Titre: Poisons
Auteur: Marie-Cécile Picquet
Editeur: Pocket
Année: 2009
Pages: 531
Pour ce premier roman, Marie-Cécile Picquet nous conduit dans un lieu qu'elle connait bien, la ville d'Amiens dont elle est originaire.
Nous sommes en 1315. La reconstruction de l'ancienne cathédrale romane (emportée par les flammes en 1218) n'est pas complètement achevée. Colporteurs, ribaudes et mendiants vaquent à leurs occupations quotidiennes, tandis que la jeune Margault rêve d'une vie plus piquante. Sa mère a été emporté par la lèpre lorsqu'elle était enfant et c'est la vieille Peronette qui s'est chargée de son éducation. La nourrice lui a transmis le secret des potions et des remèdes connus des seules «miresses», ces guérisseuses qui soulageaient les pauvres. Le père de Margault, Philippe Maubuissons, ancien notaire et religieux fanatique qui a combattu aux cotés de Saint-Louis, a jalousement veillé sur la vertu de sa fille jusqu'à ses épousailles avec l'imagier, Matthieu Esternay. Malgré deux années de tendre complicité, le couple a vécu dans la plus stricte abstinence. Margault, perturbée par le manque d'empressement de son époux, ignore que l'imagier a conclu un odieux marché. Mensonges, trahisons et complots vont bientôt faire basculer le destin de la jeune femme. Mais pendant que Margault lutte contre ses démons, l'inquisition allume les buchers et la disette menace le petit peuple d'Amiens. La «camrade» fauchera les faibles et les déviants.
Marie-Cécile Picquet a effectué un minutieux travail de recherche historique sur les croyances et la vie quotidienne au Moyen-Age. Elle nous le restitue dans un langage qui emprunte parfois au passé et participe à une ambiance sombre, faite de manipulations politiques et de peurs irrationnelles engendrées par le sentiment de fragilité face aux difficultés du temps. Son ?uvre se lit comme un roman policier aux multiples rebondissements.
Autre lecture proposée: "L'invention de la vérité" de Marta Morazzoni