Éditions Belfond, 2009, 416 pages
Harlan Coben c'est de la grosse artillerie éditoriale et médiatique. Une machine à prix, et autres palmarès du New-York Times, bien huilée. L'étiquetage maison en a fait « le maître de nos nuits blanches ». Tout un programme ! Les protagonistes sont généralement de bons pères de famille, exerçant une profession libérale (agent sportif, médecin, procureur... ) et acculés à devenir des héros malgré eux. Bref, du frisson politiquement correct et une haute dose de technologie : courriers électroniques énigmatiques, traques via Internet, filatures à coups de GPS etc.

"Sans un mot" respecte la règle. Mike et Tia, un chirurgien et une avocate, s'inquiètent pour leur rejeton de 16 ans qui semble perturbé par le suicide de son meilleur ami (on le serait à moins). Avisant que le jeune Spencer passe des journées entières enfermé dans sa chambre à pianoter sur son ordinateur, ses parents décident, avec quelques réticences vite balayées, de lui coller un espion électronique. La suite semble leur donner raison puisque l'adolescent disparaît brusquement après l'arrivée d'un message fort inquiétant dans sa boite mail.  

Comment un générateur de best-sellers parvient-il à éveiller l'intérêt de ses lecteurs jusqu'au petit jour ? Élémentaire, mon cher Watson ! Le succès d'Harlan Coben réside dans la construction de chapitres courts, de rebondissements spectaculaires, d'histoires qui s'entremêlent et d'un chassé-croisé de personnages auxquels il est facile de s'identifier. La recette fonctionne, je dois l'admettre.