"Transparences" d'Ayerdhal est le pavé idéal pour la plage ou pour combler les périodes de creux estivaux au boulot, mais à éviter absolument dans le métro sous peine de rater votre station.

Stephen Bellanger, jeune criminologue québécois, abandonne sa "cabane" et son pays natal, en partie pour échapper aux chamailleries incessantes de ses parents. Exilé à Lyon, où Interpol lui a proposé un poste, il est chargé de remettre de l'ordre dans les archives et de faire éventuellement des recoupements concordants. C'est ainsi qu'il exhume le dossier d'Ann X, une adolescente berlinnoise coupable de parricide et de meurtres en série. Le fichier a visiblement fait l'objet de manipulations dans le but d'effacer la piste de la tueuse. Stephen parvient cependant à la suivre jusqu'à Lugano en Suisse où elle a séjourné dans un établissement psychiatrique au milieu des années 1980. Ensuite, c'est le vide. Ann s'est littéralement volatilisée physiquement mais aussi dans la mémoire de tous ceux qui ont croisé son chemin (thérapeutes, victimes et flics). Stephen découvre à son détriment, qu'outre ce don particulier pour se rendre transparente, la jeune femme possède des talents bien plus dangereux. Mais le "profiler" sait qu'il est le seul à pouvoir mettre fin au carnage et d'ailleurs bien décidé à y parvenir, quitte à faire le ménage à fond dans toute "la boutique", voire même à bousculer un peu ses "amis" de la CIA, de la NSA ou du FBI.

Ayerdhal est déjà connu du petit monde de la science-fiction française pour ses fresques futuristes et engagées ("La Bohème et l'ivraie" en quatre volumes, "Mytale" en trois tomes, "Demain, une oasis"...). "Transparences", thriller à la limite de son genre de prédilection, est un heureux coup d'essai qui ne demande qu'à être transformé.

On peut lire le premier chapitre sur le site de Mauvais genres.

Ayerdhal, Transparences, Ed. Au Diable Vauvert, mai 2004, 560 pages.