Ce très court roman sous la forme d'un échange de correspondance devrait être lu par tous et souvent pour ne jamais oublier la barbarie des humains, passée, présente et future.
Au départ, deux amis vivant aux USA, co-propriétaires d'une galerie d'art, unis par une grande amitié. L'un (Max Eisenstein) est juif américain et l'autre (Martin Schulse) est un allemand dont on pense qu'il arriva aux Etats-Unis après la première guerre mondiale.
Ils vont développer un échange de lettres à l'occasion du retour de Martin en Allemagne, au moment où Hitler vient d'arriver au pouvoir.
Lentement, insidieusement, au travers des lettres de l'allemand, on va comprendre comment l'horreur va se déchaîner sur l'Europe. Schulse est un nouveau riche, il est bien vu par les sympathisants nazis et il va envoyer plusieurs oeuvres à la galerie des Etats-Unis (volées probablement quand on sait comment les nazis se sont appropriés les tableaux des juifs déportés). Et lentement aussi, la doctrine nazie va entrer dans l'esprit de Martin et le dépouiller de son âme, jusqu'à le rendre insensible.
La vengeance de Max sera tout aussi insidieuse et implacable, mais il ne peut en aucun cas laisser Martin échapper au sort que lui-même a réservé à tant d'autres.
Mon fils a dû lire ce livre pour l'école et a vu la pièce de théâtre qui en a été tirée ici en Belgique. J'espère que le message a porté dans l'esprit de tous ces jeunes, car il FAUT que ce livre soit lu, prêté à d'autres, il faut que le livre circule beaucoup.
Il a été écrit en 1938, aux Etats-Unis où il fut publié et je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi certains prétendent qu'ils ne "savaient pas", tout comme ici en Europe d'ailleurs, où les Polonais qui vivaient à côté littéralement des fours crématoires disaient "ne pas savoir".
Il ne faut jamais oublier car c'est dans ce passé atroce que nous devons puiser le courage de lutter contre l'injustice, l'intolérance, le racisme.