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La Submersion du Japon – Sakyo Komatsu

Sakyo Komatsu (1931-2011), qui est décédé le 26 juillet dernier d'une pneumonie, est considéré comme "le Roi de la science-fiction japonaise". Il faut reconnaître que son roman d'anticipation, La Submersion du Japon a pris des allures prophétiques après le séisme qui a ravagé la côte Pacifique du Tōhoku en mars 2011. Paru en 1973 chez Kodansha, Nihon chinbotsu (la Submersion du Japon) a été adapté au cinéma par Shirō Moritani, la même année, puis par Shinji Higuchi en 2006. Le roman s'est vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans l'archipel japonais, avant d'être traduit dans une dizaine de langues. Il a également inspiré le manga de Tokihiko Ishiki.

La Submersion du Japon, sorti en librairie l'année du cinquantenaire du tremblement de terre de Kanto, exploite les peurs des concitoyens de Sakyo Komatsu. Le roman catastrophe débute avec la disparition d'une petite île dont un groupe de pêcheurs rescapés sont les seuls témoins. Les événements vont ensuite crescendo avec l'apparition d'éruptions volcaniques, de séismes et de Tsunamis en divers points de l'archipel nippon. Le Dr. Tadokoro, un géophysicien isolé du monde universitaire pressent que le Japon va bientôt disparaître. Il est bientôt rejoint par un groupe de chercheurs et de techniciens, comme Onodera, un pilote de submersible qui travaille pour une société privée de prospection sous-marine. Les dirigeants japonais, d'abord sceptiques, finissent par organiser une cellule de crise chargée de gérer les forces de sauvetage et d'organiser l'expatriation des Japonais vers d'autres pays. Il faut également préserver le patrimoine culturel nippon et transférer les richesses nationales. Le gouvernement japonais tente de manœuvrer dans la plus grande discrétion pour ne pas alerter l'opinion publique et les éventuels partenaires financiers. Il faut à tout prix éviter la panique et l'inflation économique. Parallèlement aux négociations des politiciens, les chercheurs poursuivent leurs travaux. Il s'agit de déterminer la date exacte de la submersion imminente de l'archipel.

Il me semble que Sakyo Komatsu a favorisé les questions pratiques et scientifiques au détriment des personnages qui sont peu developpés. Ce parti pris à l'avantage du réalisme. Les amateurs de science-fiction apprécieront sans doute, mais ceux qui font des incursions occasionnelles dans le genre risque de se sentir un peu accablés par les détails scientifiques. La gestion politique de la crise, en revanche, est plutôt intéressante.

Sakyo Komatsu a débuté sa carrière d'écrivain en 1961, après avoir été journaliste économique et scénariste de comédies. Parmi ses œuvres les plus populaires, on peut mentionner Virus (1964) Sayonara Jupiter (1982) et Tokyo Blackout (1985). Ces trois romans ont également été adapté à l'écran. En 1971, Sakyo Komatsu a reçu le Seiunshō (Prix Seiun) du meilleur roman de science-fiction de l'année pour Tsugu no wa Dare ka? (littéralement Qui succédera à l'humanité ? ou Qui héritera ?) et, en 1985, le Nihon SF Taishō, pour Shuto Shōshitsu (Tokyo Blackout). Ce prix, comparable Nebula Award américain, récompense les œuvres de Science-fiction (romans, films, mangas, etc).

La Submersion du Japon de Sakyo Komatsu (Picquier Poche, janvier 2000, 253 pages)

Sinking of Japan (Nihon Chinbotsu, La Submersion du Japon) - 2006



Tidal Wave (Nippon chinbotsu, La Submersion du Japon) - 1973

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