Lire William Faulkner, c’est déjà un exercice périlleux. En faire une critique, c'est carrément du masochisme. Que dire de nouveau et d'au moins aussi intelligent qu'un Maurice Edgar Coindreau (son traducteur), qu'un Albert Camus, qu'un Jean-Paul Sartre ou qu'un André Malraux ?
Nous avons vu que l'objet livre pouvait être facilement recyclé et transformé en œuvre d'art (cf: Sculptures livresques). Or, dans ce domaine, le champ d'action est large et les idées ne manquent pas. Les écolo-bibliophiles qui fréquentent les galeries d'exposition pourront notamment s'inspirer des œuvres de Koshi Kawachi. L'artiste japonais a inventé le concept de Manga-farming, une technique qui consiste à récupérer ses vieux mangas pour les transformer en jardinières et y faire pousser des légumes. Après diverses expérimentations, son choix s'est finalement porté sur les radis. Le résultat ne manque pas d'intérêt.
Vous savez sans doute qu’un nombre hallucinant de livres invendus partent chaque année au pilon. En France, par exemple, des machines broient 100 millions de livres, soit 30 % de la production éditoriale. A une époque où les institutions et les entreprises sont sensées promouvoir le développement durable, cela semble aberrant. Si on ajoute à ce fait que 80% des livres sont fabriqués en Chine, on imagine aisément le gaspillage. Néanmoins, quelques artistes ingénieux pourraient nous inspirer des moyens plus créatifs de recycler les ouvrages destinés au pilon.
Si, comme moi, vous êtes amateurs de films d'horreur (si possible de série B) alors vous ne serez pas déçu par ce roman de Graham Masterton. Ce maître du genre s'est fait connaître grâce à la trilogie du Manitou, une série dédiée aux terrifiants esprits indiens et parue en 1976. L'écrivain écossais a depuis publié une centaine de livres dont une bonne partie sont des romans d'épouvantes qui s'inspirent de la mythologie et du folklore des civilisations anciennes (depuis les Aztèques, en passant par les Égyptiens ou les Japonais). On le compare souvent à Stephen King ou Dean Koontz. Personnellement je le préfère de loin à l'auteur de Simetierre et de Dreamcatcher.
Largo Winch, personnage créé par Jean Van Hamme dès 1973, est d'abord un personnage de romans (six tomes parus chez Mercure de France), puis de bande dessinée (17 tomes à ce jour, plus un paraître), de série télévisée (diffusée en France à partir de janvier 2001), de deux films, Largo Winch et Largo Winch 2 et de jeux vidéos. La bande dessinée est organisée en diptyques qui peuvent être lu séparément.
Chaque lecteur a ses écrivains favoris, son libraire préféré et ses bonnes adresses. Il est vrai que les librairies de proximité et les magasins indépendants apparaissent comme des espèces menacées face à l'offensive de supermarchés culturels et autres chaînes virtuelles de ventes en ligne. Selon le Guardian, une centaine de librairies indépendantes britanniques ont déposé le bilan en 2009 sur 1300 environ. Au Canada, les chaînes et supermarchés culturels (Indigo, Renaud-Bray, Archambault, etc) représentent près de 70 % du marché du livre au détail. Par ailleurs, les quelques 2000 libraires indépendants sont actuellement menacés par le projet d'ouverture d'un entrepôt du géant américain Amazon sur leur territoire.
C'est une banalité de dire que dans nos sociétés il importe d'être toujours le premier en tout. Le monde littéraire n'échappant pas à la règle, les éditeurs, les libraires et les journalistes commandent des tas d'études statistiques et établissent continuellement des classements. Il s'agit de savoir qui vend le plus de livres et combien temps l'heureux gagnant se maintient en tête de liste. Ainsi, il en vendra encore plus. La littérature de jeunesse est également soumise à la dictature du bestseller. Parallèlement, les éditeurs ont inventé un nouveau concept : la littérature "crossover" (littéralement mélange, croisement), des romans s'adressant à la fois aux enfants et aux adultes.
Le 6 mars dernier, Telerama a publié les résultats d'une étude frôlant le scoop: « le crime paie enfin ». Cela signifie que les éditeurs s'apprêtent à lancer, comme chaque année, une audacieuse campagne printanière en faveur du roman policier. En juin, les revues littéraires publieront des dossiers présentant un panorama des incontournables et des "nouvelles tendances". Le concept du NPN (Nouveau Polar Nihiliste) qui avait tant ému l'an dernier restera au placard, mais les éditeurs continueront de surfer sur la vague Millénium. Les policiers suédois se verront donc attribuer une place de choix sur les serviettes de plage... et on trouvera sans doute encore quelques Dan Brown à l'ombre des parasols.
Réveillées par les rêves d'éternité de notre société individualiste, les créatures démoniaques envahissent librairies et salles obscures avec plus ou moins de talents. Enfin, certaines n'ont plus grand chose à voir avec les terrifiants Dracula ou Frankenstein. Finis aussi les vampires bisexuels d'Anne Rice et les psychopathes de Poppy Z. Brite. Du coup, plus besoin d'un intello comme Van Helsing ou d'un costaud comme Blade pour se débarrasser des démons. Les nunuches qui font les grandes heures de la Bit-Lit (Bit pour mordant et Lit pour littérature), pourvois amplement à la domestication des êtres surnaturels.
François Sureau rapporte une anecdote qui pourrait prêter à sourire si elle ne dénonçait l'absurdité tragique d'une obéissance aveugle et d'un zèle administratif implacable au coeur d'un des conflits les plus meurtriers de tous les temps. S'inspirant d'un fait réel, son roman se présente sous la forme d'un recueil de correspondances, notes administratives et pages de journaux intimes.