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Chers oiseaux - Anne Weber

Anne Weber est allemande, traductrice de Birgit Vanderbeke « Devine ce que je vois » et d’autres livres du même auteur et elle écrit. Elle a travaillé dans une maison d’édition et nous raconte dans ce petit livre le quotidien des employées de bureau.

Les lignes que vous pourrez lire ci-dessous parlent très bien de ce livre que j’ai beaucoup aimé par sa présentation en petits chapitres, sa concision, le style, les accumulations, amusantes ou cyniques.

... Chers oiseaux, date d'une époque où Anne Weber travaillait à Paris, dans l'édition. Pleine de colère et de drôlerie, la narratrice s'adresse à ses collègues, que l'on pourrait aussi bien appeler codétenus, dans une entreprise semblable à une volière géante. L'œil, impitoyable, s'attarde sur chacune des manies du prisonnier qui tente, par divers menus grignotages, de s'aménager une petite niche dans la grande cage. Depuis l'examen des fonds de tiroirs ("Vous voir ranger votre vaisselle dans vos tiroirs me donne des haut-le-cœur matin et soir") jusqu'aux "offrandes" déposées aux pieds du "Grand oiseau" - le patron, naturellement - tous les aspects d'une vie d'employé sont examinés avec dans une langue sèche, élégante, cruelle et formidablement inventive. Concrète comme un coup de poing, aussi : le lendemain du jour où elle mit un point final à ce cri de rage, l'auteur a démissionné de la cage, sans se retourner... l'écriture d'Anne Weber est un merveilleux instrument de liberté, et pas seulement quand elle décrit les oiseaux posés sur l'appui de la fenêtre, prêts à s'envoler. C'est même quand elle évoque le monde intérieur du bureau paysager, ses formes géométriques, ou la façon dont les employés sont découpés en lamelles par la lumière qui filtre des persiennes, comme des prisonniers, que cet écrivain trouve la meilleure manière de repousser les murs de toutes les prisons - par l'imaginaire.
Raphaëlle Rérolle - Le Monde du 17 février 2006

... la vie de bureau décortiquée comme une langoustine, aucun détail n'échappe à l'examen, trombones compris... Cet inventaire minutieux est évidemment destiné à décrire un lieu d'aliénation... Anne Weber sait mettre l'eau à la bouche grâce à sa manière d'écrire. Son incantation rageuse et ironique à la fois plaît d'emblée. Elle a une allégresse de deuil, elle glisse dans ses paragraphes des remarques d'une cruauté glacée...
Eric Ollivier - Le Figaro du 30 mars 2006


Ces chers oiseaux piaffent dans leurs cages de verre, faisant les beaux ou les maniaques, donnant des coups de becs et d’ongles. Bien que le « bonjour », « ça va » le matin soit obligatoire, la convivialité est fausse, le petit moineau est seul et s’évade comme il peut par ses rêveries, ou par son travail qu’il trouve ridicule et dévalorisant. N’y tenant plus l’héroïne dira adieu à ces vautours...

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