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Tout Toutânkhamon en livres

Depuis la découverte de sa tombe en 1922, Toutânkhamon n’a cessé de fasciner les égyptologues et d’inspirer les écrivains. Or, il débarque presque simultanément en Belgique, en Irlande et en Australie, dans le cadre des expositions intitulées Toutankhamon, son Tombeau et ses Trésors (Bruxelles, jusqu'au 6 novembre 2011) Toutânkhamon, sa tombe et ses trésors (à Dublin, jusqu’au 23 juillet 2011) et Toutânkhamon et l’âge d’or des pharaons (à Melbourne, jusqu’au 17 juillet 2011).

Quatre objets de collection appartenant à l'enfant-pharaon, et perdus pendant la révolution égyptienne en janvier, viennent d'être restitués au Musée du Caire. Par ailleurs, l’an dernier, les chercheurs de l’Université du Michigan ont publié les résultats des analyses ADN du célèbre pharaon et un roman de James Patterson est paru récemment.



Le fabuleux trésor de Toutânkhamon

Toutânkhamon, qui a régné sur l’Égypte entre 1333 et 1324 avant J.C., ne doit pas sa notoriété à des réalisations personnelles ni à la prospérité de son court règne, mais à la découverte de sa sépulture par l’archéologue britannique Howard Carter (1874-1939), le 4 novembre 1922. L’égyptologue fait le récit de cette aventure archéologique dans un ouvrage intitulé La fabuleuse découverte de la tombe de Toutânkhamon (Rééd. Pygmalion, 2011). L'épisode a également inspiré un roman à l'écrivain français, Christian Jacq: L'affaire Toutânkhamon (Pocket, 2001).
Le 29 novembre, lors de l'ouverture officielle du tombeau, les archéologues exhument un trésor fabuleux, composé de multiples objets, d'un trône doré, de grands lits en forme d'animaux, de chars démontés et de vases en albâtre. L'inventaire de ses trouvailles et le bilan des dix années de fouilles qui suivent sont présentés dans divers ouvrages. Parmi ceux-ci, il y a celui du controversé Zahi Hawass, le ministre égyptien aux Antiquités. Ce livre, Le trésor de Toutankhamon (Imprimerie nationale 2008), est illustré par le fameux photographe italien Sandro Vannini. Sur le même sujet, on peut également mentionner le livre de l'historien Renzo Rossi, Toutânkhamon : La découverte de la tombe (Eyrolles, 2010).



La malédiction du pharaon

La fabuleuse découverte du tombeau de Toutânkhamon s'accompagne néanmoins d'une série de drames qui forge la mauvaise réputation du jeune pharaon. En effet, 26 membres de l'équipe de fouilles décèdent successivement, suite à une maladie inconnue. La première victime de la malédiction du pharaon est Lord Carnarvon (1866-1923), égyptologue et mécène d'Howard Carter. Bien que le comte ne succombe à une septicémie due à une blessure faite en se rasant sur une piqure de moustique, des rumeurs commencent à courir. Elles prétendent que le chien de Lord Carnarvon aurait poussé un hurlement avant de mourir lui aussi, et que toutes les lumières du château de Highclere, ainsi que celles de la ville du Caire, se seraient éteintes. Certains affirment bientôt que toutes ces morts ne sont pas naturelles. Dans Le mystère Toutânkhamon (Larousse, 2008), un essai paru dans la collection « L’Histoire comme un roman », Sophie Crançon revient entre autres cette légende.
L'une des premières évocations littéraires de la malédiction du pharaon est l’œuvre de la reine du crime, Agatha Christie. Cette nouvelle policière, L'aventure du tombeau égyptien (dans le recueil Les Enquêtes d'Hercule Poirot, Le livre de Poche, 1992), parue pour la première fois en 1924, met en scène le célèbre détective belge Hercule Poirot. Le thème est repris dans Toutânkhamon : L'ultime secret de Christian Jacq (Pocket, 2009) et Qui a tué Toutânkhamon de Christopher Carter alias Christian Jacq (Pocket, 2001). Enfin, il y a le roman de Michael Asher, La malédiction de Rê (Pygmalion, 2002).



La Vie de Toutânkhamon

Lorsque de père de Toutânkhamon, Akhénaton (Amenhotep IV), meurt vers l'an -1338, c'est Ânkh-Khéperourê qui lui succède. La majorité des égyptologues admettent aujourd'hui que le dixième pharaon de la XVIIIe dynastie est une femme. Selon les théories défendues, il pourrait s'agir de Néfertiti, la grande épouse royale d'Akhénaton, ou plus surement Mérytaton, la fille aînée du couple royal. Après sa disparition, dont on ignore les circonstances, Toutânkhamon monte sur le trône de Basse-Egypte. Il n'est alors âgé que de 9 ans. Le sang royal étant transmis par les femmes, il est légitimé en épousant Ânkhésenpaaton, la troisième fille d'Akhénaton et de Néfertiti. Toutânkhamon est trop jeune pour régner. Aussi, c'est le Père Divin Aÿ qui dirige le pays pendant quatre ans, puis son successeur, le général Horemheb. Ces hommes influencent largement la politique et les réformes menées par le jeune pharaon. Le culte d'Amon est restauré, tandis que la nécropole royale est transférée à Thèbes et que la cour déménage à Memphis. Toutânkhamon s'éteint brusquement en 1327 avant J.C.
Dans Toutânkhamon, un essai réédité à plusieurs reprises depuis 1963 et traduit en plusieurs langues, l'égyptologue française Christiane Desroches Noblecourt retrace la vie de l'enfant-roi et se risque à quelques hypothèses sur sa filiation, qui correspondent aux connaissances de l'époque mais ont été démenties récemment par les analyses scientifiques. Ce livre est épuisé chez l'éditeur mais certaines librairies l'ont peut-être encore en stock et on doit le trouver en bibliothèque. L'essai d'André Kaplun, Toutânkhamon revisité : Mystères, oublis et incohérences (Editions Slatkine, 2009) est plus récent. L'auteur examine les différentes théories existantes sur la vie et le règne de l'enfant-pharaon mais cet ouvrage précède également les dernières découvertes, notamment sur la filiation de Toutânkhamon. Enfin, on peut citer la biographie de Patricia Rigault, chargée d’études au département des Antiquités égyptiennes du Louvre, même si elle date un peu aussi: Toutankhamon. Le Pharaon retrouvé (Liana Levi, 1999).
La courte vie de Toutânkhamon a inspiré de nombreux écrivains comme Gerald Messadié, qui lui consacre le tome 2 du cycle Orages sur le Nil, Les masques de Toutânkhamon (Archipoche Editions 2007). La romancière Violaine Vanoyeke lui dédie également une série composée de trois volumes: L'Héritier, La Fille de Néfertiti et Le Pharaon assassiné (Toutânkhamon, Le Livre de Poche, 2005-2006). Dmitri Merejkovski ( 1866-1941), l'un des écrivains russes les plus lus du début du 20ème siècle est l'auteur d'un roman intitulé Toutankhamon (Presses de la Renaissance, 2006).



La mort d'un pharaon

Des analyses ADN réalisées, entre 2007 et 2009, sur 16 momies appartenant à la famille royale, ont révélé que Toutânkhamon avait sans doute un pied-bot et surtout qu’il n’était pas le fils de Néfertiti, mais de la propre sœur d'Akhénaton. Ce type d'union est d'ailleurs commun dans l’Égypte ancienne. L' identité de la mère de Toutânkhamon étant inconnue, les archéologues ont baptisée la momie « Young Lady » et l'ont répertoriée sous le sigle KV35YL. Certains pensent qu'il pourrait s'agir de Chebres, un nom mentionné dans la monumentale Histoire de l'Égypte de Manéthon de Sebennytos (IIIe siècle avant notre ère). Cette consanguinité est sans doute à l'origine de la mort précoce du pharaon, à l'age de 19 ans. L'étude a en effet montré qu'il a succombé au paludisme, combiné à une maladie des os. Un groupe de chercheurs allemands de l'Institut Bernhardt-Nocht à Hambourg réfute néanmoins cette thèse. Selon eux, le jeune pharaon souffrait d'une maladie sanguine congénitale, appelée drépanocytose, qui lui aurait été fatale.
Ces deux théories mettent fin au mystère qui entourait la mort prématurée de Toutânkhamon et inspirait tant d'œuvres romanesques. La dernière en date est le livre de James Patterson, Qui a tué Toutânkhamon ? (Archipel, 2011). Parmi les romans policiers, on peut mentionner aussi celui de Nick Drake Toutânkhamon : Le Livre des ombres (Pocket, 2010). Le cycle en trois volumes de Violaine Vanoyeke, Aÿ Pharaon (Les meurtriers de Toutankhamon, La disparition de la Reine et L'ennemi du Nil) est paru chez Michel Lafon, il y a quelques années. Ils sont sans doute difficiles à trouver en librairie aujourd'hui.
La plupart des essais parus avant 2010 sont dépassés et épuisés, mais il est intéressant de les parcourir car ils donnent une vision des controverses qu'ont suscitées la mort prématurée du pharaon, ainsi que sur la façon dont les historiens tentent de reconstruire le passé, en fonction des sources et des moyens dont ils disposent. Parmi ces ouvrages, on peut mentionner Le Meurtre de Toutankhamon de Bob Brier (Le Livre de Poche, 2002), une enquête qui s’appuyait sur les indices fournis par la médecine légale. Enfin, on peut mentionner l’œuvre originale de Nabil Naoum : Moi, Toutankhamon, reine d’Égypte (Actes Sud, 2005).

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