Après avoir découvert le romancier Shahriar Mandanipour, j'ai voulu poursuivre mon incursion dans la littérature iranienne contemporaine. Mon choix s'est porté sur Le goût âpre des kakis de Zoyâ Pirzâd, un recueil de nouvelles récompensé par le Prix Courrier International du meilleur livre étranger en 2009.

Je suis entrée dans un univers totalement différent du précédent, à la fois par rapport au style d'écriture (très épuré chez Zoyâ Pirzâd) et, plus surprenant, la vision de la condition féminine. Dans Le goût âpre des kakis, bien que les personnages principaux ne soient pas exclusivement des femmes, le lecteur occidental apprend beaucoup sur leur vie quotidienne. Certaines épouses ont ici adopté le modèle traditionnel de l'union arrangée et de la femme au foyer; tandis que d'autres préfèrent s'épanouir dans leur métier. Les mariages d'amour ne sont pas toujours ceux qui tiennent le mieux.
La solitude des héros (qu'ils soient mariés ou célibataires) restent néanmoins le fil conducteur de ses cinq récits. Celle-ci fait écho à une grande économie de moyens dans la narration, les descriptions et les dialogues. Par petites touches, Zoyâ Pirzâd montre le temps qui passe, les désillusions, le désamour, l'infidélité, l'absence d'enfants, les mariages qui se délitent et les célibataires qui s'enlisent dans le néant.

Le goût âpre des kakis de Zoyâ Pirzâd (Le livre de Poche, 2012, 209 pages)