©

La baronne meurt à cinq heures - Frédéric Lenormand

Décidément les philosophes semblent doués de compétences particulières pour mener les enquêtes criminelles. Après le Philon d'Alexandrie de Guillaume Prévost (L'assassin et le prophète), le Socrate de Margaret Doody (Aristote détective, Aristote et les secrets de la vie…), le Diderot de Hubert Prolongeau (L'oeil de Diderot, La nièce de Rameau… ) ou le Kant de Michael Gregorio (Critique de la raison criminelle), c’est au tour de François-Marie Arouet dit Voltaire (1694-1778) de s’y coller… avec brio, puisque l’ouvrage de Frédéric Lenormand a été récompensé en 2011 par le Prix Arsène Lupin , le Prix Historia du roman policier historique et le Prix du Zinc.

Nous sommes en 1731. Voltaire vient de perdre son protecteur et logeur, Monsieur de Maison. Néanmoins, les Mécènes potentiels de l’auteur de Zaïre ne rechignent pas à venir le courtiser le jour même de l’enterrement de l’infortuné. Le philosophe jette son dévolu sur la baronne de Fontaine-Martel qui a le double avantage de la richesse et de la vieillesse (sus aux mauvaises langues ! ). Ce choix ne s’avère pas être le plus judicieux puisque son hôtesse est une radine notoire mais surtout, elle a le mauvais goût de se faire triplement assassiner quelques mois plus tard. Son (ou ses) agresseur(s) n’a (ont) rien laissé au hasard puisque la baronne a été successivement empoisonnée avec des confitures, étouffée à l’aide d’un oreiller et finalement étranglée à mains nues. La question, comme toujours dans ce type d’affaire, est de savoir à qui profite le crime. Or, notre philosophe libertin a d’autant plus intérêt à se pencher sur le problème que le lieutenant général de police n’attendait qu’une occasion pour l’embastiller. Par un hasard providentiel, Voltaire fait la connaissance de l’érudite marquise du Châtelet (1706-1749), sa future maîtresse. Mais, pour l’heure, elle est enceinte de son troisième enfant, et se contentera de l’aider à résoudre l’énigme et, par là même, à éviter un nouvel emprisonnement à la Bastille. Il se trouve qu’Emilie du Châtelet est une mathématicienne habile, capable de venir à bout de n’importe quel code secret. Cette compétence leur sera bien plus utile que sa propension au jeu d’argent.

Frédéric Lenormand signe ici un roman à suspense bien tourné (que se soit au niveau de la forme ou de l’intrigue), qui régalera les amoureux des belles lettres. Il faut dire qu’il est déjà l’auteur de plusieurs romans et polars historiques, parmi lesquels La Jeune Fille et le Philosophe (Fayard, 2000), Mademoiselle Chon du Barry ou Les Surprises du destin (Robert Laffont, 1996), Les Fous de Guernesey ou les Amateurs de littérature (Robert Laffont, 1991) ainsi que des Nouvelles enquêtes du juge Ti (chez Fayard à partir de 2004) et Meurtre dans le boudoir (JC Lattès, 2011). Il a déjà été récompensé par de nombreux prix , et notamment le prix Del Duca pour Le songe d'Ursule (1988) ou le prix François Mauriac de l’Académie française pour Les princesses vagabondes (JC Lattès, 1998).

La baronne meurt à cinq heures de Frédéric Lenormand (Labyrinthes, janvier 2012, 310 pages)

Références
Lien à insérer

Si vous citez cet article sur un site, un blog, un forum ou autre contenu web, utilisez l'adresse ci-dessous. Après validation par un administrateur, votre site apparaîtra ci-dessous comme référence.

Ils commentent à distance !

Pour l'heure, personne ne commente sur un autre site web.

Suggestion de mots-clefs : la baronne meurt à cinq heures ; frederic lenormand ; la baronne meurt à 5 heures ;
Discussions
Pas d'avis pour “La baronne meurt à cinq heures - Frédéric Lenormand”
Participer à la discussion (Via le forum)

Vous devez être identifiés pour poster un avis



Mot de passe oublié