Ce roman polyphonique, adapté au cinéma en 2010 par le réalisateur japonais Isao Yukisada, est une sorte de croisement lointain entre L’Auberge espagnole de Cédric Klapisch (2002) et Petits meurtres entre amis de Danny Boyle (1994). Je ne sais pas quel est le résultat sur grand écran, mais les personnages de Yoshida Shuichi, sont désespérants de vacuité. Leur cohabitation, ainsi qu’ils l’expliquent eux-mêmes, ressemble davantage à un échange virtuel sur un forum. Cette retenue volontaire les empêche de s’attacher véritablement à leur lieu de vie ou de nouer des liens d’amitié sincères. Chacun se cachent derrière un masque et feint d’ignorer les travers des autres.
Bien-sûr Haruki Murakami n'est pas le seul écrivain dont la renommée s'est étendue au-delà des frontières nippones, mais en Russie il est devenu en quelques années le romancier japonais le plus populaire, voire presque un phénomène de société au sein de la jeunesse.
Je profite de la parution prochaine du livre de Luis Sepulveda, Dernières nouvelles du Sud, et de sa visite en France en mai prochain, pour revenir sur son chef d’œuvre Le vieux qui lisait des romans d'amour. Cet opus dédié à l’écologie, est un chef d’œuvre du genre. Loin d’être une sorte de roman-pamphlet ennuyeux, c’est un petit bijou d’écriture, une véritable leçon de vie que l’on dévore en quelques heures.
Si, comme moi, vous êtes amateurs de films d'horreur (si possible de série B) alors vous ne serez pas déçu par ce roman de Graham Masterton. Ce maître du genre s'est fait connaître grâce à la trilogie du Manitou, une série dédiée aux terrifiants esprits indiens et parue en 1976. L'écrivain écossais a depuis publié une centaine de livres dont une bonne partie sont des romans d'épouvantes qui s'inspirent de la mythologie et du folklore des civilisations anciennes (depuis les Aztèques, en passant par les Égyptiens ou les Japonais). On le compare souvent à Stephen King ou Dean Koontz. Personnellement je le préfère de loin à l'auteur de Simetierre et de Dreamcatcher.
Je ne qualifierai pas Le vrai monde (Riaru Warudo en japonais) de roman policier mais plutôt de roman noir à plusieurs voix. L'identité du meurtrier est connu dès les premières pages et il n'y a pas d'enquête à proprement parler. En revanche, Natsuo Kirino y dresse le portrait d'une jeunesse écrasée par l'obligation de réussite scolaire et professionnelle, et dont les repères familiaux et sociaux sont devenus floues. Les protagonistes sont quatre adolescents a-priori ordinaires de la banlieue de Tokyo, dont les destins tracés d'avance vont être brisés par un événement dramatique, un catalyseur qui va révélé la part sombre de chacun d'entre-eux.
Sakyo Komatsu (1931-2011), qui est décédé le 26 juillet dernier d'une pneumonie, est considéré comme "le Roi de la science-fiction japonaise". Il faut reconnaître que son roman d'anticipation, La Submersion du Japon a pris des allures prophétiques après le séisme qui a ravagé la côte Pacifique du Tōhoku en mars 2011. Paru en 1973 chez Kodansha, Nihon chinbotsu (la Submersion du Japon) a été adapté au cinéma par Shirō Moritani, la même année, puis par Shinji Higuchi en 2006. Le roman s'est vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans l'archipel japonais, avant d'être traduit dans une dizaine de langues. Il a également inspiré le manga de Tokihiko Ishiki.
Vous savez sans doute qu'il y a deux rendez-vous annuels essentiels dans le monde éditorial : la rentrée littéraire du mois de septembre et celle du moins de janvier. Or, cette année, il semblerait que l'échéance présidentielle de mai 2012 pèse fortement sur la production littéraire. Néanmoins, selon la revue professionnelle Livres Hebdo, 480 nouveaux romans devraient sortir dans les moins à venir contre 166 ouvrages politiques. Pour y voir plus clair, Cafeduweb a sélectionné quelques articles de presse sur le sujet.
Parmi les requêtes qui reviennent fréquemment dans le moteur de recherche de Cafeduweb, il y a les « meilleurs romans historiques ». C'est pourquoi nous avons établi une liste de 100 œuvres, dont les critères de sélection sont les livres récompensés par des prix littéraires, les bestsellers et les classiques. Nous les avons ensuite classés par périodes (Antiquité, Moyen-âge, etc). Ce type d'exercice étant forcément subjectif, nous avons éliminé certains romans pour des raisons toutes personnelles. En revanche, nous nous sommes attachés à favoriser une sélection cosmopolite d'écrivains.
Afin de compléter notre sélection de romans historiques (cf: Les 100 meilleurs romans historiques), nous avons décidé d'ajouter une rubrique dédiée à la préhistoire. Nous avons retenu les ouvrages dont l'intrique se situe au paléolithique ou au néolithique, ainsi que les livres qui ont un lien indirect avec la période qui nous intéresse.
A priori, un roman historique est un récit fictif dont le contexte s'inscrit dans une réalité historique. Dans les faits, les critères de classement sont plus subjectifs, puisque certains livres sont considérés comme plus "littéraires" que d'autres et que cette notions est particulièrement floue (l’œuvre est-elle plus aboutie ? L'écriture plus créative ? L'utilisation des sources plus rigoureuse ?). C'est la raison, sans doute, pour laquelle, peu d'élus sont plébiscités dans les médias, notamment en cette période de rentrée littéraire.
Ceux qui connaissent déjà Jean Teulé à travers Le Montespan ou Mangez-le si vous voulez, ses livres précédents, savent qu'il n'écrit pas des romans historiques convenus glorifiant notre flamboyant passé. Jean Teulé n'est pas un conteur dont les récits seraient peuplés de personnages raffinés, d'élégants palais ou de fêtes fastueuses. Les rois de France sont dégénérés, les gens de cour sont vulgaires, le Louvre est sale et vétuste. Jean Teulé n'est pas non plus un historien tatillon se piquant de relater les hauts faits de nos ancêtres, les grandes batailles et autres évènements édifiants qui peuplent les manuels scolaires. Il préfère visiblement fouiner dans les coulisses putrides de l'histoire et la mauvaise conscience de ceux qui l'ont faite.
Editions Belfond, 2007, 485 pages
"Le Camel Club" inaugure la série du même nom qui compte quatre romans ("Le Camel Club", "Les collectionneurs", "Stone Cold" et "Divine Justice") dont deux ont été traduits en français à ce jour.
Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un roman américain. Alexis Aubenque, qui est français, a travaillé plusieurs années en librairie avant de se lancer dans l'écriture de romans de science-fiction puis de thrillers. Son second polar, "Un automne à River Falls" est paru en juin dernier chez Calmann-Levy.
Ils ont pratiquement le même age et le même prénom, ils sont tous deux férus d'histoire, ils ont créés deux célèbres héros de romans policiers, ils publient chez le même éditeur, et ils ont commis autant de best-sellers... Jean-François Parot ("Le noyé du grand canal") et Jean d'Aillon ("La guerre des amoureuses" et "La ville qui n'aimait pas son Roi") ont publié simultanément de nouveaux titres cette année.
C'est une banalité de dire que dans nos sociétés il importe d'être toujours le premier en tout. Le monde littéraire n'échappant pas à la règle, les éditeurs, les libraires et les journalistes commandent des tas d'études statistiques et établissent continuellement des classements. Il s'agit de savoir qui vend le plus de livres et combien temps l'heureux gagnant se maintient en tête de liste. Ainsi, il en vendra encore plus. La littérature de jeunesse est également soumise à la dictature du bestseller. Parallèlement, les éditeurs ont inventé un nouveau concept : la littérature "crossover" (littéralement mélange, croisement), des romans s'adressant à la fois aux enfants et aux adultes.
En France, nous avons des politiciens qui écrivent des essais et des romans (de Malraux à Jean-Louis Debré, en passant par Jack Lang). On se souvient des polémiques qui ont suivi la parution de La princesse et le président de Valéry Giscard d'Estaing ou La mauvaise vie de Frédéric Mitterrand. Les Américains, eux, ont Barack Obama, auteur des Rêves de mon père et de L'audace d'espérer. Le 44e président américain est également un lecteur assidu qui, d'un commentaire élogieux, peut faire envoler les ventes d'un livre tel que Netherland de Joseph O'Neill. Chaque année, les porte-paroles de la Maison Blanche, chargés d'entretenir l'image du président, délivrent la liste de ses lectures estivales.
Aujourd'hui, je débute une saga. Après quelques temps de tergiversations, je me suis enfin décidé à écrire quelques lignes sur les romans de la série Star Wars. Je ne parlerai ni des adaptations des films ou séries en romans, ni des bandes dessinées, ni des romans jeunesse. Je sais qu'il existe mais je me contente d'écrire sur ce que je lis et 10 années de lectures devraient suffir. Je vais considérer que vous connaissez les films. Je vais respecter un ordre chronologique, les billets comporteront un ou plusieurs romans en fonction de mon humeur. Alors commençons par le début, en -1000 (an 0: année de destruction de l'étoile noire) et les tribulations de l'ordre Sith.
Le roman d'Andrès Trapiello a une couverture noire comme tous les livres labellisés romans policiers, son titre contient le mot crime et les personnages sont affublés de pseudonymes comme Sam Spade ou Philip Marlowe. Par ailleurs, ce n'est pas un assassinat, ni deux, ni trois qui nous sont révélés au fil des pages, mais des milliers. Car, il y a les meurtres qui nourrissent l'intrigue principale, les victimes de la guerre civile, qui se dévoilent en filigramme, et les crimes de papier, que nos héros se piquent d'analyser. En fait, Le Club du crime parfait n'est pas un véritable polar mais plutôt un roman sur le roman policier et une réflexion sur la vengeance.
Le monde éditorial a ses codes (qui répondent à des objectifs commerciaux) et il n'aime guère qu'on les chamboule. Ainsi, lorsqu'un Cormac McCarthy, écrit un roman de science-fiction (La Route), son éditeur préfère le publier sous une couverture blanche, plus prestigieuse que la grise réservée à la SF (à ce sujet, je vous recommande l'article de David Barnett, paru sur le blog du Guardian, l'an dernier). De la même façon, Un pays à l'aube, roman dédié à la grève des policiers de Boston en septembre 1919, est paru dans la "collection noire" des éditions Rivages. Dennis Lehane, labellisé auteur de polars, est donc condamné à le rester, en dépit des qualités historiques incontestables de son dernier ouvrage (cela dit, il paraît que les romans historiques n'ont pas bonne presse chez les critiques littéraires).
Faisant suite à notre bibliographie sur les snobs, nous poursuivons notre petite exploration anthropologique vers les hautes sphères de la société. Grâce à cette sélection de romans et d'essais consacrés à l'aristocratie, la grande bourgeoisie et autres People, nous devrions ainsi être bien armés pour affronter la nouvelle ère du "bling-bling".
Reine du crime, reine du suspense, qui ne connaît pas Agatha Christie, qui ne connaît pas Hercule Poirot, lu un des romans de la papesse du polar ou vu un film adapté d’un de ses bouquins.
Entre 1916 et 1937, le journaliste et dramaturge japonais Kidô Okamoto (1872-1939) publie Hanshichi Torimonocho, une série de nouvelles policières dont le héros est Hanshichi, un inspecteur du Shogunat sous l’ère d’Edo (1600-1868). L’auteur prétend s’être inspiré des histoires qui lui auraient été rapportées directement par un détective retraité d’Akasaka, un arrondissement de Tōkyō entre 1878 et 1947. Kidô Okamoto apparaît donc dès le premier volume, intitulé Fantômes et Samouraïs, sous les traits d’un jeune journaliste recueillant les confidences du vieil inspecteur.
Le nouveau roman d'Umberto Eco décortique l'histoire d'un des plus odieux canulars que l'homme est jamais conçu, les fameux Protocoles des sages de Sion, qu'il avait déjà évoqué dans son Pendule de Foucault. Si le sémiologue italien a opté pour le mode fictif (à la manière des romans-feuilletons d'Alexandre Dumas ou d'Eugène Sue) et non pour l'écriture d'un essai, c'est en quelque sorte par mimétisme ou en référence à son sujet puisque l'auteur des Protocoles s'est inspiré de ce genre narratif.
Yokomizo Seishi (1902-1981) est l’un des précurseurs du roman policier japonais (suirishousetsu) avec Edogawa Rampo (1894-1965). Son héros, le détective Kôsuke Kindaichi, est parmi les personnages les plus populaires de la littérature policière nipponne. Il apparait pour la première fois en 1946 dans Le meurtre dans le Honjin(Honjin satsujin jiken) puis dans Le meurtre du papillon (Chōchō Satsujin Jinken). Ses aventures ont été adaptées au cinéma par Kon Ichikawa (1915-2008) et ont inspiré les mangas de Yōzaburō Kanari (scénario) et Fumiya Satō (dessins), Les Enquêtes de Kindaichi, publié en France chez Tonkam.
Depuis quelques temps, la tendance est aux romans s’inspirant de faits divers et dont la forme fourmille de détails journalistiques. Je pense entre autres à Jayne Mansfield 1967 de Simon Liberati, à Claustria de Régis Jauffret ou à Tout, tout de suite de Morgan Sportès. Dans la même veine, il y a donc le livre de l’américain Adam Braver, une chronique de ce fameux jour où le président John Fitzgerald Kennedy a été assassiné à Dallas au Texas.
Les séries policières historiques ont le vent en poupe depuis quelque temps. Les éditeurs comme 10/18 ou Le masque (Coll Labyrinthes) l'ont d'ailleurs bien compris. Notre palmarès n'a pas vocation à l'exhaustivité. Il s'agit d'une sélection de nos œuvres préférées. Par ailleurs les classiques comme Sherlock Holmes ou Arsène Lupin n'ont pas été retenus puisqu'ils ne sont pas des romans historiques à proprement parler.
En tant qu'amatrice de romans populaires et de grandes fresques historiques, je fais partie des lecteurs assidus de Ken Follett. J'admets néanmoins qu'après le succès planétaire de sa saga médiévale (Les piliers de la terre et Un monde sans fin), qui a donné lieu à un feuilleton télévisé en deux saisons, à un DVD, ainsi qu'un jeu de société et son extension, j'avais du mal à imaginer que l'écrivain britannique pourrait récidiver avec le même succès. Or, voici que le romancier se lance dans une nouvelle trilogie intitulée Le siècle et qui couvrira toute l'histoire du 20ème siècle, à travers les destins croisés de cinq familles, d'origines géographiques et sociales différentes.
Selon son éditeur français Philippe Picquier, Miyuki Miyabe serait la reine du polar japonais. En réalité, l'intérêt de cette romancière populaire pour la littérature de genre englobe la science-fiction, le roman historique et la littérature de jeunesse.
Premier roman de Mark SaFranko qui me tombe entre les mains, "confessions d'un loser" m'a fait revivre ma découverte à l'adolescence des romans de Charles Bukowski. Un gigantesque retour en arrière, un bond dans le temps et une très belle surprise.
Agnés Giard nous livre une passionnante enquête sur le phénomène des love dolls au Japon. Véritable sujet de société au pays du Soleil Levant, ces magnifiques répliques de jeunes femmes viennent combler d'affection certains hommes japonais en mal d'amour. Au cours de cette réflexion très détaillée et fouillée, l'auteure nous renseigne sur les nombreuses raisons de ce mystérieux succès vu d'Occident. Ce livre est le fruit d'un travail minutieux effectué au Japon qui comblera assurément tous les curieux et amoureux de la complexité de la culture nippone.