Delcourt, 175 pages
Après le Temps des Cerises, il y a eut le le Temps des Bombes. A la fin du 19ème siècle, les idées de Pierre Kropotkine, d'Elisée Reclus ou de Sébastien Faure font leur chemin ; chacun les interprétant à sa manière et agissant en conséquence.
Ce sont ces années (1892-1913) secouées par une vague de violence et dont les responsables (Ravachol, Bonnot ... ) ont marqué la mémoire collective, qui ont inspiré à Emmanuel Moynot cette oeuvre vibrante d'espoir et de désillusions.
J'ai adoré cette bande dessiné. D'abord à cause du sujet et aussi la façon dont Emmanuel Moynot l'a traité. Le scénario est bien ficelé, le ton juste, et le dessin très séduisant.
Les personnages principaux sont un peu dépassés par les événements, aveuglés par la fièvre du moment et une certaine naïveté. C'est pour cela sans doute qu'on ne peux s'empêcher de les aimer. Leurs actes sont graves et lourds de conséquences, mais on arrive pas à éprouver de réelle compassion pour leurs victimes. Finalement, on ne sait plus très bien qui sont les bourreaux : ceux qui font le plus de bruit ne pas toujours les plus responsables.
On est triste aussi, quand les relations au sein de la petite communauté commence à se dégrader. Au fond, on aimerait croire à leur projet de vie parce qu'on en a presque tous rêvé un jour. Le désenchantement de l'engagement politique ou social résonnent dans bien des coeurs. En refermant cette album, j'ai eu l'impression d'avoir perdu quelque chose moi aussi.