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Un roman américain - Stephen Carter

L’avocat et romancier afro-américain, Stephen Carter, s’est en quelque sorte spécialisé dans le thriller historique dédié à "l’Obscure Nation", c'est-à-dire à l’élite noire, et plus particulièrement l’aristocratie harlémite, depuis le début du 20ème siècle. Après Echec et mat (Pocket, 2005, 982 pages) et La Dame noire (Pocket, 2010, 922 pages), son Roman américain nous plonge au cœur d’une période comprise entre le début des années 1950 et la fin des années 1970.

A travers les destins d’un jeune écrivain à succès, Edith Wesley, et de sa bonne amie, Aurélia, l’auteur nous fait redécouvrir un aspect méconnu de l’histoire des Etats-Unis. En effet, Stephen Carter a choisit de dresser, non pas le portrait d’une société afro-américaine déshéritée et aliénée par la ségrégation raciale, mais celui des nantis, des noirs fortunés et éduqués, ainsi que de leurs épouses, les fameuses tsarines de Harlem. On croise dans son roman plusieurs figures mythiques comme Langston Hughes, tandis que d’autres sont rapidement évoquées (W. E. B. Du Bois, Richard Wright ou Martin Luther King, Jr).

Tout commence à l’été 52, dans la zone chic de Harlem. Eddie, jeune écrivain et fils d’un influent pasteur de Boston (une sorte d’alter-ego de Stephen Carter), a été invité aux fiançailles de l’ambitieuse Aurélia (la femme de sa vie) et du millionnaire Kevin Garland. Désespéré et passablement éméché, notre héros est expulsé manu-militari de la fête. Il bute alors sur le cadavre d’un homme blanc, portant une croix inversée. Eddie découvrira par la suite qu’il s’agissait de Phil Castle, un célèbre avocat compromis dans un mystérieux complot. Quelques mois plus tard, Junie, la sœur d’Eddie disparaît brutalement alors qu’elle était vouée à un brillant avenir. Il faudra plus de vingt ans d’enquête acharnée pour découvrir le lien qui unit la mort Castle à la fugue de Junie. Les indices, patiemment réunis, conduisent Eddie et Aurélia (bientôt veuve) sur la piste d’une conspiration dont les acteurs semblent s’inspirer du célèbre poème de John Milton, Le Paradis perdu.
Au cours de ces longues années de recherches, le couple est parallèlement confronté aux différents évènements qui secouent l’histoire de leur pays : la lutte pour les droits civiques, l’assassinat de John Kennedy, la guerre du Vietnam, le scandale du Watergate et la démission du président Richard Nixon.

Voici un roman fleuve comme je les aime, avec suffisamment de qualités littéraires, de références historiques (même si certaines ont été bouleversées pour mieux servir la trame romanesque) et de suspense pour me tenir en haleine jusqu’à la dernière page. Sans dévoiler totalement l’intrigue, sachez que Stephen Carter nous conduit dans les plus hautes sphères du pouvoir politique et de l’intelligentsia américaine. Le lecteur sera tour à tour convié dans les riches salons de Harlem et de la Maison Blanche, les sombres bureaux du FBI et de la CIA (où il aura affaire au puissant John Edgar Hoover) et dans quelques bouges américains et asiatiques.

Un roman américain de Stephen Carter (Robert Laffont, 2012, 598 pages)

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