Max Fridman est un espion français qui arpente l'Europe tourmentée des années 1930. Après Budapest et Istanbul, l'agent secret à la gabardine pensait couler des jours paisibles à Genêve auprès sa fille, Esther. Malheureusement, ce bonheur tranquille n'est que de courte durée : Guido, l'ami et l'ancien compagnon d'armes de Max a disparu.
Ada, son épouse, est d'autant plus inquiète qu'il lui a fait parvenir du front une bien étrange missive. Pour elle, il s'agit d'un appel à l'aide. Max décide donc de partir le plus tôt possible pour l'Espagne.
Rompant avec l'habitude prise dans les précédents albums de la série, Vittorio Giardino se lance cette fois dans une aventure en plusieurs épisodes qui, dans un premier temps, conduit son héros à Barcelone - dont les rues défigurées témoignent de la résistance de ses habitants aux troupes de Franco.
Mêlant réalité et fiction, Vittorio Giardino aime à citer - entre deux scènes d'action ou de guerre - Ernest Hemingway, André Malraux ou encore John Dos Passos. Si la guerre civile espagnole est d'abord le prétexte qui sert de cadre à une nouvelle aventure de Max Fridman, on voit que Vittorio Giardino maîtrise bien son sujet. Il ne nous sert cependant pas une bande dessinée pédagogique : c'est au lecteur de reconnaître les références historiques.
Le graphisme, très classique, sert plutôt bien le propos par le réalisme du trait : le lecteur est tranquillement télé-porté du confort bourgeois de la Suisse, au maquis espagnol en passant par les petits villages de Catalogne et la cité de Barcelone, prise entre les feux des communistes et des fascistes.
Vittorio Giardino nous livre finalement un album, qui sans être vraiment original, reste assez efficace et devrait ravir les amateurs du genre.
Les albums de la série:
Rhapsodie hongroise (1982)
La Porte d'orient (1986)
No pasaràn (1999)
Rio de sangre (2002)
Sin ilusión (2008)
Max Fridman. 3, No pasarán de Vittorio Giardino, Glénat, 56 pages