Baromètre du livre (+ PLUS)

Le marché éditorial français vu de l'Australie

Le 15 novembre dernier, la romancière franco-australienne Sophie Masson a publié, sur le site On Line Opinion, un article comparatif de l'industrie éditoriale de ses deux pays. Je ne vais pas en résumer l'intégralité mais seulement retenir quelques chiffres qui donnent une idée assez précise de la situation dans l’Hexagone.

Selon l'auteur, le livre est l'un des secteurs d'activités les plus florissants de l'industrie du loisir en France, devant la vidéo, la musique et les jeux. Ces trois dernières années, l'édition aurait même bénéficié d'une légère hausse, soit +0,1% sur la période 2009-2010, et respectivement +5,3% et +4,6% pour les deux exercices précédents. Le tirage moyen d'un livre est de 9 340 exemplaires.
54% des Français achètent au moins un livre par an, tandis que 11,5% en lisent au moins 12. Par ailleurs, 77% des élèves du secondaire qu'ils ont lu au moins un ouvrage non scolaire au cours des trois derniers mois, et 23% de ces étudiants ont plus de 4 livres inscrits à leur tableau pour cette même période.
En ce qui concerne les ventes, 25% sont des fictions, dont 28% de livres en format de poche et 17% de romans pour la jeunesse. Viennent ensuite les livres pratiques (11%) et la bande-dessinée (7%). Dans cette dernière catégorie les mangas et comics représentent 2% du marché. Par ailleurs, seuls 14,3% des livres vendus sont des traductions d'ouvrages étrangers, dont 61% d'anglo-saxons.
Les royalties sont généralement fixées à 8%, voire 10% si le livre est édité à plus de 10 000 exemplaires et 12% s'il dépasse les 20 000. Cependant, les auteurs ne perçoivent que 5% sur les livres de poche. Les revenus des jeunes écrivains dépassent rarement 2 000 à 5 000 euros, mais les bénéfices peuvent atteindre des chiffres impressionnants. Michel Houellebecq, par exemple, a gagné 1,3 millions euros pour La possibilité d'une île (avec 15% de droits d'auteur). Certains écrivains perçoivent des salaires mensuels, comme Michel Onfray (2 000 euros par mois) et
Marc-Edouard Nabe (2 200 euros + remboursement de ses factures de téléphone mobile).

Bien que le e-book ne représente qu'une infime part de marché (certains l'évaluent à moins de 0,01%), Hachette France affiche un optimisme inébranlable et estime, qu'au cours de l'année 2010, les livres numériques seront passés de 0,5% à 3% de son chiffre d'affaire.


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