L'avantage de la collection Folio 2E est qu'elle permet d'aborder, dans un format bon marché, des auteurs classiques ou contemporains à travers des textes cours, inédits ou connus. Certains sont rassemblés dans la prestigieuse Bibliothèque de La Pléiade, à l'instar des œuvres de Thomas De Quincey (1785-1859). L'anthologie réunit des textes autobiographiques (Confessions d'un mangeur d'opium anglais), des essais d'humour noir (De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts), des récits (Les Derniers jours d'Emmanuel Kant) et des œuvres de fiction (Le bras de la vengeance).

Le bras de la vengeance (The Avenger ou Le vengeur dans la version originale) peut-être considéré comme un texte précurseur du genre policier. En effet, il est publié en 1840 dans le Blackwood Magazine (un périodique anglais), soit avant la nouvelle d'Edgar Allan Poe, Double assassinat dans la rue Morgue, parue en avril 1841 dans le Graham's Magazine.

Le narrateur, un universitaire allemand, nous rapporte une série d'évènements survenus dans sa ville au cours de l'année 1816. Après l'arrivée de son hôte, Maximilian Weydenham, un étudiant et militaire d'origine anglaise qui lui a été recommandé chaudement par l'un de ses correspondants, la vie quotidienne de la cité est en effet perturbée par une série de meurtres, apparemment sans lien entre eux et dénués de véritable mobile. Par exemple,les victimes, dont certaines étaient des notables fortunés, n'ont pas été dépouillées de leurs biens. Il semblerait, en revanche, que le modus operandi soit identique dans chaque affaire : les meurtriers investissent discrètement le domicile de leurs proies, s'y cachent si nécessaire, puis attaquent leurs victimes avec une violence qui ne leur laisse aucune chance de survie.

Le bras de la vengeance de Thomas De Quincey (Folio, janvier 2012, 87 pages)