Sœur Marie-Thérèse est une nonne, mais certainement pas une "bonne sœur". Elle blasphème et jure comme un charretier ; picole et fume des pétards à longueur de journée ; fricote avec Jésus (le jardinier portugais) ; maltraite férocement vieillards lubriques, garnements récalcitrants et mères irresponsables…
Ceux qui connaissent déjà Jean Teulé à travers Le Montespan ou Mangez-le si vous voulez, ses livres précédents, savent qu'il n'écrit pas des romans historiques convenus glorifiant notre flamboyant passé. Jean Teulé n'est pas un conteur dont les récits seraient peuplés de personnages raffinés, d'élégants palais ou de fêtes fastueuses. Les rois de France sont dégénérés, les gens de cour sont vulgaires, le Louvre est sale et vétuste. Jean Teulé n'est pas non plus un historien tatillon se piquant de relater les hauts faits de nos ancêtres, les grandes batailles et autres évènements édifiants qui peuplent les manuels scolaires. Il préfère visiblement fouiner dans les coulisses putrides de l'histoire et la mauvaise conscience de ceux qui l'ont faite.
Titre: Poisons
Auteur: Marie-Cécile Picquet
Editeur: Pocket
Année: 2009
Pages: 531
Tout le monde se souvient du vent de fureur qui a secoué le monde littéraire français en 2007, quand que le journaliste américain Donald Morrison a décrété « the Death of French culture », à la Une de l'édition européenne du Time. Les prémices du sinistre s'étaient pourtant déjà fait sentir en 2002 avec le pamphlet de Pierre Jourde, dénonçant la littérature sans estomac. Il est vrai qu'il est moins grave de se zigouiller entre soi (mais c'est une autre histoire). En juin dernier, après la publication de la fameuse liste des « 20 under 40 » (20 meilleurs romanciers de moins de 40 ans) du New-Yorker, le journaliste américain, Lee Siegel a déclenché un nouveau séisme en annonçant dans le New York Observer que le roman est un genre moribond.
Je n’avais jamais lu cette auteur dont j’ai bien évidemment entendu parler, notamment avec son roman récompensé par le Goncourt en 2009, Trois femmes puissantes. Celui-ci est son 6ème roman, écrit en 1996. Marie Ndiaye est aussi connue pour ses propos anti-Sarkozy, elle vit d’ailleurs aujourd’hui avec sa famille à Berlin.
Je profite de la parution prochaine du livre de Luis Sepulveda, Dernières nouvelles du Sud, et de sa visite en France en mai prochain, pour revenir sur son chef d’œuvre Le vieux qui lisait des romans d'amour. Cet opus dédié à l’écologie, est un chef d’œuvre du genre. Loin d’être une sorte de roman-pamphlet ennuyeux, c’est un petit bijou d’écriture, une véritable leçon de vie que l’on dévore en quelques heures.
Le 15 novembre dernier, la romancière franco-australienne Sophie Masson a publié, sur le site On Line Opinion, un article comparatif de l'industrie éditoriale de ses deux pays. Je ne vais pas en résumer l'intégralité mais seulement retenir quelques chiffres qui donnent une idée assez précise de la situation dans l’Hexagone.
A priori, un roman historique est un récit fictif dont le contexte s'inscrit dans une réalité historique. Dans les faits, les critères de classement sont plus subjectifs, puisque certains livres sont considérés comme plus "littéraires" que d'autres et que cette notions est particulièrement floue (l’œuvre est-elle plus aboutie ? L'écriture plus créative ? L'utilisation des sources plus rigoureuse ?). C'est la raison, sans doute, pour laquelle, peu d'élus sont plébiscités dans les médias, notamment en cette période de rentrée littéraire.
Editions Belfond, 2007, 485 pages
"Le Camel Club" inaugure la série du même nom qui compte quatre romans ("Le Camel Club", "Les collectionneurs", "Stone Cold" et "Divine Justice") dont deux ont été traduits en français à ce jour.
Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un roman américain. Alexis Aubenque, qui est français, a travaillé plusieurs années en librairie avant de se lancer dans l'écriture de romans de science-fiction puis de thrillers. Son second polar, "Un automne à River Falls" est paru en juin dernier chez Calmann-Levy.
C'est une banalité de dire que dans nos sociétés il importe d'être toujours le premier en tout. Le monde littéraire n'échappant pas à la règle, les éditeurs, les libraires et les journalistes commandent des tas d'études statistiques et établissent continuellement des classements. Il s'agit de savoir qui vend le plus de livres et combien temps l'heureux gagnant se maintient en tête de liste. Ainsi, il en vendra encore plus. La littérature de jeunesse est également soumise à la dictature du bestseller. Parallèlement, les éditeurs ont inventé un nouveau concept : la littérature "crossover" (littéralement mélange, croisement), des romans s'adressant à la fois aux enfants et aux adultes.
Ainsi que le souligne Le Temps, la rentrée littéraire défie toutes les lois économiques et sociales. Cette année, les éditeurs battront le record de la décennie avec plus de 700 nouveautés publiées. Les 15% de Français qui lisent plus de 20-25 livres par an, pourront toujours aller défier quelques blogueurs en participant au challenge du 1% littéraire, avaler leur PAL (Pile à Lire) à toute vitesse, voire celles des autres grâce aux swaps (échanges). Si vous préférez « bien lire », vous apprendrez les vertus de la lenteur, défendues par Friedrich Nietzsche dans sa préface d'Aurore. Enfin, si vous faites partie des 70% de mauvais élèves qui achèvent difficilement un opus dans l'année, il va falloir trouver une parade pour briller dans les dîners en ville.
En France, nous avons des politiciens qui écrivent des essais et des romans (de Malraux à Jean-Louis Debré, en passant par Jack Lang). On se souvient des polémiques qui ont suivi la parution de La princesse et le président de Valéry Giscard d'Estaing ou La mauvaise vie de Frédéric Mitterrand. Les Américains, eux, ont Barack Obama, auteur des Rêves de mon père et de L'audace d'espérer. Le 44e président américain est également un lecteur assidu qui, d'un commentaire élogieux, peut faire envoler les ventes d'un livre tel que Netherland de Joseph O'Neill. Chaque année, les porte-paroles de la Maison Blanche, chargés d'entretenir l'image du président, délivrent la liste de ses lectures estivales.
Le nouveau roman d'Umberto Eco décortique l'histoire d'un des plus odieux canulars que l'homme est jamais conçu, les fameux Protocoles des sages de Sion, qu'il avait déjà évoqué dans son Pendule de Foucault. Si le sémiologue italien a opté pour le mode fictif (à la manière des romans-feuilletons d'Alexandre Dumas ou d'Eugène Sue) et non pour l'écriture d'un essai, c'est en quelque sorte par mimétisme ou en référence à son sujet puisque l'auteur des Protocoles s'est inspiré de ce genre narratif.
Parmi les requêtes qui reviennent fréquemment dans le moteur de recherche de Cafeduweb, il y a les « meilleurs romans historiques ». C'est pourquoi nous avons établi une liste de 100 œuvres, dont les critères de sélection sont les livres récompensés par des prix littéraires, les bestsellers et les classiques. Nous les avons ensuite classés par périodes (Antiquité, Moyen-âge, etc). Ce type d'exercice étant forcément subjectif, nous avons éliminé certains romans pour des raisons toutes personnelles. En revanche, nous nous sommes attachés à favoriser une sélection cosmopolite d'écrivains.
Afin de compléter notre sélection de romans historiques (cf: Les 100 meilleurs romans historiques), nous avons décidé d'ajouter une rubrique dédiée à la préhistoire. Nous avons retenu les ouvrages dont l'intrique se situe au paléolithique ou au néolithique, ainsi que les livres qui ont un lien indirect avec la période qui nous intéresse.
Depuis quelques temps, la tendance est aux romans s’inspirant de faits divers et dont la forme fourmille de détails journalistiques. Je pense entre autres à Jayne Mansfield 1967 de Simon Liberati, à Claustria de Régis Jauffret ou à Tout, tout de suite de Morgan Sportès. Dans la même veine, il y a donc le livre de l’américain Adam Braver, une chronique de ce fameux jour où le président John Fitzgerald Kennedy a été assassiné à Dallas au Texas.
En tant qu'amatrice de romans populaires et de grandes fresques historiques, je fais partie des lecteurs assidus de Ken Follett. J'admets néanmoins qu'après le succès planétaire de sa saga médiévale (Les piliers de la terre et Un monde sans fin), qui a donné lieu à un feuilleton télévisé en deux saisons, à un DVD, ainsi qu'un jeu de société et son extension, j'avais du mal à imaginer que l'écrivain britannique pourrait récidiver avec le même succès. Or, voici que le romancier se lance dans une nouvelle trilogie intitulée Le siècle et qui couvrira toute l'histoire du 20ème siècle, à travers les destins croisés de cinq familles, d'origines géographiques et sociales différentes.
Selon son éditeur français Philippe Picquier, Miyuki Miyabe serait la reine du polar japonais. En réalité, l'intérêt de cette romancière populaire pour la littérature de genre englobe la science-fiction, le roman historique et la littérature de jeunesse.
Belle et étrange variation sur le mythe d’Orphée. Ricardo Vacarezza, richissime estanciero argentin dans les années 30, était un homme qui se laissait vivre, attendant avec patience le moment d’épouser sa superbe fiancée, jusqu’à ce qu’il se mette à rêver.
Voici typiquement le type de thriller qui m'énerve prodigieusement mais que je ne lâche pas avant la fin. L'auteur use d'une recette, certes peu originale, mais éprouvée: chapitres courts qui s'achèvent avec l'apparition d'un nouvel indice, multiples rebondissements, vocabulaire simple et happy-end. Cela ne serait pas si grave s'il ne fallait en plus subir les poncifs de l'American way of life, les conventionnels questionnements sur le mariage et la famille... pourquoi les pauvres sont-ils si fainéants et les hommes si méchants ? Pour faire bonne mesure, les personnages principaux ne sont pas parfaits: Madame, ex-flic, est alcoolique (mais elle a des circonstances atténuantes) ; Monsieur, ex-super-profiler du FBI, n'est pas assez attentif aux états d'âme de son épouse (mais il se soigne).
Après Oscar Wilde et Jane Austen, devenus héros de polars à leur insu, voici que Voltaire et Freud se lancent à leur tour dans l'investigation policière et que H.G. Wells part à la poursuite de Jack l'éventreur dans l'espace temps. Parallèlement, Mark Twain et Abraham Lincoln chassent les vampires, tandis que la Reine Victoria s'attaque aux zombies. Avant eux, Lord Byron, Denis Diderot, Sir Arthur Conan Doyle ou Jean de La Fontaine étaient déjà passer de l'autre coté du miroir. Combien d'autres encore ? Cafeduweb a mené sa petite enquête dans le monde littéraire.
Déjeunant en face de l’entrée de la brigade criminelle, Adamsberg aperçoit une petite femme, frêle et discrète, la soixantaine, avec une blouse à fleur à l’allure bien provinciale, qui stationne depuis une heure sous le soleil. Elle n’est pas la seule, il y a aussi un pigeon immobile sur le trottoir.
Lors d’une invitation à participer à un colloque sur la critique littéraire par une université finlandaise, le narrateur, écrivain d’âge mûr, sans oeuvre et animant une revue d’art confidentielle «danseuse» d’une riche mécène, rencontre une jeune et superbe étudiante d’origine russe qui ne le laisse pas indifférent. Captivé par celle qu’il croit pure et innocente, il est certain qu’elle pourra lui apporter la joie et le bonheur dont il est depuis longtemps frustré. Mais elle prend les rennes, l’envoute littéralement et l’entraine dans un monde de frénésie sexuelle et de perversion, mais aussi de mensonges et de trahison. Dans cette guerre amoureuse il sait alors qu’il sera le perdant...
Largo Winch, personnage créé par Jean Van Hamme dès 1973, est d'abord un personnage de romans (six tomes parus chez Mercure de France), puis de bande dessinée (17 tomes à ce jour, plus un paraître), de série télévisée (diffusée en France à partir de janvier 2001), de deux films, Largo Winch et Largo Winch 2 et de jeux vidéos. La bande dessinée est organisée en diptyques qui peuvent être lu séparément.
La série de livres consacrés aux reines de France n’est pas une série de romans, il s’agit de réelles biographies historiques non romancées, mais aussi passionnantes que des romans. Les reines de France, qui sont la plupart du temps des princesses étrangères, n’ont été bien souvent considérées que comme des "silhouettes" dans l’ombre de leur royal époux.
Cette 3ème partie des reines de France au temps des Bourbons a été assez longue à lire et, par moment, assez fastidieuse et je pense que cela tient essentiellement à la personnalité de la reine Marie Leszczynska. Fidèle au principe d’aborder l’histoire de France par ses reines, le règne de Louis XV est abordé par le biais des femmes de sa vie.
Sans faire se lancer dans une inutile biographie d'Agatha Christie il faut peut-être rappeler que La Mystérieuse affaire de Styles (The Mysterious Affair at Styles, en anglais, ne se plie pas au jeu de mots français), écrit en 1917 et paru en 1920, inaugure la carrière littéraire de la "Reine du crime". Il s'agit donc de la première enquête nécessitant l'intervention du dandy moustachu, Hercule Poirot.
Ils ont pratiquement le même age et le même prénom, ils sont tous deux férus d'histoire, ils ont créés deux célèbres héros de romans policiers, ils publient chez le même éditeur, et ils ont commis autant de best-sellers... Jean-François Parot ("Le noyé du grand canal") et Jean d'Aillon ("La guerre des amoureuses" et "La ville qui n'aimait pas son Roi") ont publié simultanément de nouveaux titres cette année.
Si, comme moi, vous êtes amateurs de films d'horreur (si possible de série B) alors vous ne serez pas déçu par ce roman de Graham Masterton. Ce maître du genre s'est fait connaître grâce à la trilogie du Manitou, une série dédiée aux terrifiants esprits indiens et parue en 1976. L'écrivain écossais a depuis publié une centaine de livres dont une bonne partie sont des romans d'épouvantes qui s'inspirent de la mythologie et du folklore des civilisations anciennes (depuis les Aztèques, en passant par les Égyptiens ou les Japonais). On le compare souvent à Stephen King ou Dean Koontz. Personnellement je le préfère de loin à l'auteur de Simetierre et de Dreamcatcher.