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Les fiancées d'Odessa - Janet Skeslien Charles

Daria habite Odessa, la plus belle ville du monde, si on en croit ses habitants. Il est vrai que la ville natale de l'écrivain Isaac Babel est une destination touristique de premier ordre, connue pour son atmosphère méridionale, ses plages, ses cafés, ses discothèques et ses nombreux monuments, parmi lesquels son magnifique opéra et son fameux escalier du Potemkine.

Après des années de galère, l'obtention d'un diplôme d’ingénieur et plus de six mois de chômage, Daria finit pas décrocher le pompon : un emploi dans une société israélienne, avec un salaire mirobolant (selon les critères ukrainiens) et où elle pourra parler anglais toute la journée. Il y a néanmoins quelques bémols puisque notre brillante héroïne doit gérer les pannes d’électricité intempestives, distribuer des pots de vin pas trop exorbitants à la mafia, négocier avec les douaniers pour que les marchandises ne restent pas bloquées au port pendant des mois... et surtout échapper quotidiennement aux avances lubriques de son supérieur hiérarchique et faire taire ses collègues avides de ragots. La vie de Daria se complique encore davantage lorsqu’elle décide d'assurer ses arrières et de prendre un second emploi (au noir celui-ci). Elle devient en effet traductrice pour une agence matrimoniale, dont la spécialité consiste à mettre en relation de jeunes ukrainiennes désespérées et de vieux américains fortunés. Par ailleurs, le beau Vladimir Stanislavski, le mafieux local, devient de plus en plus difficile à repousser.

Les habitants d'Odessa se piquent de connaître les meilleures blagues et de toujours sortir la tête haute des situations les plus délicates. Fidèle à leur mentalité, Janet Skeslien Charles aborde, sans faux-semblant, mais avec une bonne dose d'humour, un fait de société pas très glorieux. Lorsque ses agences ne sont pas des filières déguisées de réseaux de prostitution, les déconvenues sont nombreuses et dramatiques. Avec toujours une certaine légèreté, Janet Skeslien Charles montre les préjugés des Occidentaux vis à vis des ex-pays du bloc de l'est, leur méconnaissance et leur manque de tolérance par rapport à un mode de vie différent du leur. De la même manière, elle évoque sans complaisance les travers des Ukrainiens, la corruption, l'hypocrisie, etc. Pourtant, Daria tombera elle-même, et avec la bénédiction de Boba, sa babouchka (grand-mère), dans le piège du mirage américain. Cette incorrigible et naïve romantique, finira néanmoins par comprendre qu'elle n'a pas forcément rendu service à ses compatriotes en les aidant à quitter leur pays natal.
On peut lire sur la quatrième de couverture que l'auteur a vécu deux ans à Odessa. Le ton de son roman montre qu'elle a gardé une grande affection pour cette ville et ses habitants. Originaire du Montana, elle habite et travaille aujourd'hui à Paris.

Les fiancées d'Odessa de Janet Skeslien Charles (Liana Levi, 2012, 450 pages)

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