François Sureau rapporte une anecdote qui pourrait prêter à sourire si elle ne dénonçait l'absurdité tragique d'une obéissance aveugle et d'un zèle administratif implacable au coeur d'un des conflits les plus meurtriers de tous les temps. S'inspirant d'un fait réel, son roman se présente sous la forme d'un recueil de correspondances, notes administratives et pages de journaux intimes.
En mars 1918, alors que l'armée allemande prépare un dernier assaut, le roi de Belgique adresse une requête à la France. Il souhaite lui emprunter une guillotine pour exécuter le Maréchal des logis Préfaille qui a assassiné ses logeuses. C'est ainsi qu'une petite troupe menée par le lieutenant Verbrugge et composée du bourreau de Paris, Anatole Deibler, de son assistant et de quelques soldats, se prépare pour un périple de 400 km à travers les lignes de fronts. Munis de sauf-conduits, ils traversent la Somme et la frontière franco-belge pour se rendre dans la commune de Furnes, située en zone d'occupation allemande. Car les belligérants se sont accordés pour permettre l'exécution d'un homme dans un pays ravagé par la guerre et où la guillotine est tombée en désuétude depuis plus de 50 ans.
Titre: L'obéissance
Auteur: François Sureau
Editeur: Folio
Année: 2008
Pages: 147 pages