Le monde éditorial a ses codes (qui répondent à des objectifs commerciaux) et il n'aime guère qu'on les chamboule. Ainsi, lorsqu'un Cormac McCarthy, écrit un roman de science-fiction (La Route), son éditeur préfère le publier sous une couverture blanche, plus prestigieuse que la grise réservée à la SF (à ce sujet, je vous recommande l'article de David Barnett, paru sur le blog du Guardian, l'an dernier). De la même façon, Un pays à l'aube, roman dédié à la grève des policiers de Boston en septembre 1919, est paru dans la "collection noire" des éditions Rivages. Dennis Lehane, labellisé auteur de polars, est donc condamné à le rester, en dépit des qualités historiques incontestables de son dernier ouvrage (cela dit, il paraît que les romans historiques n'ont pas bonne presse chez les critiques littéraires).
Signe des temps, sans doute, les chaînes de librairies ferment leurs grands magasins pour les remplacer en partie par de plus petites surfaces, voire par des boutiques saisonnières, à l'instar des groupes Borders ou Blurb.
Les lecteurs représentent une niche de consommateurs qui semblent intéresser de plus en plus les investisseurs. Après la création de sites de rencontres spécialement dédiés aux amoureux des livres, le développement du concept de librairies-cafés et l'ouverture d'un bar thématique à New-York, le marché s'ouvre aux globe-lecteurs. Ils peuvent désormais faire escale dans des hôtels spécialement aménagés pour satisfaire leur insatiable appétit de lire... à condition d'y mettre le prix, car il s'agit généralement de luxueux établissements.
Noël approche doucement et on imagine que les éditeurs se creusent déjà la tête pour séduire les lecteurs. Depuis quelques années, crise oblige, ce sont les livres en format poche qui accaparent toute l'attention des as du marketing : on les glisse dans de somptueux coffrets, les habille de tissus de fête ou les rebaptise éditions "spéciales", "limitées", "de luxe" ou "collectors". Certains se souviennent peut-être des Nobel du Points ou des emballages Folies de Folio en 2008. Cette année, c'est Christian Lacroix qui s'y colle pour les éditions du Livre de Poche.
La période des vacances scolaires est généralement propice à la lecture. Aussi, je vous propose aujourd'hui une animation originale, créée par Andersen M Studio, pour le compte du New Zealand Book Council. Cette vidéo, réalisée dans le but de promouvoir la lecture, ne se contente pas de mettre en scène le livre de Maurice Gee, intitulé Going West, mais lui donne littéralement vie. Le procédé s'inspire un peu des pop-up, ces livres animés qui se transforment parfois en véritables sculptures 3D.
Quand Eugene Kagansky, le propriétaire de l'enseigne D’Espresso dans le Lower East Side a décidé d'ouvrir un second café près de la New York Public Library à Bryant Park, il a demandé à son architecte de réaliser une décoration qui rappellerait celle de la bibliothèque voisine.
Peut-être avez-vous remarqué que je ne suis pas du genre à m'enthousiasmer facilement pour un livre ou un auteur. Il n'empêche qu'il m'arrive de m'enticher d'une œuvre ou d'un écrivain. Tristan Egolf (1971-2005) fait parti de ceux-là, à l'instar de ses aînés Annie Proulx, Jim Harrison, Cormac McCarthy ou du français Yann Appery, pour citer un romancier de la même génération (et dont j'ai déjà tout le bien que j'en pensait sur Cafeduweb). Après le suicide du jeune auteur américain, les journalistes Didier Jacob et Pierre Assouline ont publié, chacun sur leurs blogs, une biographie succincte et un émouvant hommage.
Pour illustrer notre petite enquête sur les méthodes de promotion du livre, je vous propose aujourd'hui une vidéo publicitaire réalisée pour Bookmans Entertainment Exchange, une chaîne de six librairies d'occasion dans l'Arizona (à Tucson, Mesa, Phoenix, et Flagstaff).
A l'usage des lecteurs écolos, j'ai déjà proposé plusieurs idées pour recycler ses vieux ouvrages (sculptures, jardinières...). Aujourd'hui, j'ai décidé de dénoncer deux initiatives originales, qui ont malheureusement vu le jour loin de l'hexagone, mais qui pourraient faire des émules chez les libraires français. En effet, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, les lecteurs peuvent dorénavant se faire livrer leurs commandes à domicile grâce à un service de livraison à bicyclette.
Pendant plus de 50 ans, le photographe André Kertész (1894-1985), dont le père était libraire, a parcouru la planète (Hongrie, France, États-Unis, Argentine, Japon...) et photographié des lecteurs dans tous les lieux et positions imaginables : dans les cafés, les bibliothèques, les trains, les parcs, et même sur les toits. Le musée Carnegie de Pittsburgh lui dédie une exposition, jusqu'au 13 février 2011, intitulée André Kertész: On Reading.