Jeunesse (+ PLUS)

Les Garçons - Xavier Deutsch

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Les Garçons / Xavier Deutsch.- Ecole des Loisirs, coll. Medium.- 1990.
ISBN 2211046061

Hommage à Rimbaud paraît-il ! Arthur, Frédéric, Quentin, 16 ans, sont trois grands copains ; ils vont au lycée d’Andregry, dans le Nord de la France.

Leur professeur de français, c’est Mademoiselle Pauline, surnommée « She Said », va savoir pourquoi. C’est elle qui va les initier à la littérature, qui va leur faire découvrir Arthur Rimbaud.

En dehors de Nicolas, il y a encore Alice, la grande sœur de 17 ans, qui tente de protéger tout le monde, y compris leur mère. Du père il n’est pas question.

Arthur aime la course à pied, s’entraîne sur les pistes du stade comme un vrai pro. Arthur se cherche, Arthur aimerait que la vie ce soit autre chose. Bref, Arthur c’est un ado typique.

Un jour, Arthur va fuguer ; pendant une dizaine de jours, on va le retrouver métaphoriquement parlant, dans une errance à travers plusieurs villes d’Europe (Copenhagen, Londres, Bruxelles, Paris). A son retour, les choses auront-elles changer pour lui ? pas sûr, mais ce qui est certain c’est que le destin de ses deux amis sera totalement bouleversé.

Est-ce parce que je ne suis plus une adolescente depuis longtemps que je n’ai pas du tout accroché à ce roman pour jeunes ? Je n’en suis pas convaincue car j’ai lu quelques commentaires de la part d’adolescents et j’ai entendu ceux de mes fils lorsqu’ils furent obligés de lire ce livre pour le cours de français et ces commentaires se rapprochaient fortement des miens.
Curieuse de savoir ce que l’on donne à lire à nos « chères têtes blondes », je me suis dit qu’il vaudrait peut-être mieux leur donner du Rimbaud, le vrai, à lire plutôt qu’un hommage à Rimbaud.

Personnellement, je considère que les plus belles pages du livre se situent de la page 60 à la page 84, lorsque « She Said » leur explique ce que c’est, selon elle, que la littérature.

En dehors de cela, le ton du récit est totalement opportuniste, étudié pour plaire aux « jeunes », puisqu’il s’agit de « parler leur langage » ; est-il pour cela nécessaire de citer à quasi toutes les pages non seulement des grandes marques de chaussures de sport, mais aussi celles des denrées alimentaires, etc.
Cela se voudrait ingénieux et attrayant, c’est profondément artificiel, superficiel ; l’auteur jongle et finasse avec les mots et les expressions ; ce ne sont que des ruses pour attirer le client.

Si nos professeurs de français n’ont rien de mieux à proposer à nos jeunes pour leur faire aimer la lecture, cela ne m’étonne plus que ceux-ci ne lisent plus.

Xavier Deutsch réfute l’étiquette qu’on lui applique souvent, à savoir « écrivain pour adolescents ». Il préfère que l’on dise de lui qu’il écrit des romans de l’adolescence.
Le succès de Xavier Deutsch auprès des jeunes s’explique, paraît-il, par le ton de ses romans, il utilise leur langage, leurs clichés, leurs codes, dans la vie quotidienne. Je ne suis cependant pas convaincue qu’il plaise à tous les ados, car mes fils n’ont trouvé aucun intérêt à ces « Garçons », qui était pourtant sensé les intéresser et les initier à Rimbaud, le poète.

« Les Garçons » a reçu le prix du livre qui fait le plus rêver les adolescents (ah bon ?) et Arthur a reçu le prix du héros le plus attachant, lors de l’attribution du Prix des Lycées décerné à Lille en mai 1993.

A propos de l’auteur :

Xavier Deutsch est né en Belgique, à Leuven plus exactement, en février 1965. Son premier roman « La Nuit dans les Yeux » fut publié en 1989, il avait donc 24 ans. En 2002 un autre de ses romans, « La Belle Etoile », obtint le Prix Rossel.

Deutsch dit aimer les choses claires et qui l’étonnent, les arbres et les oiseaux de son jardin (mais qui n’aime pas ça ?). Il aime aussi Simenon, l’écologie politique, les baleines bleues et pas mal d’autres choses.

Xavier Deutsch est docteur en philosophie et lettres. Il est le second enfant d’une famille de quatre ; son enfance fut heureuse au sein d’une famille catholique et d’un milieu intellectuel. Son père était professeur de physique à l’UCL et sa mère enseigne les langues anciennes dans un lycée de Louvain-la-Neuve. Par sa mère, il découvrira les grands mythes de l’antiquité ; par son père, il découvrira les réalités du régime communiste. En effet, son père quitta la Hongrie à l’âge de 17 ans, caché dans un camion, afin d’échapper à la dictature.
S’il est exact que l’auteur utilise un langage proche des jeunes, il y ajoute des touches de poésie et d’émotion, tentant de faire passer un message d’amour.

Xavier Deutsch, qui écrit depuis plus de vingt ans, anime aussi des ateliers d’écriture littéraire, où il s’agit de développer l’imaginaire, selon ses dires « élever des constructions étonnantes sur le jardin de la fiction, tracer des routes là où avant il n’existait rien ». Toujours selon l’écrivain « pour entrer en littérature, il faut se séparer de soi, accepter de perdre un peu de sa maîtrise ; quand on entre en littérature, on permet à notre imaginaire de faire germer ses plantations à lui ».

Ces ateliers peuvent se découvrir sur le site
Voir aussi le site de l’auteur


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