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La guerre amoureuse - Jean-Marie Rouart

Lors d’une invitation à participer à un colloque sur la critique littéraire par une université finlandaise, le narrateur, écrivain d’âge mûr, sans oeuvre et animant une revue d’art confidentielle «danseuse» d’une riche mécène, rencontre une jeune et superbe étudiante d’origine russe qui ne le laisse pas indifférent. Captivé par celle qu’il croit pure et innocente, il est certain qu’elle pourra lui apporter la joie et le bonheur dont il est depuis longtemps frustré. Mais elle prend les rennes, l’envoute littéralement et l’entraine dans un monde de frénésie sexuelle et de perversion, mais aussi de mensonges et de trahison. Dans cette guerre amoureuse il sait alors qu’il sera le perdant...

Coup de foudre, passion, perversion, addiction au sexe, à l’amour, désespoir, jalousie, abandon tout est là dans ce livre mordant à l’écriture rapide et brillante de Jean Marie Rouart. Pas de fioritures, il va droit à l’essentiel et nous entraîne dans un tourbillon sentimental. Une écriture très efficace.

Un homme et une femme qui suscite la passion et y répond, tout pourrait être parfait mais il y en a toujours un autre, un concurrent, un rival en position de lui ravir la belle qui va l’empêcher d’être réellement heureux et par la même l’empêcher de répondre aux désirs de la jeune femme qui ne pourra que se tourner vers d’autres hommes, plus par dépit que par envie.

En fait rapidement on sent que le narrateur, avant même qu’il ne se passe quoique ce soit, lâche prise car il sait que ce n’est pas possible, on a le sentiment qu’il construit lui-même brique après brique et en toute conscience l’échec de cette relation.

On a envie de lui crier «Carpe Diem»

Cet extrait en dit long sur le caractère du narrateur:

" J'ai toujours vécu à côté de moi-même. Oui, à côté de celui que j'aurai voulu être. Ou plutôt en face, car ma relation avec ce double obscur est agressive, corrosive, désespérante. Je l'ai dit: je boite. Un pied dans la réalité, l'autre dans un rêve inaccessible."


Une belle écriture pour un roman d’une grande violence. Un livre que je vous conseille sans hésiter.




«Raconte t-on le bonheur? Non. Il consume tout des instants. Il ne laisse qu’une impression intense et vague. Ces jours que je passai avec Helena demeurent parmi les plus enchanteurs de ma vie. Le bonheur résidait dans la parfaire coïncidence entre ce que j’avais espéré et ce qu’il advenait. Comme si le comportement d’Helena, dans ses plus subtiles nuances, était mystérieusement dicté par un souffleur soucieux de m’être agréable, qui n’était autre que moi. Et si je parle d’enchantement, c’est que seul ce terme peut désigner l’ensemble des forces positives, d’une origine presque surnaturelle, qui concouraient à ce que tout entre elle et moi se conjugue dans la plus douce harmonie. Je la rejoignis dans le petit appartement qu’on lui avait prêté rue Valodon. Qui le lui avait prêté? Elle me le dit sur un ton de franchise aussi limpide que ses yeux bleus sans pour autant effacer une impression de mystère. Mais, sans ce mystère, elle n’eût pas été elle-même. La rue était silencieuse, discrète, avec un cachet provincial que le donnaient des immeubles bas, qui, tous dataient du XIXe siècle.»



Jean-Marie Rouart, France-info, 21 01 2011 par FranceInfo





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