Alors que sonne timidement le glas du livre imprimé, certains s'interrogent déjà sur la manière de recycler les tonnes de papiers reliés qui ornent leurs bibliothèques. Or, dans le domaine de la récupération, les artistes ne manquent pas d'inspiration. Parmi eux, il y a des bibliophiles dont le fond de commerce est justement l'objet livre. L'Américain Robert The a plongé, dans ce qu'il est désormais convenu d'appelé le Book Art, presque par hasard.
Votre bibliothèque déborde ? Vous ne savez plus quoi faire de vos livres ? Profitez des fêtes de fin d'année. Cafeduweb a dégoté plein d'idées sur Internet pour réaliser des sapins de noël avec des livres, ainsi que de somptueuses décorations avec du papier journal et autres pages de magazines.
Fin novembre, les magazines commençaient déjà à publier leur listes des meilleurs livres de l'année 2010. En France, Lire et Le Point étaient les premiers à s'y coller. Chez nos amis anglo-saxons, c'est le journal professionnel Publisher Weekly qui semble avoir ouvert les hostilités, suivi du Guardian, du Financial Times, du New-York Times, du Vancouver Sun, etc. La raison de cet empressement est simple: Noël est la période de l'année où les livres se vendent le mieux.
La maison d'édition Penguin, qui cette année ses 75 ans d'existence, est une sorte d'icône culturelle dans les pays anglo-saxons, où les amateurs collectionnent ses jaquettes de livres et créent des sites web dédiés. L'artiste pop art, Harland Miller, voit les choses un peu différemment et revisite la collection à sa façon. Depuis une dizaine d'années, il transforme les couvertures des classiques en œuvres contemporaines. Une exposition lui est consacrée jusqu'au 15 novembre, à la Galerie Alex Daniels à Amsterdam.
Comme tous les ans à la même période, c'est-à-dire au moment où nous commençons à réfléchir à nos cadeaux de Noël, les médias publient leur traditionnelle sélection des meilleurs livres de l’année (cf : Petit papa-Noël, apporte moi le meilleur livre de l'année 2010).
Qu'une poignée de journalistes rabats-joies déclarent l'arrêt de mort des têtes pensantes du genre romanesque ne semble guère émouvoir les éditeurs. Il faut dire que ceux-ci ont de quoi riposter. Les livres sont creux ? Qu'à cela ne tienne, il suffit de leur offrir de magnifiques écrins et créer des produits dérivés pour augmenter leur valeur ajoutée. Le roman est devenu un genre "pièce de musée" ? Il faut miser sur le concept du livre objet d'art et capitaliser sur les éditions limitées.
Pour ce troisième volet consacré aux nouvelles méthodes promotionnelles, nous sommes intéressés au Book Dating (rencontres littéraires amoureuses), une invention qui nous vient encore des pays anglo-saxons. Ainsi, après avoir tenté de nous appâter en nous glissant subrepticement un livre dans la poche (cf article sur les putpockets) ou grâce à une accrocheuse bande annonce (cf article sur les Book trailers), les professionnels disposent encore d'une arme pour nous séduire et nous attirer dans les librairies: les sites de rencontres dédiés aux bibliophiles. L'idée est que la question d'être ou de ne pas être compatibles peut se résoudre grâce à la lecture d'un bon vieux Shakespeare, préliminaire à un happy end.
Je ne veux pas vous pousser à la consommation, mais on peut faire des cadeaux intelligents et originaux pour Noël. J'ai donc sélectionné quelques idées, parmi lesquelles des livres dont une partie du prix est reversée à des œuvres caritatives, des marques-pages fabriqués dans divers matériaux recyclés, des serre-livres issus du commerce équitable ou encore des t-shirts en coton biologique avec citations d'auteurs.
C'est une banalité de dire que dans nos sociétés il importe d'être toujours le premier en tout. Le monde littéraire n'échappant pas à la règle, les éditeurs, les libraires et les journalistes commandent des tas d'études statistiques et établissent continuellement des classements. Il s'agit de savoir qui vend le plus de livres et combien temps l'heureux gagnant se maintient en tête de liste. Ainsi, il en vendra encore plus. La littérature de jeunesse est également soumise à la dictature du bestseller. Parallèlement, les éditeurs ont inventé un nouveau concept : la littérature "crossover" (littéralement mélange, croisement), des romans s'adressant à la fois aux enfants et aux adultes.
Ainsi que le souligne Le Temps, la rentrée littéraire défie toutes les lois économiques et sociales. Cette année, les éditeurs battront le record de la décennie avec plus de 700 nouveautés publiées. Les 15% de Français qui lisent plus de 20-25 livres par an, pourront toujours aller défier quelques blogueurs en participant au challenge du 1% littéraire, avaler leur PAL (Pile à Lire) à toute vitesse, voire celles des autres grâce aux swaps (échanges). Si vous préférez « bien lire », vous apprendrez les vertus de la lenteur, défendues par Friedrich Nietzsche dans sa préface d'Aurore. Enfin, si vous faites partie des 70% de mauvais élèves qui achèvent difficilement un opus dans l'année, il va falloir trouver une parade pour briller dans les dîners en ville.
Jusqu'au 16 octobre prochain, la galerie Bryce Wolkowitz à New-York présente les travaux de l'artiste Sud-coréenne, Airan Kang dans une exposition intitulée Light Reading (lecture lumineuse). Ses sculptures en formes de livres sont réalisées grâce à des LED (diodes électroluminescentes). Les lampes produisent une multitude de tâches colorées qui changent continuellement de teintes, d'intensité et de luminosité.
Les lecteurs représentent une niche de consommateurs qui semblent intéresser de plus en plus les investisseurs. Après la création de sites de rencontres spécialement dédiés aux amoureux des livres, le développement du concept de librairies-cafés et l'ouverture d'un bar thématique à New-York, le marché s'ouvre aux globe-lecteurs. Ils peuvent désormais faire escale dans des hôtels spécialement aménagés pour satisfaire leur insatiable appétit de lire... à condition d'y mettre le prix, car il s'agit généralement de luxueux établissements.
La plupart des lecteurs avides sont confrontés à un problème de taille, à savoir l'encombrement intempestif de leur bibliothèque qui déborde largement sur l'espace initialement non réservé aux livres. Ceux qui pensent résoudre ce problème grâce à l'acquisition d'une tablette numérique se heurteront à plusieurs inconvénients comme celui de l'offre limitée de ebooks en français et les verrous numériques (DRM) qui empêchent de lire, de transférer ou de modifier les livres sur certains supports. Le problème de la gestion de la PAL (Pile à lire) reste donc d'actualité et ,pour les plus titilleux d'entre-nous, celui du classement des livres (par ordre alphabétique, genres, tailles, collections ou thématiques).
Nous poursuivons notre petite enquête autour des techniques de marketing éditoriales (cf: l'article sur le Putpocket). Évidemment, nous ne sommes pas les seuls ni les premiers à nous y intéresser. La quatrième université d’été de la Bande-dessinée, qui se tenait du 5 au 7 juillet dernier, était justement consacrée aux questions de business, de cross-média, de trans-média, de média global et autres affaires de gros sous. Pour séduire des lecteurs rompus aux usages du numérique, d'Internet et de la vidéo, les éditeurs doivent désormais créer des sites dédiés et des Book Trailers (bandes annonces de livres).
Georgia Russell est une artiste écossaise qui travaille sur divers supports imprimés. Elle coupe , dissèque et recycle les livres, les journaux, les photographies ou les cartes géographiques pour réaliser extravagantes sculptures. Diplômée du Royal College of Art de Londres, elle a séjourné dans une maison d'artistes en France et réalisé de nombreuses expositions en groupe ou en solo. En mai 2011, il exposera à nouveau à la galerie England & Co, dans la capitale britannique.
Le 29 mai prochain nous célèbrerons la fête des mères. Même si nous savons bien que cette tradition est un événement purement mercantile, il va bien falloir trouver un cadeau sous peine de passer pour un ingrat. Cafeduweb vous propose donc quelques idées de présents à réaliser soit même et qui vous permettront de recycler vos vieux livres par la même occasion. Elles ne sont pas du meilleur goût mais elles ont le mérite de l'originalité.
Nous avons vu que l'objet livre pouvait être facilement recyclé et transformé en œuvre d'art (cf: Sculptures livresques). Or, dans ce domaine, le champ d'action est large et les idées ne manquent pas. Les écolo-bibliophiles qui fréquentent les galeries d'exposition pourront notamment s'inspirer des œuvres de Koshi Kawachi. L'artiste japonais a inventé le concept de Manga-farming, une technique qui consiste à récupérer ses vieux mangas pour les transformer en jardinières et y faire pousser des légumes. Après diverses expérimentations, son choix s'est finalement porté sur les radis. Le résultat ne manque pas d'intérêt.
L’artiste britannique, Su blackwell est connue pour ses sculptures en trois dimensions, le plus souvent inspirées du contenu des livres qu’elle découpe et, en particulier, de l’univers des contes de fées. Elle présente ses travaux, jusqu’au 28 novembre 2010, au Brontë Parsonage Museum, la maison familiale des fameuses sœurs Brontë, à Haworth dans le Yorkshire.
Quand Eugene Kagansky, le propriétaire de l'enseigne D’Espresso dans le Lower East Side a décidé d'ouvrir un second café près de la New York Public Library à Bryant Park, il a demandé à son architecte de réaliser une décoration qui rappellerait celle de la bibliothèque voisine.
Les bibliothécaires américains, qui se plaignent d’une baisse des emprunts et de fréquentation de leurs établissements, ne ménagent pourtant pas leurs efforts pour attirer les lecteurs. Dans ce pays où les villes sont souvent façonnées pour la voiture (avenues interminables, trottoirs absents, etc), ils ont imaginé un système hybride, appelé drive-through ou drive-thru, combinant les services des distributeurs automatiques de livres et des Drive-In dans les fast-food.
Peut-être avez-vous suivi, samedi dernier sur France-Inter, l'émission de Jean-Claude Ameisen dédiée à la lecture et entendu les extraits d'Une histoire de la lecture d'Alberto Manguel ou des Neurones de la lecture de Stanislas Dehaene. A moins que vous ne préfériez sauter de blogs en blogs et, dans ce cas, vous aurez lu La leçon de lecture publiée sur le blog de A sauts et à gambades qui fait référence à Comment lire un livre de Virginia Woolf. Cette question est vaste et de nombreux écrivains ont tenté d’y répondre. Pour ma part, j’ai un faible pour les recommandations d'Émile Faguet (1847- 1916) dans L’art de lire.
Notre sélection du jour s'inspire d'un article paru dans Les Inrocks, le 13 février dernier, et intitulé Les cinq snobismes capitaux du critique littéraire. Le mot Snob est justement né de la littérature. Avant Boris Vian, Marcel Proust, Evelyn Waugh et Nancy Mitford, c'est William Thackeray (1811-1863), qui le premier en a donné une définition dans son roman Le livre des snobs (Rivages, Rééd. 2009). Après lui, bien-sûr, il y eût les chantres du dandysme, depuis Oscar Wilde en passant par Charles Baudelaire et Barbey d'Aurevilly.
Je profite de cette tumultueuse période de soldes pour explorer des mondes fascinants et qui me sont totalement étrangers, à savoir ceux de la mode, des marques et de l'hyper-consommation. J'ai donc sélectionné une petite collection d'ouvrages à compulser pendant que les autres font du lèche-vitrines.
En dépit d'une moisson encore plus fructueuse qu'en 2009 (si on exclut les surplus qui iront au pilon), cette rentrée littéraire sera marquée par la mort annoncée du livre imprimé. On en parle depuis une bonne décennie mais les événements récents indiquent que la révolution est bien en marche. L'arrivée de nouveaux appareils contribue à démocratiser l'ebook et de nouvelles plateformes de téléchargement sont créés presque chaque jour. Les polémiques opposant les défenseurs de l'imprimerie aux aficionados du numérique s'essoufflent, tandis que se multiplient les débats sur l' avenir des librairies traditionnelles et des bibliothèques, l'instauration d'un prix unique du livre ou d'un taux de TVA réduit, l'intégration de publicités dans les textes, la censure, le piratage, les droits d'auteurs, l'écologie électronique, etc.
Noël approche doucement et on imagine que les éditeurs se creusent déjà la tête pour séduire les lecteurs. Depuis quelques années, crise oblige, ce sont les livres en format poche qui accaparent toute l'attention des as du marketing : on les glisse dans de somptueux coffrets, les habille de tissus de fête ou les rebaptise éditions "spéciales", "limitées", "de luxe" ou "collectors". Certains se souviennent peut-être des Nobel du Points ou des emballages Folies de Folio en 2008. Cette année, c'est Christian Lacroix qui s'y colle pour les éditions du Livre de Poche.
Nous poursuivons aujourd'hui notre série consacrée aux collectionneurs désireux de se construire un havre de paix entièrement dédié aux livres (cf La maison du bibliopathe Part 1 et Part 2). Après le gros œuvre et l'installation des meubles, il s'agit de se concentrer sur le choix de la décoration : lampes, vases, et autres objets du quotidien. C'est juste pour le plaisir des yeux, évidemment, car il n'est pas question de vous poussez à la dépense.
Richard Wentworth est un artiste britannique qui s'est donné pour objectif d'explorer la vie quotidienne à travers l'art. Il a présenté dernièrement une exposition, organisée comme une sorte de cabinet de curiosités et intitulée Three Guesses (Trois suppositions) à la Whitechapel Gallery à Londres. En 2009, à la 52ème biennal de Venise, il a réalisé une installation de livres suspendus, Making Worlds. On peut également voir ses œuvres au Tate Museum et à la Lisson Gallery.
Personnellement, je ne suis pas fétichiste mais certains de mes proches entretiennent une relation presque charnelle avec leurs livres. Ils en aiment la texture et l'odeur. Et bien, il se trouve que quelques parfumeurs et autres champions du marketing ont pensé aux narines de ces bibliophiles. En avril dernier, par exemple, l’éditeur de livres d’arts Gerhard Steidl et le parfumeur berlinois Geza Schön ont annoncé la création d'un parfum baptisé "Paper Passion" et dont les effluves rappelleront l'odeur des vieux livres. Cette odeur particulière en a inspiré d'autres avant eux.
Chaque lecteur a ses écrivains favoris, son libraire préféré et ses bonnes adresses. Il est vrai que les librairies de proximité et les magasins indépendants apparaissent comme des espèces menacées face à l'offensive de supermarchés culturels et autres chaînes virtuelles de ventes en ligne. Selon le Guardian, une centaine de librairies indépendantes britanniques ont déposé le bilan en 2009 sur 1300 environ. Au Canada, les chaînes et supermarchés culturels (Indigo, Renaud-Bray, Archambault, etc) représentent près de 70 % du marché du livre au détail. Par ailleurs, les quelques 2000 libraires indépendants sont actuellement menacés par le projet d'ouverture d'un entrepôt du géant américain Amazon sur leur territoire.
Vous savez sans doute qu’un nombre hallucinant de livres invendus partent chaque année au pilon. En France, par exemple, des machines broient 100 millions de livres, soit 30 % de la production éditoriale. A une époque où les institutions et les entreprises sont sensées promouvoir le développement durable, cela semble aberrant. Si on ajoute à ce fait que 80% des livres sont fabriqués en Chine, on imagine aisément le gaspillage. Néanmoins, quelques artistes ingénieux pourraient nous inspirer des moyens plus créatifs de recycler les ouvrages destinés au pilon.