Je n'ai pas reconnu le livre, j'en ai tout oublié comme si on m'avait fait un lavage de cerveau littéraire, mais l'émotion, l'enthousiasme, la sensibilité sont restés intacts.
Neuf nouvelles dans ce recueil publié en 1948 par Salinger aux Etats Unis puis en 1961 en France chez Robert Laffont. Elles sont très variées, soit descriptives, soit faites de dialogues très vivants.
La guerre est très présente dans certaines, soit représentée par la folie de l'entourage qui ne reconnaît plus celui qui est parti puis revenu, et dans ce cas l'enfant a le plus beau rôle, celui de l'innocence, et de la spontanéité, soit dans une autre, elle est plus clinique, plus glaciale, et là les enfants ont chacun leur caractère ayant perdu tous deux bien des choses, mais réagissant différemment.
Les femmes, (et le genre humain ) adultes ou enfants ont une grande importance chez Salinger, elles sont mères, épouses, et universelles. Ce monsieur les connaît bien, les décrit bien sans complaisance, avec dureté parfois.
Je n'ai pas terminé « l'époque bleue de Daumier-Smith », grand menteur, et pour le moment j'avoue que je ne sais absolument pas où l'auteur veut en venir, cette part de surprise propre à la nouvelle est fascinante.
Voilà un livre à lire et à relire pour son écriture condensée, ses fins en point d'interrogation ou définitivement résolues : un grand auteur.
Né en 1919, auteur de nouvelles dans des journaux, il publie «l'attrape-coeur » en 1951 et devient un auteur à succès. Dès lors il se retire tout en continuant à écrire, son dernier roman date de 1961 et n'a pas été traduit.
Ces nouvelles sont traduites par Jean-Baptiste Rossi et la préface est de Jean-Louis Curtis.
Autre roman : Franny et Zooey