception d’ailleurs.
Titre: La rose pourpre et le lys
Version originale: The Crimson Petal and the White
Auteur: Michel Faber
Editeur: Points
Année: 2006
Pages: 536 et 648
Réveillées par les rêves d'éternité de notre société individualiste, les créatures démoniaques envahissent librairies et salles obscures avec plus ou moins de talents. Enfin, certaines n'ont plus grand chose à voir avec les terrifiants Dracula ou Frankenstein. Finis aussi les vampires bisexuels d'Anne Rice et les psychopathes de Poppy Z. Brite. Du coup, plus besoin d'un intello comme Van Helsing ou d'un costaud comme Blade pour se débarrasser des démons. Les nunuches qui font les grandes heures de la Bit-Lit (Bit pour mordant et Lit pour littérature), pourvois amplement à la domestication des êtres surnaturels.
Vous savez sans doute qu’un nombre hallucinant de livres invendus partent chaque année au pilon. En France, par exemple, des machines broient 100 millions de livres, soit 30 % de la production éditoriale. A une époque où les institutions et les entreprises sont sensées promouvoir le développement durable, cela semble aberrant. Si on ajoute à ce fait que 80% des livres sont fabriqués en Chine, on imagine aisément le gaspillage. Néanmoins, quelques artistes ingénieux pourraient nous inspirer des moyens plus créatifs de recycler les ouvrages destinés au pilon.
Tout le monde se souvient du vent de fureur qui a secoué le monde littéraire français en 2007, quand que le journaliste américain Donald Morrison a décrété « the Death of French culture », à la Une de l'édition européenne du Time. Les prémices du sinistre s'étaient pourtant déjà fait sentir en 2002 avec le pamphlet de Pierre Jourde, dénonçant la littérature sans estomac. Il est vrai qu'il est moins grave de se zigouiller entre soi (mais c'est une autre histoire). En juin dernier, après la publication de la fameuse liste des « 20 under 40 » (20 meilleurs romanciers de moins de 40 ans) du New-Yorker, le journaliste américain, Lee Siegel a déclenché un nouveau séisme en annonçant dans le New York Observer que le roman est un genre moribond.
Qu'une poignée de journalistes rabats-joies déclarent l'arrêt de mort des têtes pensantes du genre romanesque ne semble guère émouvoir les éditeurs. Il faut dire que ceux-ci ont de quoi riposter. Les livres sont creux ? Qu'à cela ne tienne, il suffit de leur offrir de magnifiques écrins et créer des produits dérivés pour augmenter leur valeur ajoutée. Le roman est devenu un genre "pièce de musée" ? Il faut miser sur le concept du livre objet d'art et capitaliser sur les éditions limitées.
En période de prospérité comme de crise, il faut s'assurer que chacun puisse consommer 24h/24. Tout le monde connait les distributeurs de boissons et de friandises ? Dans une entreprise, ils permettent d'écourter drastiquement la pause café ou déjeuner. Pourquoi aller à la cantine avec ses collègues quand on peut avaler un sandwich d'une main et taper un mail de l'autre. Le temps, c'est de l'argent ! Pour les nourritures spirituelles, même combat ! Exit la soupe à la tomate lyophilisée et les conseils du libraire, insérez une pièce dans la machine et sélectionnez le livre qui éveille votre appétit.
En France, nous avons des politiciens qui écrivent des essais et des romans (de Malraux à Jean-Louis Debré, en passant par Jack Lang). On se souvient des polémiques qui ont suivi la parution de La princesse et le président de Valéry Giscard d'Estaing ou La mauvaise vie de Frédéric Mitterrand. Les Américains, eux, ont Barack Obama, auteur des Rêves de mon père et de L'audace d'espérer. Le 44e président américain est également un lecteur assidu qui, d'un commentaire élogieux, peut faire envoler les ventes d'un livre tel que Netherland de Joseph O'Neill. Chaque année, les porte-paroles de la Maison Blanche, chargés d'entretenir l'image du président, délivrent la liste de ses lectures estivales.
Les médias nous disent que les ouvrages imprimés seront bientôt des objets de collection, tout juste bons à être entreposés dans les musées. Anticipant peut-être sur cette prophétie, Abelardo Morell réalise de magnifiques photos de livres en noir & blanc que l'on peut admirer sur son site officiel.
Je ne suis pas épaté par les livres auxquels je ne comprend rien. A ce titre L'arc-en-ciel de la gravité est comparable à un annuaire téléphonique, à ce détail près qu'il ne possède même pas d'index alphabétique pour faciliter les recherches. C'est un recueil d'informations sans liens entre elles et sans intérêt si on ne fixe pas un objectif précis au début de la lecture. Le mien fut de comprendre comment des personnes peuvent encenser ce livre.
En ce 1er décembre, quatrième dimanche avant Noël, les fêtes de fin d’année s’annoncent plutôt mal pour les flics de Cologne et les usagers des transports en commun. En effet, un amateur du poète allemand Friedrich von Schiller (1759-1805) a envoyé à la police et aux médias un extrait du Chant de la Cloche, annoté d’une menace d’attentat. Après avoir décrypté la lettre anonyme, les enquêteurs arrivent à la conclusion que le drame aura lieu le 23 décembre dans une station de métro. Il s’agira sans doute d’un incendie ou d’une bombe.
En tant qu'amatrice de romans populaires et de grandes fresques historiques, je fais partie des lecteurs assidus de Ken Follett. J'admets néanmoins qu'après le succès planétaire de sa saga médiévale (Les piliers de la terre et Un monde sans fin), qui a donné lieu à un feuilleton télévisé en deux saisons, à un DVD, ainsi qu'un jeu de société et son extension, j'avais du mal à imaginer que l'écrivain britannique pourrait récidiver avec le même succès. Or, voici que le romancier se lance dans une nouvelle trilogie intitulée Le siècle et qui couvrira toute l'histoire du 20ème siècle, à travers les destins croisés de cinq familles, d'origines géographiques et sociales différentes.
Denis Johnson m'avait époustouflé avec son roman Déjà Mort publié il y a quelques années. Cet enthousiasme m'a permis de ne pas me laisser impressionner par les 900 pages de L'arbre de fumée. Ce livre reprend 20 ans d'histoire des Etats-Unis, de 1963 à 1983, à travers des portraits croisés de jeunes américains et américanisés perdus dans un monde évoluant vers un non sens.
Si on vous demandait de promouvoir votre bibliothèque de quartier, que suggéreriez-vous ? Les habitants de Kansas City, aux États-Unis, eux, ont répondu à cette question de manière surprenante. Ils ont sélectionné une série de classiques qui ont ensuite été érigés en immenses statues, le long des murs de leur bibliothèque. Le résultat est saisissant.
A l'usage des lecteurs écolos, j'ai déjà proposé plusieurs idées pour recycler ses vieux ouvrages (sculptures, jardinières...). Aujourd'hui, j'ai décidé de dénoncer deux initiatives originales, qui ont malheureusement vu le jour loin de l'hexagone, mais qui pourraient faire des émules chez les libraires français. En effet, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, les lecteurs peuvent dorénavant se faire livrer leurs commandes à domicile grâce à un service de livraison à bicyclette.