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La Reine des lectrices - Alan Bennett

Que se passerait-il si, du jour au lendemain, la reine d’Angleterre devenait une lectrice insatiable et se piquait de parler littérature lors des réceptions officielles ? Un grand chambardement, d'après Alan Bennett, qui en imagine les conséquences dans une série de scénettes drolatiques.

Alors que les insupportables chiens de la couronne s'échappent de leur aire de promenade habituelle, Sa Majesté découvre que le bibliobus de la ville de Westminster stationne à proximité du palais de Buckingham. Quelque peu gênée par l'intrusion cavalière et, surtout extrêmement bruyante, des canins, elle se sent obligée de faire amende honorable et d'emprunter un livre. Elle finit par opter au hasard pour un roman d'Ivy Campton Burnett. C'est le premier d'une longue série. Bientôt, la reine s'attaque aux sœurs Mitford, puis s'enhardit à lire Ian McEwan, A.S. Byatt, et même le monumental Marcel Proust. Le président français, en visite de l'autre coté de la Manche, est le premier à faire les frais de ce nouvel engouement. En effet, que peut-il répondre à sa royale interlocutrice lorsqu'elle l'interroge sur les préférences sexuelles d'un Jean Genet ? Même déroute chez les compatriotes de Sa majesté, lors des déplacements en banlieue. Évidement, lorsqu'on a été briefé sur les problèmes de transports urbains, il est difficile de s'épancher sur des sujets aussi incongrus que la poésie ou la littérature. Mais, il y a pire ! Car la souveraine britannique se désintéresse peu à peu de ses charges royales. Lors de l'ouverture annuelle des sessions du parlement, qui s'effectue à bord d'un carrosse, Sa majesté salue son peuple d'une main molle et compulse avidement son livre de l'autre. Cette fois, s'en est trop pour le Premier Ministre, qui charge Sir Kevin Scatchard, de mettre bon ordre dans ce débordement inapproprié. Dès lors, les livres de la reine disparaissent subrepticement, tandis que son conseiller littéraire est tout aussi discrètement écarté. Malheureusement pour les vigiles de la monarchie, la souveraine semble s'entêter davantage. Mais ils ignorent encore que le pire reste à venir!

Sans être un chef d’œuvre inoubliable, ce petit roman, qui a un coté tendrement subversif, est fort rafraîchissant. Alan Bennett réussit par ailleurs le tour de force de rendre la reine d'Angleterre sympathique et nettement moins guindée.

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