En décembre 1899, Marcel Proust, qui parle si peu l’anglais, décide de traduire The Bible of Amiens, l’œuvre du sociologue, écrivain et critique d’art, John Ruskin (1819-1900). Ce volume, consacré à la cathédrale d’Amiens, et paru 15 ans plus tôt, devait inaugurer une série dédiée à l’histoire du christianisme en Europe : Our Father Have Told Us. Il faut six année à Marcel Proust (1871-1922), avec l’aide de sa mère et du traducteur Robert d'Humières, pour arriver à bout de La Bible d'Amiens.
Gérard Bertrand a pratiqué la gravure à l'atelier des Beaux-arts. Il joue aujourd'hui de ses dons artistiques pour réaliser des collages surréalistes à partir de photos numérisées. C'est ainsi que, par un coup de bâton de colle magique, Proust siège en bonne place au Ritz, son restaurant favori ; tandis que Kafka se promène sur la lune. Comme il se doit, de petites légendes accompagnent les compositions. L'ensemble est délicieusement iconoclaste.
Notre sélection du jour s'inspire d'un article paru dans Les Inrocks, le 13 février dernier, et intitulé Les cinq snobismes capitaux du critique littéraire. Le mot Snob est justement né de la littérature. Avant Boris Vian, Marcel Proust, Evelyn Waugh et Nancy Mitford, c'est William Thackeray (1811-1863), qui le premier en a donné une définition dans son roman Le livre des snobs (Rivages, Rééd. 2009). Après lui, bien-sûr, il y eût les chantres du dandysme, depuis Oscar Wilde en passant par Charles Baudelaire et Barbey d'Aurevilly.
Titre: L'invention de la vérité
Version originale: L'invenzione della verità
Auteur: Marta Morazzoni
Editeur: Actes Sud
Année: 2009
Pages: 151
L’éditeur crie au miracle ! Gotlib, lui, prétend qu’il a été menacé à la kalachnikov afin de signer l’autorisation de publier ces pages que le créateur de la Rubrique à Brac conservait chez lui, dans le but de les léguer à ses petits-enfants (c’est lui qui l’a dit).
Gai-Luron est né de la plume et de l’encrier du grand Gotlib dans les années 60, lors de la fabuleuse époque du journal Pilote (mâtin, quel journal !).
Ainsi que le souligne Le Temps, la rentrée littéraire défie toutes les lois économiques et sociales. Cette année, les éditeurs battront le record de la décennie avec plus de 700 nouveautés publiées. Les 15% de Français qui lisent plus de 20-25 livres par an, pourront toujours aller défier quelques blogueurs en participant au challenge du 1% littéraire, avaler leur PAL (Pile à Lire) à toute vitesse, voire celles des autres grâce aux swaps (échanges). Si vous préférez « bien lire », vous apprendrez les vertus de la lenteur, défendues par Friedrich Nietzsche dans sa préface d'Aurore. Enfin, si vous faites partie des 70% de mauvais élèves qui achèvent difficilement un opus dans l'année, il va falloir trouver une parade pour briller dans les dîners en ville.
Que se passerait-il si, du jour au lendemain, la reine d’Angleterre devenait une lectrice insatiable et se piquait de parler littérature lors des réceptions officielles ? Un grand chambardement, d'après Alan Bennett, qui en imagine les conséquences dans une série de scénettes drolatiques.
Noël approche doucement et on imagine que les éditeurs se creusent déjà la tête pour séduire les lecteurs. Depuis quelques années, crise oblige, ce sont les livres en format poche qui accaparent toute l'attention des as du marketing : on les glisse dans de somptueux coffrets, les habille de tissus de fête ou les rebaptise éditions "spéciales", "limitées", "de luxe" ou "collectors". Certains se souviennent peut-être des Nobel du Points ou des emballages Folies de Folio en 2008. Cette année, c'est Christian Lacroix qui s'y colle pour les éditions du Livre de Poche.
Chaque année, à la même époque, c'est la même chanson : nous sommes censés prendre de bonnes résolutions. Il faut arrêter de fumer, manger moins, boire raisonnablement, travailler davantage, gagner plus, etc. Il en résulte 12 mois de tentatives molles et culpabilisantes d'abstinence ou d'efforts sans conviction pour atteindre l'idéal social du bon petit soldat. Aussi, Cafeduweb a sélectionné une liste de livres pour amorcer sereinement le tourment moral de l'année à venir.
En ce début d 'année, de nombreux rédacteurs de blogs littéraires ont établis la liste de leurs bonnes résolutions pour 2011 (lire plus de classiques et d'essais, s'ouvrir aux littératures étrangères et de préférence en versions originales, réduire sa Pile à lire...), qui vont généralement de paire avec l'inscription à divers challenges (liste de lectures communes en fonction d'une thématique prédéfinie). Personnellement, je n'aime guère m'imposer des contraintes et je n'ai aucune envie de m'astreindre à une boulimie littéraire proche de la nausée. Ainsi que l'écrit Jules Renard (Journal 1887 / 1910, ed. Robert Laffont) « J'aime à lire comme une poule boit, en relevant fréquemment la tête, pour faire couler. »
Nous poursuivons notre excursion historique et littéraire dans Paris. Après avoir écumés les cafés des Grands Boulevards et de la Butte Montmartre qui firent le bonheur des littérateurs du 19ème siècle, nous avons décider de nous aventurer du coté des établissements plus luxueux. En effet, à la fin du 19ème siècle, les restaurants chics et palaces attirent les touristes fortunés et les écrivains mondains.
L'équipe de Caféduweb a décidé de suivre Josette Halegoi, Racherl Santerne et Fabrice Dimier qui viennent de publier Une vie de zinc aux éditions Cherche Midi, présenté hier dans l'émission de Philippe Collin et Xavier Mauduit, sur France Inter. Nous avons ainsi exploré les Grands boulevards, bifurqué vers les Champs-Elysées, pris d'assaut la butte Montmartre, flâné un peu dans les rues de Montparnasse et déambulé à travers le quartier latin. Nous nous sommes arrêtés dans les hôtels et les cafés, hantés par quelques souvenirs romanesques. Certains établissements ont disparus mais les fantômes de la littérature les ont ressuscité pour nous.
Après plusieurs étapes dans les estaminets et cabarets de la butte Montmartre, la tournée des Grands Ducs sur les Champs-Élysées et le long des Grands Boulevards, puis l'échappée cosmopolite dans les brasseries de Montparnasse, nous voilà arrivée au terme de notre voyage, le quartier Latin, qui aurait aussi bien pu être son point de départ puisqu'il est le foyer des artistes et des poètes depuis le 17ème siècle.
Les services postaux britanniques viennent de lancer 8 nouveaux timbres à l’effigie de personnages célèbres de la littérature anglaise. Parmi les élus, il y a Albus Dumbledore, le directeur de l'école de sorcellerie Poudlard dans la série des Harry Potter de J. K. Rowling, ainsi que Lord Voldemort, le mage noir. La nouvelle collection de timbres s'inspire également de la saga du Disque-Monde de Terry Pratchett avec un hommage spécial au mage Rincevent et à Nounou Ogg, l'une des trois sorcières du Royaume de Lancre. La galerie de portraits s'enrichit également de personnages tirés du cycle du Monde de Narnia de C. S. Lewis, ou encore de la légende arthurienne.
Roman autobiographique de Louis Garneray aux éditions Phébus collection Poche.
En 1802, à la faveur de la paix d'Amiens conclue entre Bonaparte et les Anglais, le jeune Garneray (il n'a pas vingt ans) quitte la compagnie de ses amis corsaires et s'engage à bord de la "Petite Caroline", un brave navire marchand...
Les Amiénois (mais ils ne sont pas les seuls) connaissent le duo Régis Hautière (scénariste) et David François (illustrateur) depuis quelques années déjà, grâce à L’étrange affaire des corps sans vie, dont l'intrigue se situe dans la capitale picarde. C'est donc presque sans surprise que nous les voyons confirmer leur talentueuse collaboration avec De briques et de Sang, une bande dessinée sélectionnée pour l'édition 2011 du festival d'Angoulême... un excellent cru décidément (voir le billet consacré à La Marche des crabes d' Arthur de Pins).
Roman d’aventure à caractère historique de Cecil Scott Forester
Aux éditions Press Pocket
Titre: Poisons
Auteur: Marie-Cécile Picquet
Editeur: Pocket
Année: 2009
Pages: 531
Tout le monde se souvient du vent de fureur qui a secoué le monde littéraire français en 2007, quand que le journaliste américain Donald Morrison a décrété « the Death of French culture », à la Une de l'édition européenne du Time. Les prémices du sinistre s'étaient pourtant déjà fait sentir en 2002 avec le pamphlet de Pierre Jourde, dénonçant la littérature sans estomac. Il est vrai qu'il est moins grave de se zigouiller entre soi (mais c'est une autre histoire). En juin dernier, après la publication de la fameuse liste des « 20 under 40 » (20 meilleurs romanciers de moins de 40 ans) du New-Yorker, le journaliste américain, Lee Siegel a déclenché un nouveau séisme en annonçant dans le New York Observer que le roman est un genre moribond.
Après la Bande dessinée picarde (voir De Briques et de sang), voici le polar amiénois avec Le Colibri d'Hervé Jovelin. Je ne suis pas un chantre du régionalisme mais, quand on a de bons écrivains, il n'y a aucune raison de ne pas le faire savoir. La maison Ravet-Anceau et, dans une moindre mesure Engelaere (Le tableau noir de Claude Tillier, coll. Crimes en Nord), les éditent. La première a lancé sa collection, Polars en Nord, il y a quelques années, avec l'excellent Vagabond de la Baie de Somme de Léo Lapointe. Son catalogue compte aujourd'hui près de 80 titres, parmi lesquels Vacances picardes de Philippe Sturbelle, Les crimes de Rue de Pierre Saha ou Le tueur de la Somme de Johann Moulin.
La plupart des lecteurs avides sont confrontés à un problème de taille, à savoir l'encombrement intempestif de leur bibliothèque qui déborde largement sur l'espace initialement non réservé aux livres. Ceux qui pensent résoudre ce problème grâce à l'acquisition d'une tablette numérique se heurteront à plusieurs inconvénients comme celui de l'offre limitée de ebooks en français et les verrous numériques (DRM) qui empêchent de lire, de transférer ou de modifier les livres sur certains supports. Le problème de la gestion de la PAL (Pile à lire) reste donc d'actualité et ,pour les plus titilleux d'entre-nous, celui du classement des livres (par ordre alphabétique, genres, tailles, collections ou thématiques).
En période de rentrée littéraire, alors que les rayons et les tables de nouveautés sont chargées de trésors, rien ne vaut les suggestions d'un bon libraire. Vous habitez à 40 km de la première librairie digne de ce nom ? Votre libraire est un peu débordé, pas très compétent voire carrément désagréable (ça arrive!) ? Grâce aux blogs de libraires vous pouvez désormais bénéficier des conseils éclairés d'un professionnel sans même vous déplacez.
Les enquêtes du commissaire Maigret se déroulent en immersion. La situation est exemplaire quand la nouvelle d’un crime l’appelle à l’extérieur de Paris. Dans une petite ville de la côte ouest. Sur un carrefour de routes où il y a trois maisons. Il n’y est jamais venu ou s’en souvient à peine. Il n’en ressortira pas avant que l’enquête ne soit terminée. Tant qu’il se trouvera sur place, il ne s’occupera d’aucune autre affaire. Et il n’y reviendra probablement jamais, ou dans bien longtemps, quand le souvenir du lieu, de cette énigme qu’il aura fini par résoudre, des personnages qu’il aura rencontrés à cette occasion, se sera presque effacé.