Comme 50% des gens, je ne sais pas quel livre je vais acheter quand j'entre dans une librairie. Je slalome entre les tables réservées aux bestsellers et aux nouveautés, je fouine dans les rayons, je repère un roman dont j'ai entendu parler, etc. Il y a évidemment quelques valeurs sûres parmi les éditeurs et j'ai, comme tout un chacun, mes auteurs fétiches. Je ne dédaigne pas pour autant la prise de risques et parfois je me laisse influencer par la couverture (illustration, résumé ou commentaires en quatrième de couverture). Une photo un peu floue de la Venise du nord, un entrefilet alléchant du Figaro Magazine et le roman de Pieter Aspe, « le Simenon flamand, qui fait souffler un vent comique et iconoclaste au pays du roman policier. » est dans mon sac.
Dans l'une des dernières entrées du Citathon, en évoquant Howard Zinn, j'ai repensé à un essai historique de l'écrivain et journaliste uruguayen, Eduardo Galeano, Mémoire du feu, que j'avais commencé à lire il y a quelques années.
En France, nous avons des politiciens qui écrivent des essais et des romans (de Malraux à Jean-Louis Debré, en passant par Jack Lang). On se souvient des polémiques qui ont suivi la parution de La princesse et le président de Valéry Giscard d'Estaing ou La mauvaise vie de Frédéric Mitterrand. Les Américains, eux, ont Barack Obama, auteur des Rêves de mon père et de L'audace d'espérer. Le 44e président américain est également un lecteur assidu qui, d'un commentaire élogieux, peut faire envoler les ventes d'un livre tel que Netherland de Joseph O'Neill. Chaque année, les porte-paroles de la Maison Blanche, chargés d'entretenir l'image du président, délivrent la liste de ses lectures estivales.
Je pense que les amateurs de science-fiction n'ont pas besoin qu'on leur présente Jean-Pierre Andrevon, l'un des trop rares auteurs francophones du genre. Sa bibliographie étant plutôt imposante, je ne ferai pas non plus la liste de ses œuvres. On peut néanmoins rappeler qu'il a reçu le prestigieux Prix Julia Verlanger en 2006 pour Le Monde enfin. Qualifié d'écrivain militant, ce qu'il revendique volontiers, Jean-Pierre Andrevon ne limite pas son champ d'action à l'écriture et l'écologie, puisqu'il est également peintre et auteur-interprète. La Maison qui glissait est un récit d'anticipation, imbriqué dans un microcosme social ou plutôt une sorte de huit clos de l'horreur.
Ainsi que le souligne Le Temps, la rentrée littéraire défie toutes les lois économiques et sociales. Cette année, les éditeurs battront le record de la décennie avec plus de 700 nouveautés publiées. Les 15% de Français qui lisent plus de 20-25 livres par an, pourront toujours aller défier quelques blogueurs en participant au challenge du 1% littéraire, avaler leur PAL (Pile à Lire) à toute vitesse, voire celles des autres grâce aux swaps (échanges). Si vous préférez « bien lire », vous apprendrez les vertus de la lenteur, défendues par Friedrich Nietzsche dans sa préface d'Aurore. Enfin, si vous faites partie des 70% de mauvais élèves qui achèvent difficilement un opus dans l'année, il va falloir trouver une parade pour briller dans les dîners en ville.
Aujourd'hui, le Citathon rend hommage à l'historien Moshe Lewin (1921-2010), disparu le 14 août dernier. Né en Pologne, il a enseigné l'histoire à l’Université de Pennsylvanie aux États-Unis. Moshe Lewin est considéré comme l'un des pères fondateurs de l’histoire sociale de l'URSS.
Tandis que les éditeurs se préparent à la grande foire d'empoigne de la rentrée littéraire (plus de 700 romans à paraître à partir du 19 août), j'ai pensé qu'il serait intéressant de jeter un œil, non pas sur les stratégies commerciales et réflexions habituelles à cette période (gros tirage d'Amélie Nothomb, vrai-faux suspense autour du nouveau roman de Michel Houellebecq, débats mous sur l'opportunité de déplacer la grand-messe à première quinzaine de juin quand les lecteurs sont plus disponibles, etc), mais sur une méthode promotionnelle a-priori plus sympathique: le "putpocketing".
Notre Citathon du jour rend hommage à l'historien et politologue américain, Howard Zinn (1922-2010) disparu le 27 janvier dernier. Howard Zinn s'est attaché à raconter l'Histoire, non pas du point de vue des vainqueurs et des "Grands Hommes", comme elle traditionnellement présentée dans les manuels scolaires, mais celle des minorités et des déshérités. Sa monumentale Histoire populaire des États-Unis, traduite tardivement en français, l'a révélé au grand public.
Dans une interview accordée au New-York Times, Christopher Reich a confessé qu'il était fan de Robert Ludlum, Frederick Forsyth et John le Carré. Les ingrédients d'un bon roman d'espionnage, selon lui, sont: un héros sympathique (confronté à d'insurmontables obstacles mais possédant les qualités requises pour les surmonter), des histoires de trahison, et une bonne dose d'exotisme. L'écrivain américain use d'ailleurs consciencieusement de ces règles dans La loi des dupes. Pour le Washington Post il en abuserait même un peu trop.
Le temps de lecture de ce tonique petit roman québécois ne dépasse pas celui d'une séance de cinéma. Il est donc parfait pour ceux d'entre nous qui sont allergiques aux pavés ou dont les capacités de concentrations sont limités à moins de deux heures d'affilés. Par ailleurs, son esthétisme, très visuel, ravira les amateurs d'histoires de zombie et de films d'action. L'intrigue elle-même ne sort guère des conventions du genre, mais ce n'est pas forcément un désavantage. Enfin, la plupart d'entre-nous trouveront, dans ce texte émaillé d'expressions québécoises, une rafraîchissante touche d'exotisme.