Ceux qui ne fréquentent pas Cafeduweb que par l'intermédiaire d'un écran, mais aussi dans la vraie vie, me connaissent sans doute assez pour avoir deviné que je ne continuerai pas longtemps le Citathon sans offrir une place à Noam Chomsky. La sélection des citations m'a soumise à un stress cornélien qui a abouti à un florilège sans doute trop subjectif, bancal et incomplet pour rendre compte, même fugitivement, des théories de ce grand intellectuel américain.
Le « contrôle hors travail » revient à transformer les gens en robots dans tous les domaines de leur existence, en leur inspirant une « philosophie de la futilité », en concentrant leur attention « sur les choses les plus superficielles, comme une consommation dictée par la mode ».
La Doctrine des bonnes intentions (Entretiens avec David Barsamian), éd. Éditions 10/18 n°4054, coll. Fait et cause, 2006, p. 30
On avait parfaitement compris, longtemps avant George Orwell, qu'il fallait réprimer la mémoire. Et pas seulement la mémoire, mais aussi la conscience de ce qui se passe sous nos yeux, car, si la population comprend ce qu'on est en train de faire en son nom, il est probable qu'elle ne le permettra pas. C'est la raison principale de la propagande.
La Doctrine des bonnes intentions (Entretiens avec David Barsamian), éd. Éditions 10/18 n°4054, coll. Fait et cause, 2006, p. 110
Le boulot des intellectuels du courant dominant, c'est de servir en quelque sorte de "clergé laïque", de s'assurer du maintien de la foi doctrinale. Si vous remontez à une époque où l'Église dominait, c'est ce que faisait le clergé : c'étaient eux qui guettaient et traquaient l'hérésie. Et lorsque les sociétés sont devenues plus laïques [...], les mêmes contrôles sont restés nécessaires : les institutions devaient continuer à se défendre, après tout, et si elles ne le pouvaient pas le faire en brûlant les gens sur le bûcher [...], il leur fallait trouver d'autres moyens. Petit à petit, cette responsabilité a été transférée vers la classe intellectuelle - être les gardiens de la vérité politique sacrée, des hommes de main en quelque sorte.
Comprendre le pouvoir, deuxième mouvement, (propos publiés par Peter R. Mitchell et John Schoeffel), éd. éditions Aden, 2006, p. 187
L'institution la plus totalitaire de l'histoire de l'homme — ou presque — c'est probablement une multinationale : c'est une institution gérée par un pouvoir central dans laquelle le schéma de l'autorité suit un ordre rigoureux du haut vers le bas.
Comprendre le pouvoir, deuxième mouvement, (propos publiés par Peter R. Mitchell et John Schoeffel), éd. éditions Aden, 2006, p. 159
Sélection de lectures:
Comprendre le pouvoir. L’indispensable de Noam Chomsky (3 vol)
Dominer le monde ou sauver la planète ? L'Amérique en quête d'hégémonie mondiale (2003)
La fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie
Deux heures de lucidité. Entretiens avec Denis Robert et Weronika Zarachowicz (1999)
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