Yokomizo Seishi (1902-1981) est l’un des précurseurs du roman policier japonais (suirishousetsu) avec Edogawa Rampo (1894-1965). Son héros, le détective Kôsuke Kindaichi, est parmi les personnages les plus populaires de la littérature policière nipponne. Il apparait pour la première fois en 1946 dans Le meurtre dans le Honjin(Honjin satsujin jiken) puis dans Le meurtre du papillon (Chōchō Satsujin Jinken). Ses aventures ont été adaptées au cinéma par Kon Ichikawa (1915-2008) et ont inspiré les mangas de Yōzaburō Kanari (scénario) et Fumiya Satō (dessins), Les Enquêtes de Kindaichi, publié en France chez Tonkam.
Le thriller par définition est un polar psychologique puisqu'il est censé créer une forte tension, si ce n'est un sentiment de peur chez le lecteur. En ce sens, Les liens du sang de Thomas H. Cook est un classique du genre. Le romancier américain y explore les méandres de la folie humaine et, en particulier de la schizophrénie paranoïaque. Le lecteur est placé dans une situation d'autant plus inconfortable qu'il ignore le nombre exact de morts, si d'autres surviendront dans un avenir proche et, surtout, si le narrateur est sain d'esprit ou s'il est la victime collatérale de la folie de sa sœur, voire celle d'un manipulateur profitant de leur antécédents familiaux.
Lisa Gardner fait parti de ses auteurs de Best-sellers qui commettent au moins un livre par an. Elle est l’auteur de deux séries policières, sans compter les "Standalone" (les polars autonomes) et les romans qu’elle publie sous le pseudonyme d’Alicia Scott. Après Disparue, un épisode tiré de sa série consacrée à une équipe de profileurs du FBI de l’Oregon, j’ai finalement décidé de récidiver et de m’intéresser cette fois à celle consacrée aux flics de Boston : l’ancien tireur d’élite Bobby Dodge, nouvel recrue de la police d’état, et son ancienne petite amie, le commandant D.D.Warren, qui dirige une équipe de détective de la police municipale.
Je ne qualifierai pas Le vrai monde (Riaru Warudo en japonais) de roman policier mais plutôt de roman noir à plusieurs voix. L'identité du meurtrier est connu dès les premières pages et il n'y a pas d'enquête à proprement parler. En revanche, Natsuo Kirino y dresse le portrait d'une jeunesse écrasée par l'obligation de réussite scolaire et professionnelle, et dont les repères familiaux et sociaux sont devenus floues. Les protagonistes sont quatre adolescents a-priori ordinaires de la banlieue de Tokyo, dont les destins tracés d'avance vont être brisés par un événement dramatique, un catalyseur qui va révélé la part sombre de chacun d'entre-eux.
Huis-clos en Toscane est un polar sans prétention, entre le roman de gare à la française et le "Page turner" à l'américaine. Il vous tient en haleine jusqu'au bout de la nuit, mais vous l'oubliez aussi vite que vous l'avez lu. Diana Lama y rend hommage aux Dix petits nègres d'Agatha Christie et, dans une moindre mesure, aux films d'épouvante de série B, où un groupe d'individus se trouve dans un lieu isolé, généralement parasité par un drame passé.
Je ne sais pas quelle image vous avez de Tôkyô mais, a-priori, on imagine des quartiers d'affaires bien propres où se croisent des "Salarymen" industrieux terminant leur journée de travail, en compagnie de leurs collègues, dans des Karaokés animés ou des bars branchés. Le livre d'Ishida Ira nous montre l'envers du décor. Il nous conduit au cœur du quartier d'Ikebukuro, où une population bigarrée de salariés, de chômeurs, d'étudiants, de prostituées, de yakuzas et de petits délinquants cohabitent.
Nous voilà aux prises avec soeur Ottavia Salina, religieuse paléographe de renom au caractère de vieille fille, bien trempé ! C’est au sein des archives secrètes du Vatican qu’elle poursuit ses recherches, jusqu’au jour où ses supérieurs - un peu machos - lui demandent de décoder un ensemble de croix découvertes sur la peau d’un Ethiopien décédé lors d’un accident d’avion.
Le prédateur est la huitième enquête de Joe Pickett, ancien garde-chasse de la ville de Saddlestring et travaillant pour le compte du gouverneur du Wyoming. Le héros de C.J. Box possède donc déjà un lourd passé auquel il est fait référence à plusieurs reprises. Néanmoins, il n'est pas nécessaire d'avoir lu les romans précédents pour s'y retrouver. La série compte déjà 11 épisodes en anglais dont le dernier, Cold Win, est paru en 2011. L'auteur a été récompensé par plusieurs prix littéraires, parmi lesquels le prestigieux Edgar Allan Poe Award qui récompense les meilleurs auteurs de romans policiers. En France, il a reçu le prix Calibre 38 pour Détonations rapprochées, le premier volume de la série.
Entre 1916 et 1937, le journaliste et dramaturge japonais Kidô Okamoto (1872-1939) publie Hanshichi Torimonocho, une série de nouvelles policières dont le héros est Hanshichi, un inspecteur du Shogunat sous l’ère d’Edo (1600-1868). L’auteur prétend s’être inspiré des histoires qui lui auraient été rapportées directement par un détective retraité d’Akasaka, un arrondissement de Tōkyō entre 1878 et 1947. Kidô Okamoto apparaît donc dès le premier volume, intitulé Fantômes et Samouraïs, sous les traits d’un jeune journaliste recueillant les confidences du vieil inspecteur.
Ce roman est le premier tome d'une tétralogie policière dont le cadre est l'archipel écossais des Shetland. Le second volume, Blanc comme la nuit est paru chez Belfond en 2010. Red Bones et Blue Lighting, les 3ème et 4ème volets du quartet, n'ont pas encore été traduits en français. Noire solitude a été récompensé par Duncan Lawrie Dagger, un prix littéraire britannique décerné annuellement par le Crime Writers' Association. Le livre a également fait l'objet de deux adaptations radiophoniques pour Radio 4, une station de la BBC, et SWR2, une chaîne allemande.