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Le Sang des Atrides - Pierre Magnan

A Digne, jolie cité des Alpes de Haute-Provence, les éboueurs découvrent le cadavre d’un homme jeune et séduisant, assassiné d’un coup à la tête. L’affaire est confiée au commissaire Laviolette, homme placide, légèrement désabusé sur les affaires du monde, fumant trop, buvant parfois trop, avec un problème pondéral visible.

Mais excellent enquêteur ! Ce dont doute parfois le jeune juge d’instruction Chabrand.

Malheureusement, l’enquête n’avance guère et six mois plus tard, un nouveau cadavre d’un homme jeune et beau est découvert dans ce qui semble être un accident de la circulation, mais l’autopsie révèle que lui aussi est mort d’un coup sur le crâne. Seul indice commun aux deux meurtres : des bicyclettes. C’est maigre, Laviolette et Chabrand en sont conscients. La presse aussi, qui commence à en parler d’incompétence totale. Les supérieurs de Laviolette parlent même de le démettre de l’enquête. Lui ce qui l’intrigue ce sont ces galets, dont le calibre semble étudié avec précision, c’est peu, même ce blasé de Laviolette en est conscient.

Lorsque le cadavre d’un professeur de philosophie est découvert quelques mois plus tard au pied d’une statue, deux indices supplémentaires sont « offerts » au commissaire : une empreinte de pied et les lettres « or » écrites dans la neige par le mort. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces indices ne mènent nulle part, Laviolette est même convaincu que désormais l’assassin se moque de lui. La presse en fait les gorges chaudes de cette histoire pendant que le juge et le commissaire se mettent les parents d’élèves à dos, Laviolette étant convaincu que l’assassin est un enfant et il mène donc l’enquête dans les lycées et autres lieux pour la jeunesse. Quel tollé ! Inutile de dire que lorsque le cadavre d’une vieille dame est découvert, Laviolette est mis sur la touche par ses supérieurs. Lui est convaincu qu’elle est morte pour avoir découvert l’assassin, mais en haut lieu on ne veut plus entendre parler de ses théories. Et pourtant … Le dénouement surprendra le lecteur autant que le jeune juge.

Je connaissais l’auteur Pierre Magnan pour un récit de pure poésie « L’enfant qui tuait le temps », je le découvre en auteur de polars avec cette enquête du commissaire Laviolette, un enquêteur calme, parfois désabusé, plein d’humour pince-sans-rire, pas du tout impressioné par la hiérarchie et n’ayant pas du tout l’intention de monter en grade. Lui il s’y plaît à Digne et il compte bien y finir sa carrière. Pour ce premier polar de la série, l’auteur a obtenu le prix du Quai des Orfèvres en 1978 et ce fut là le départ d’une nouvelle carrière à l’âge de 56 ans, après avoir écrit plusieurs romans n’ayant pas du tout accroché le public malgré les critiques favorables.

Il m’a beaucoup amusée ce commissaire bon enfant, ironique, dont les joutes verbales avec le juge Chabrand sont fort drôles.

Le style de Pierre Magnan m’a énormément plu aussi, avec ses mots simples, parfois poétiques, parfois truculents, mais ce qui m’a plu par-dessus tout c’est l’ironie de ton dont jamais l’auteur ne se départit, j’ai souvent pensé à Antoine Blondin en le lisant ; j’ai découvert beaucoup de tendresse aussi à travers les lignes, et puis j’adore le nom du commissaire : Laviolette, cela vous a un petit goût de bonbons de Parme, de couleurs gaies. A suivre. De près.

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