Poésie (+ PLUS)

Les fleurs du mal - Charles Baudelaire

Poète maudit et scandaleux, Charles Baudelaire est l’un des monuments de la littérature française parmi les plus fascinants. Il est le « roi des poètes, un vrai Dieu », disait Rimbaud, tandis qu’Yves Bonnefoy écrivait au sujet des "Fleurs du mal": « Voici le maître livre de notre poésie ». Commencée dès 1843, l'anthologie regroupe des poèmes publiés dans diverses revues et quelques vers inédits. Initialement intitulée Les Lesbiennes puis Les Limbes, l’œuvre devait s’inspirer des sept péchés capitaux.

Le recueil est divisé en six sections très inégales (Spleen et idéal, Tableaux parisiens, Le Vin, Fleurs du mal, Révolte et La Mort), qui évoquent la vie et le parcours esthétique du poète, depuis sa naissance (Bénédiction) à sa mort (La Mort des Artistes) : « Il en est qui jamais n'ont connu leur Idole, / Et ces sculpteurs damnés et marqués d'un affront, / Qui vont se martelant la poitrine et le front, / N'ont qu'un espoir, étrange et sombre Capitole! / C'est que la Mort, planant comme un soleil nouveau, / Fera s'épanouir les fleurs de leur cerveau! »

Baudelaire use le plus souvent des formes classiques de la poésie : le sonnet (poème de quatorze vers), l'alexandrin (vers de douze syllabes) et les rimes embrassées. L’originalité du poète réside davantage dans le métissage inattendu du vocabulaire (juxtaposition d’un langage académique et d'expressions familières). J’ai évidement été saisie par la volupté et le mysticisme provocateurs du poète, ainsi que par la force de suggestion de ses vers. Le lecteur éprouve tour à tour des sentiments aussi variés que la mélancolie, l’exaltation ou l’indignation. Par le biais de cette magnifique anthologie, j'ai (re)découvert ce genre si particulier (et parfois si peu accessible) qu’est la poésie.

Les fleurs du mal de Charles Baudelaire, Librio (2004), 158 pages.


Imprimé depuis Cafeduweb - Lecture (http://lecture.cafeduweb.com/lire/12672-les-fleurs-mal---charles-baudelaire.html)