©

L'arc en ciel de la gravité - Thomas Pynchon

Je ne suis pas épaté par les livres auxquels je ne comprend rien. A ce titre L'arc-en-ciel de la gravité est comparable à un annuaire téléphonique, à ce détail près qu'il ne possède même pas d'index alphabétique pour faciliter les recherches. C'est un recueil d'informations sans liens entre elles et sans intérêt si on ne fixe pas un objectif précis au début de la lecture. Le mien fut de comprendre comment des personnes peuvent encenser ce livre.

Si prendre son lecture pour un crétin est l'apanage du meilleur écrivain contemporain, Pynchon est le maître absolu de la littérature et Philippe Sollers devrait être publié en bibliothèque rose.

L'histoire:

Tout comme l'auteur, je n'en ai absolument rien à faire. Ca parle de fusée V2, un peu de la seconde guerre mondiale, beaucoup de quéquettes dures ou molles et de psychologie (para- et non) à la con. Wahou, le grand génie qui transforme les fusées en phallus! Trop intelligent ce type qui maîtrise aussi bien le travail de Freud. Sinon, ça baise toutes les 70 pages en moyenne, ça chante toutes les 4 pages et c'est chiant à lire 90 pages sur 100 (soit 100 pages lisibles au total).

Du style:
Ha oui? C'est lourd, déstructuré à l'ennui, lourd, pédantesque, lourd, maniéré, lourd, prétentieux, lourd, pompeux et lourd. Le fier résultat d'un grammairien bégueule. Le point positif est qu'au fur et à mesure de ma lecture, j'ai fini par trouver des qualités littéraires aux textes de Jean Roucas.

De l'intérêt de la lecture:
Frimer en société. Je ne vois que ça. Je ne comprend pas les gens qui s'enthousiasment à cette lecture. Mais c'est cet enthousiasme qui m'a permis de lire intégralement cette chose. Je voulais comprendre où se trouvait la magie, la virtuosité. Je la cherche toujours. Nous avons là un texte incompréhensible qui arrive à allier une certaine facilité de lecture (tant rater des informations n'a aucune importance vis à vis de la compréhension de l'histoire) et un ennui mêlé du sentiment de ralentissement du temps. Ici, doit être la principale qualité du livre: l'arc-en-ciel de la gravité est une preuve expérimentale de la théorie de la relativité.
Si le génie consiste à mélanger seconde guerre mondiale, psychologie et para-physique, je ne pourrai que vous conseiller la lecture du Matin des magiciens de Louis Pauwels et Jacques Bergier. Un livre, passionnant, quoique qu'un peu dangereux à mon avis, dont des passages entiers semblent avoir été passé à la moulinette pynchonienne (ou pynchognienne comme dit mon ami Olivier) pour un sortir une bouillie indigeste.
Le côté absurde voir burlesque du livre tant vanté par (sans doute) des feuilleuteurs de libraires cherchant à passer le temps avant d'aller voir un Woody Allen en version originale, est quasi-inexistant. S'il faisait peut-être mouche en 1975, de nos jours il semble bien désuet.
Le côté savant reste également à démontré. J'ai toujours pensé que quelqu'un de brillant était capable de partager des idées complexes d'une manière simple, d'amener une réflexion à partir d'un fait simple. Or à la lecture de Pynchon, on ne doute pas de son potentiel culturel mais plutôt de sa faculté à le restituer avec, sinon du génie, au moins de la clarté. L’arc-en-ciel de gravité nous offre une feuille de styles, de genres. A ne pas trancher entre l'essai et le roman, le lecteur (que je suis) s'accroche aux pages, décidé à sauver quelque chose de ce verbeux naufrage verbal.
Quand au côté provoquant ou scabreux, il semble d'un autre temps ou d'un autre monde (dans le sens: d'un monde différent du mien). Je ne suis pas traumatisé par les mots: bite, éjaculation ou enculer. Je ne suis pas (non plus) choqué par un type qui mange de la merde, une castration ou une partouze sur le pont d'un bateau. Je trouve ces scènes sans aucun intérêt ni stylistique, ni pour l'histoire (mais pour tourner en rond dans le plus style pynchonien (ou pynchonerie comme dirait mon ami Stéphane), de toute façon quelle histoire?), tout au plus combleront-elles les fétichistes refoulés et ceux qui cherchent de nouvelles sensations tout en restant dans ce qu'ils pensent être le bon ton. Pour les autres, lisez Les Onze Mille Verges ou les Amours d'un Hospodar de Guillaume Apollinaire, littérature au moins clairement étiquetée érotique sans fioriture excessive.

Non, ce qui me plait dans Pynchon, ce sont ses lecteurs fanatiques et plus particulièrement ceux qui conseillent de livre Pynchon en VO. Quasi incompréhensible en français, je n'ose imaginer ce texte face à un cerveau programmé en français. La seule compréhension des quatre premières pages est, à mon avis, un défit fantastique à relever. Je suis très fier de voir autant de parfaits anglophiles en France. A moins, bien sur, de tomber sur l'adaptation littéraire du cinéphile vantant les mérites et la suprématie des VO sur les VF et éludant les questions « Et vous comprenez tous les dialogues? Arrivez-vous à distinguer toutes les subtilités culturelles? » par un « Mais ce qui compte c'est le jeu des acteurs. Pour les dialogues, je saisis le sens général, c'est suffisant ». Dans ce cas, si lire en anglais est en extraire trois mots par page (articles définis et indéfinis non compris, soyons quand même indulgent) alors ok: lisez la VO ça ne changera que peu de choses au bout du compte.

Alors que faire de L’arc-en-ciel de gravité? C'est simple, si vous devez faire un cadeau de Noël à quelqu'un que vous n'aimez pas, OFFREZ CE LIVRE.

Références
Lien à insérer

Si vous citez cet article sur un site, un blog, un forum ou autre contenu web, utilisez l'adresse ci-dessous. Après validation par un administrateur, votre site apparaîtra ci-dessous comme référence.

Ils commentent à distance !

Pour l'heure, personne ne commente sur un autre site web.

Suggestion de mots-clefs : l'arc en ciel de la gravité ; L'arc-en-ciel de la gravité ; arc en ciel de la gravité ;
Discussions
Pas d'avis pour “L'arc en ciel de la gravité - Thomas Pynchon”
Participer à la discussion (Via le forum)

Vous devez être identifiés pour poster un avis



Mot de passe oublié