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Cafés littéraires parisiens #1 Les Grands-Boulevards et la Butte Montmartre

L'équipe de Caféduweb a décidé de suivre Josette Halegoi, Racherl Santerne et Fabrice Dimier qui viennent de publier Une vie de zinc aux éditions Cherche Midi, présenté hier dans l'émission de Philippe Collin et Xavier Mauduit, sur France Inter. Nous avons ainsi exploré les Grands boulevards, bifurqué vers les Champs-Elysées, pris d'assaut la butte Montmartre, flâné un peu dans les rues de Montparnasse et déambulé à travers le quartier latin. Nous nous sommes arrêtés dans les hôtels et les cafés, hantés par quelques souvenirs romanesques. Certains établissements ont disparus mais les fantômes de la littérature les ont ressuscité pour nous.


Boulevard Montmartre par Camille Pissarro, 1897


Puisqu'il faut bien partir de quelque part et que nous ne disposions pas assez de temps pour remonter trop loin dans le passé, nous nous sommes dirigés directement vers les Grands Boulevards, snobant un peu les cafés situés autour du Palais-Royal, sur la rive droite de la Seine (à l'instar du Café de la Régence, du Café des Aveugles, du Café du Caveau ou du Grand Véfour). Ils firent les belles heures de la vie sociale et culturelle sous la Révolution, mais le véritable âge d'or des cafés est le 19ème siècle. A partir de la Restauration, et durant tout le 19ème siècle, les Boulevards des Italiens, des Capucines et de la Madeleine sont les plus animés. Les Dandys et les bourgeois viennent s'y pavaner à coté du reste des Parisiens dont c'est le lieu de promenade favori. Les soirées sont animés par les nombreuses salles de spectacle qui y ont élu domicile. L'actuel Opéra de Paris ouvre ses portes en 1876. Le café des Variétés, le Café de la Paix, le glacier Tortoni, le Café Riche, le Café du Divan et le Frascati, profitent largement de cet engouement festif.
A partir de 1850, les artistes impressionnistes se retrouvent du coté de la butte Montmartre. Les cafés d'artistes voisinent bientôt avec les guinguettes et les cabarets. Ce sont les heures de gloire du Chat Noir, le plus renommée, ou de la Belle Poule. A la suite des peintres, les écrivains se donnent rendez-vous au Café Guerbois, au Café Fleurus ou à La Nouvelle Athènes.


Terrasse du Café Anglais (démoli en 1913), boulevard des Italiens. Paris, vers 1910. Roger Viollet.


Le Café anglais, 13 Boulevard des Italiens, 75009 Paris
Le Café anglais ouvre ses portes en 1802 et disparaît un siècle plus tard en 1913.
Honoré de Balzac y fait souvent référence dans son œuvre, et Gustave Flaubert l'évoque dans son Education sentimentale, Henry James dans L'Américain ou Marcel Proust, dans Du côté de chez Swann. Parmi ses habitués, on peut mentionner Alfred de Musset, Barbey d'Aurévilly et Alexandre Dumas père.


Paris. Boulevard des Italiens et le café Riche vers 1900. Roger Viollet


Le Café Riche, 16 Boulevard des Italiens, 75009 Paris
Fondé en 1785, à l'angle du Boulevard des Italiens et de la rue Le Peletier, et situé à deux pas de l'Opéra et du Café Hardy (devenu Maison dorée en 1843) était l'une des plus anciennes brasseries du boulevard des Italiens. Fréquenté par des nombreux hommes de lettres, il est souvent cité par les romanciers comme Honoré de Balzac, Émile Zola, Guy de Maupassant ou Georges Courteline. L'établissement est définitivement fermé en 1916.


Paris. Le café Tortoni, à l'angle de la rue Taitbout et du boulevard des Italiens. Gravure, fin du XIXème siècle. Albert Harlingue / Roger-Viollet


Café Tortoni de Paris, 22 Boulevard des Italiens, 75009 Paris
Le fameux glacier Tortoni est fondé en fondé en 1798 et ferme ses portes en 1893, remplacé par le café Brébant. On a néanmoins une bonne vison de l'aspect et de l'ambiance qui régnait dans l'établissement car il est décrit dans de nombreux romans du 19ème siècle. Honoré de Balzac le cite souvent dans les romans de la Comédie humaine, Stendhal évoque la salle de billard de Tortoni dans Le Rouge et le Noir, Maupassant l'évoque dans sa nouvelle intitulée Un lâche (Contes du jour et de la nuit), ainsi que dans Pierre et Jean, et Marcel Proust le cite à plusieurs reprises dans À la recherche du temps perdu. On sait aussi que Jules Barbey d'Aurevilly fréquente le Café Tortoni. En 1858, un Café Tortoni est inauguré à Buenos Aires en Argentine. Il renouvelle la vocation littéraire de son modèle français puisqu'il est fréquenté par de nombreux artistes et écrivains. Cet établissement existe toujours.
« Avant que les Grands Cercles de Paris n'eussent pris les développements que nous voyons aujourd'hui, le caféTortoni et le Café de Paris, se complétant l'un par l'autre, étaient le rendez-vous de la, haute-société, particulièrement de 1830 à 1848. Quiconque voulait être qualifié comme étant du monde ne manquait pas de passer chaque jour à 5 heures devant Tortoni où s'échangeaient les nouvelles du jour, les paris de courses, les paris excentriques, les récits de mystifications amusantes alors très en vogue. On s’entassait sur le perron de Tortoni; puis l'on se répandait sur le boulevard, sans jamais dépasser la partie comprise entre la rue du Helder et la rue Lepeletier, pour se retrouver le soir à l'Opéra. Le boulevard des Italiens, appelé autrefois le boulevard de Gahd, était donc le centre du mouvement et des plaisirs élégants. »(Etude et récits sur Alfred de Musset par la vicomtesse de Janzé, 1891)



Café de la Paix, 5 place de l’Opéra, Paris


Café de la Paix, 5 place de l’Opéra, 75009 Paris (Métro: Opéra)
Le Café de la Paix est créé en 1862. Il doit son succès à l'ouverture de l'opéra Garnier et de la création de l'avenue de l'Opéra en 1875. Parmi ses hôtes de marque, il y a Émile Zola, Guy de Maupassant, Oscar Wilde, Marcel Proust et André Gide et Ernest Hemingway.


Café La Nouvelle Athènes, 9 place Pigalle, Paris


La Nouvelle Athènes, 9 place Pigalle, 75009 Paris (Métro Place Pigalle)
Le café de La Nouvelle Athènes ouvre ses portes en 1871. C'est d'abord le lieu de rencontre des artistes peintres du mouvement impressionniste. On y rencontre aussi des journalistes et des écrivains hostiles à l'Académie, parmi lesquels Émile Zola. On peut encore mentionner Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Paul Verlaine, Guy de Maupassant et Stéphane de Mallarmé.


Sources: Terres d'écrivains, Paris-Bistro.com et Wikipédia.fr

Images: Parisenimages.fr et Coffeeum

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