Le récit de Nigel Barley, on s’en doute, n’a rien à voir avec ces monographies académiques dans lesquels des anthropologues "omniscients" nous imposent leur "vision olympienne". Non, "il raconte les fausses pistes et les incompétences linguistiques, les préjugés battus en brèche et les chausse-trappes où sont tombés l'auteur et bien d’autres".
Nigel Barley, n'en est pas à son premier voyage. Après le Cameroun, le voilà qui s’embarque pour l’île de Sulawesi en Indonésie. Le lecteur ne peut que se réjouir et le suivre dans ce périple jalonné d'embûches. Parti étudier la culture toraja pour le compte du British muséum, notre anthropologue se voit confronté à toutes sortes de mésaventures rocambolesques qui sont autant d’anecdotes hilarantes : Voyages à dos d'ânes, conversations en indonésiens et sangsues voraces sont au programme.
La fin du récit est une apothéose. L’anthropologue convainc ses turbulents amis indonésiens de le rejoindre à Londres. Il s'agit de construire un grenier à riz dans l’un des plus grands musées britanniques. On aboutit un renversement de situation où les londoniens deviennent sujets d’étude tandis que le professeur est sommé de répondre aux questions de ses invités concernant les étranges us et coutumes des occidentaux.
L'Anthropologie n'est pas un sport dangereux de Nigel Barley, Petite Bibliothèque Payot (2001), 267 pages