Horreur (+ PLUS)

Le Secret de Crickley Hall - James Herbert

C'est une banalité de le dire mais le rayon "Horreur" des librairies a été littéralement vampirisé par la Bit-Lit, un genre davantage destiné aux adolescentes qu'aux aficionados du roman gothique. Seuls quelques maîtres de l'horreur comme Mary Shelley, Bram Stoker et H.P. Lovecraft ont survécu à l'invasion. Parmi les contemporains, on peut citer quelques auteurs de bestsellers américains comme Dean Koontz, Peter Straub, Richard Matheson, Robert Bloch et Stephen King. Les britanniques sont représentés par Clive Barker, Graham Masterton et James Herbert.

Dans Le Secret de Crickley Hall, James Herbert explore l'un de ses thèmes favoris, les fantômes et les manifestations paranormales. Ici, il s'agit d'une maison hantée.
Eve et Gabe Caleigh, bouleversés par la disparition de leurs fils Cameron un an plus tôt, décident de quitter leur foyer londonien pour se reconstruire à la campagne. Ils profitent donc d'une mission professionnelle de Gabe dans le Devon, pour déménager temporairement à Hollow Bay où ils louent un manoir appelé Crickley Hall. Leurs deux filles, Loren et Cally, les accompagnent. En dépit de l'aspect lugubre de la maison, la petite famille n'imagine pas alors à quel point leur séjour sera éprouvant. Un premier présage pourtant aurait du leur mettre la puce à l'oreille. Le chien de la famille, Chester, se montre en effet plus que retissant à entrer dans la maison et s'échappe dès qu'il en a l'occasion. La première nuit, lorsque des bruits étranges résonnent à l'étage, que des portes verrouillée s'ouvrent sans raison et que des flaques d'eau apparaissent subitement dans les escaliers, les Caleigh se persuadent que l'explication vient de la vétusté des lieux. Comme on l'imagine, ses petits désagréments ne feront qu'empirer au fil des jours. Ils deviendront suffisamment inquiétants pour remettre en cause les certitudes de Gabe, un esprit des plus cartésiens. Les Caleigh découvrent, par ailleurs, qu'un terrible drame s'est joué à Crickley Hall, soixante ans plus tôt. Durant la grande inondation de 1943, onze orphelins et leur tuteur ont trouvé la mort. Il semblerait néanmoins que toute la lumière n'est pas été faite sur les circonstances exactes du drame.

Sans être un chef d’œuvre inoubliable, le roman de James Herbert est plutôt honnête. Les personnages sont crédibles et l'intrigue tient la route. On peut néanmoins faire plusieurs reproches à son auteur. Tout d'abord, le lecteur voit assez vite où il veut le conduire. Or, James Herbert s’ingénie à vouloir faire durer le suspense. Il aurait pu s'épargner une bonne centaine de pages et peut-être gagner en intensité. J'imagine qu'une version cinématographique serait plus convaincante, mais le roman risque de décevoir les amateurs de grands frissons. Sur le même thème, je leur recommande plutôt Le Démon des morts de Graham Masterton (Milady, 2010).

James Herbert est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages, romans et recueils de nouvelles, dont quatre ont fait l'objet d'une adaptation à l'écran: Survivant (Le Survivant d'un monde parallèle de David Hemmings), Les Rats (Les Rats attaquent de Robert Clouse), Fluke (Fluke de Carlo Carlei ) et Hanté (Haunted de Koen Mortier). En France, une partie de son œuvre est rééditée chez Bragelonne et chez Milady, sa collection de poche.

Le Secret de Crickley Hall de James Herbert, Ed. Milady / Bragelonne (avril 2011), 764 pages


Le Secret de Crickley Hall - Teaser from Christophe Deroo on Vimeo.


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