En dépit d'une moisson encore plus fructueuse qu'en 2009 (si on exclut les surplus qui iront au pilon), cette rentrée littéraire sera marquée par la mort annoncée du livre imprimé. On en parle depuis une bonne décennie mais les événements récents indiquent que la révolution est bien en marche. L'arrivée de nouveaux appareils contribue à démocratiser l'ebook et de nouvelles plateformes de téléchargement sont créés presque chaque jour. Les polémiques opposant les défenseurs de l'imprimerie aux aficionados du numérique s'essoufflent, tandis que se multiplient les débats sur l' avenir des librairies traditionnelles et des bibliothèques, l'instauration d'un prix unique du livre ou d'un taux de TVA réduit, l'intégration de publicités dans les textes, la censure, le piratage, les droits d'auteurs, l'écologie électronique, etc.
Pour les "Globe-lecteurs" de Cafeduweb, je poursuis mes investigations à la recherche de lieux insolites. Après avoir déniché des hôtels-bibliothèques, des cafés-librairies et un bar thématique pour les bibliophiles, j'ai pensé à ceux qui voyagent en avion. Aussi, je vous propose aujourd'hui de faire escale dans la toute nouvelle bibliothèque de l'aéroport de Schiphol aux Pays-Bas. Nous ferons ensuite un petit voyage dans le temps et l'espace, pour découvrir le premier espace de lecture de l'aéroport à Nashville, dans le Tennessee.
La plupart des lecteurs avides sont confrontés à un problème de taille, à savoir l'encombrement intempestif de leur bibliothèque qui déborde largement sur l'espace initialement non réservé aux livres. Ceux qui pensent résoudre ce problème grâce à l'acquisition d'une tablette numérique se heurteront à plusieurs inconvénients comme celui de l'offre limitée de ebooks en français et les verrous numériques (DRM) qui empêchent de lire, de transférer ou de modifier les livres sur certains supports. Le problème de la gestion de la PAL (Pile à lire) reste donc d'actualité et ,pour les plus titilleux d'entre-nous, celui du classement des livres (par ordre alphabétique, genres, tailles, collections ou thématiques).
Les bibliothèques ne sont pas forcément des lieux destinés à stocker de vieux livres moisis et des temples gouvernés par des cerbères chargés de vous faire baisser d'un ton. Avec le développement des technologies, la gestion des établissements, les services offerts au public et même l'architecture des bâtiments ont progressivement évolué.
Après une première escale à l'Université du Texas, nous poursuivons notre enquête sur les bibliothèques du futur. Nous faisons aujourd'hui un détour par Abou Dabi, aux Émirats arabes unis, où le thème a été abordé lors du 20ème salon du livre en mars dernier. Si on en croit le rapport de l'ADACH (Abu Dhabi Authority for Culture and Heritage), l'ensemble du réseau des bibliothèques des Émirats devraient bientôt entrer dans l'ère des nouvelles technologies et du gadget.
Les lecteurs représentent une niche de consommateurs qui semblent intéresser de plus en plus les investisseurs. Après la création de sites de rencontres spécialement dédiés aux amoureux des livres, le développement du concept de librairies-cafés et l'ouverture d'un bar thématique à New-York, le marché s'ouvre aux globe-lecteurs. Ils peuvent désormais faire escale dans des hôtels spécialement aménagés pour satisfaire leur insatiable appétit de lire... à condition d'y mettre le prix, car il s'agit généralement de luxueux établissements.
Bien que les ventes de e-books ne représentent encore qu'un faible pourcentage du marché du livre, la plupart des éditeurs allemands restent confiants dans le potentiel du numérique. Selon une étude réalisée par l'Institut für Demoskopie Allensbach et publiée dans Boersenblatt, seuls 1% des lecteurs allemands âgés de 14 à 60 ans (soit environ 480 000 personnes) utilisent une liseuse électronique. Néanmoins, 20% (10 620 000) pensent qu'ils pourraient lire un jour sur une tablette numérique.
Qu'une poignée de journalistes rabats-joies déclarent l'arrêt de mort des têtes pensantes du genre romanesque ne semble guère émouvoir les éditeurs. Il faut dire que ceux-ci ont de quoi riposter. Les livres sont creux ? Qu'à cela ne tienne, il suffit de leur offrir de magnifiques écrins et créer des produits dérivés pour augmenter leur valeur ajoutée. Le roman est devenu un genre "pièce de musée" ? Il faut miser sur le concept du livre objet d'art et capitaliser sur les éditions limitées.
La nouvelle Bibliothèque Technologique de l'Université du Texas, à San Antonio, se différencie des autres librairies scientifiques américaines par un petit détail: sa collection ne contient aucun livre imprimé. Il s'agit, en effet, d'un établissement entièrement dédié au livre numérique.
Je me pique d'être une lectrice vertueuse qui fréquente les librairies indépendantes. J'aime à penser que je favorise ainsi la diversité culturelle et bénéficie de services personnalisés. Mais l'indépendance est un luxe rare, difficile à acquérir, et surtout à conserver, dans un monde dominé par le mainstream littéraire, la toute puissance des éditeurs et les contraintes de rentabilité.
Plutôt que de réitérer nos habituelles récriminations contre la Rentrée littéraire, nous avons décidé de nous intéresser au festival off ou à la rentrée littéraire bis, à savoir celle des livres de poche. Les Poches coûtent moins chers (6euros en moyenne), ensuite ils économisent du papier et prennent moins de place dans les bibliothèques (le format standard est de 10 cm sur 17). Ils permettent également de prolonger la durée de vie de certains titres dans les rayons des librairies et offrent une session de rattrapage aux lecteurs débordés. Enfin, les nouveautés éditées directement en poche ont augmenté de 35% en dix ans. Les inédits représentent, par exemple, 20% des titres parus chez Pocket et 50% chez 10/18.
Chaque lecteur a ses écrivains favoris, son libraire préféré et ses bonnes adresses. Il est vrai que les librairies de proximité et les magasins indépendants apparaissent comme des espèces menacées face à l'offensive de supermarchés culturels et autres chaînes virtuelles de ventes en ligne. Selon le Guardian, une centaine de librairies indépendantes britanniques ont déposé le bilan en 2009 sur 1300 environ. Au Canada, les chaînes et supermarchés culturels (Indigo, Renaud-Bray, Archambault, etc) représentent près de 70 % du marché du livre au détail. Par ailleurs, les quelques 2000 libraires indépendants sont actuellement menacés par le projet d'ouverture d'un entrepôt du géant américain Amazon sur leur territoire.
Jusqu'au 16 octobre prochain, la galerie Bryce Wolkowitz à New-York présente les travaux de l'artiste Sud-coréenne, Airan Kang dans une exposition intitulée Light Reading (lecture lumineuse). Ses sculptures en formes de livres sont réalisées grâce à des LED (diodes électroluminescentes). Les lampes produisent une multitude de tâches colorées qui changent continuellement de teintes, d'intensité et de luminosité.
Avant de refermer notre album des librairies (cf: Les librairies design d'Europe et du monde, les librairies chics et les librairies surprises), je vous propose d'y ajouter une dernière page consacrée aux établissements dont les mûrs qui leur servent d'écrin et le décor intérieur ont préservé l'atmosphère des librairies d'antan. Certaines existent depuis plus de 100 ou 200 ans. D'autres ont choisi de réhabiliter de prestigieux bâtiments et d'en conserver le cachet.
Quel rapport entre le tabagisme et la lecture ? A priori, aucun... sauf peut-être lorsque les éditeurs se piquent d'avoir de l'imagination. Certaines idées peuvent servir une bonne action ; d'autres, en revanche, n'ont pour objectif que de booster les ventes (de livres, bien-sûr) et sont plus controversées.
Pour ce troisième volet consacré aux nouvelles méthodes promotionnelles, nous sommes intéressés au Book Dating (rencontres littéraires amoureuses), une invention qui nous vient encore des pays anglo-saxons. Ainsi, après avoir tenté de nous appâter en nous glissant subrepticement un livre dans la poche (cf article sur les putpockets) ou grâce à une accrocheuse bande annonce (cf article sur les Book trailers), les professionnels disposent encore d'une arme pour nous séduire et nous attirer dans les librairies: les sites de rencontres dédiés aux bibliophiles. L'idée est que la question d'être ou de ne pas être compatibles peut se résoudre grâce à la lecture d'un bon vieux Shakespeare, préliminaire à un happy end.
Nous reprenons aujourd'hui notre petite enquête sur les méthodes de promotion du livre. En effet, l'Association des bibliothèques américaines (ALA) vient d'annoncer la sortie de trois nouveaux posters (payants) pour soutenir sa "READ campaign" en faveur de la lecture. De nombreuses célébrités se sont déjà prêtées au jeu, mais cette fois il s'agit des trois acteurs principaux d'Harry Potter et les reliques de la mort, qui devrait sortir sur les écrans le 24 novembre 2010.
A l'usage des lecteurs écolos, j'ai déjà proposé plusieurs idées pour recycler ses vieux ouvrages (sculptures, jardinières...). Aujourd'hui, j'ai décidé de dénoncer deux initiatives originales, qui ont malheureusement vu le jour loin de l'hexagone, mais qui pourraient faire des émules chez les libraires français. En effet, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, les lecteurs peuvent dorénavant se faire livrer leurs commandes à domicile grâce à un service de livraison à bicyclette.
Signe des temps, sans doute, les chaînes de librairies ferment leurs grands magasins pour les remplacer en partie par de plus petites surfaces, voire par des boutiques saisonnières, à l'instar des groupes Borders ou Blurb.
Cette semaine littéraire a été riche en évènements et, dans l'ensemble, le mois de novembre offre de belles perspectives pour le monde éditorial (si on excepte quelques fausses notes). Les prix littéraires ont commencé à pleuvoir, de même que les polémiques qui les accompagnent généralement (sans jamais vraiment ébranler la machine), tandis que marché numérique a également eut sa part de surprises et d'agitation.
Regardez la photo de gauche. Vous voyez cette étagère pleine de livres sur le trottoir ? Vous vous dites que quelqu'un est en train de déménager ? Et bien, pas du tout ! Ce présentoir a été placé ici par les bibliothécaires de la ville de Cologne. Les ouvrages qui s'y trouvent sont en libre accès. Pas besoin de s’inscrire à la bibliothèque, de payer un abonnement ni de présenter une carte de lecteur. On vient, on se sert et on repart.
C'est une sorte de Bookcrossing, mais non-anonyme, puisque l'objectif est de favoriser la convivialité. Comment partagez vos lectures avec vos voisins ou des visiteurs de passage. Deux Américains ont trouvé la solution: installer des micros-bibliothèques, de la taille d'une boîte aux lettres ou d'une maison d'oiseaux, dans son jardin ou sur le bord de la route. Le site Internet Little Free Library permet de les localiser sur une carte.
Nous poursuivons notre petite enquête autour des techniques de marketing éditoriales (cf: l'article sur le Putpocket). Évidemment, nous ne sommes pas les seuls ni les premiers à nous y intéresser. La quatrième université d’été de la Bande-dessinée, qui se tenait du 5 au 7 juillet dernier, était justement consacrée aux questions de business, de cross-média, de trans-média, de média global et autres affaires de gros sous. Pour séduire des lecteurs rompus aux usages du numérique, d'Internet et de la vidéo, les éditeurs doivent désormais créer des sites dédiés et des Book Trailers (bandes annonces de livres).
Le 10 novembre dernier, à 13 heures précises, 200 blogueurs étaient invités à publier, via le site de la société éco-responsable américaine Eco-Libris, leurs commentaires de lecture sur une sélection de 200 livres imprimés sur du papier recyclable. Le but de cette campagne, organisée en partenariat avec la chaîne de librairies canadiennes Chapters Indigo, vise à sensibiliser les consommateurs aux problèmes environnementaux. Il s'agit en particulier de promouvoir les éditeurs utilisant des matériaux et des méthodes plus écologiques.
Aujourd'hui, nous nous rendons en Allemagne, où il est de tradition de recycler les cabines téléphoniques en librairies d'occasion, où le plus souvent, en bibliothèques. Certaines servent simplement à entreposer les livres que tout un chacun peut déposer ou emprunter librement. A Ingolstadt, en Bavière, par exemple, la cabine à livres (Bücher Zelle) est située dans la cour de l'école primaire. Elle contient 300 livres pour enfants. Aucune carte n'est délivrée: il suffit de se servir et de penser à rapporter le livre quand on a fini de le lire.
Si la lecture mobilise notre imagination au point de nous inciter à nous identifier aux personnages (cf La publicité dont vous êtes le héros), elle nous ouvre aussi les portes d'un univers différent. Les écrivains créent un monde que nous visualisons selon notre propre inspiration et qui nous semble parfois plus réel que la fiction. Ce pouvoir de la lecture est l'un des autres thèmes favoris des publicitaires.
C'est une banalité de dire que dans nos sociétés il importe d'être toujours le premier en tout. Le monde littéraire n'échappant pas à la règle, les éditeurs, les libraires et les journalistes commandent des tas d'études statistiques et établissent continuellement des classements. Il s'agit de savoir qui vend le plus de livres et combien temps l'heureux gagnant se maintient en tête de liste. Ainsi, il en vendra encore plus. La littérature de jeunesse est également soumise à la dictature du bestseller. Parallèlement, les éditeurs ont inventé un nouveau concept : la littérature "crossover" (littéralement mélange, croisement), des romans s'adressant à la fois aux enfants et aux adultes.
Le black-out estival de l'édition (les publications sont repoussées à la rentrée, événement majeur qui précède la course aux prix littéraires), est l'occasion de revenir sur les impasses littéraires de l'année écoulée: les bestsellers dont on a parlé dans les dîners en ville et les grands classiques qu'un lecteur émérite est censé avoir digérés. Éditeurs, libraires, bibliothécaires et journalistes prescrivent une liste d'ouvrages exotiques et distrayants pour s'évader loin des tracasseries quotidiennes et des dures réalités du désordre mondial. Lire et Le Magazine Littéraire publient leur traditionnel dossier Polars; Le Monde, ses petites perles inédites. Cette année, crise financière oblige, il se peut que votre banquier vous suggère aussi quelques devoirs de vacances.
Quand vous étiez enfant, n'avez-vous jamais rêver que les personnages puissent sortir du livre que vous teniez dans vos mains ? Alexander Korzer-Robinson a presque exhaussé vos vœux. Cet artiste est, en quelque sorte, un sculpteur de livres illustrés.
Si les socialistes ont perdu le monopole du cœur, il y a quarante ans, ils sont bien décidés à régner maintenant sur l'esprit. Et tandis que le locataire de l'Élysée se concentre sur ses préoccupations bling-bling, l'opposition cultive les belles lettres. Aussi, après vous avoir parlé du club de lecture des milliardaires, de celui de leurs épouses puis de Barack Obama, je vous invite à consulter la liste des cadres du Parti Socialiste, présentée à l'Université d'été de La Rochelle, le week-end dernier.