Le 6 mars dernier, Telerama a publié les résultats d'une étude frôlant le scoop: « le crime paie enfin ». Cela signifie que les éditeurs s'apprêtent à lancer, comme chaque année, une audacieuse campagne printanière en faveur du roman policier. En juin, les revues littéraires publieront des dossiers présentant un panorama des incontournables et des "nouvelles tendances". Le concept du NPN (Nouveau Polar Nihiliste) qui avait tant ému l'an dernier restera au placard, mais les éditeurs continueront de surfer sur la vague Millénium. Les policiers suédois se verront donc attribuer une place de choix sur les serviettes de plage... et on trouvera sans doute encore quelques Dan Brown à l'ombre des parasols.
Avant les aventures de l’inspecteur Kurt Wallander à Ystad, la Suède lisait déjà les aventures de l’inspecteur Martin Beck, écrites par un duo (dont une femme) Maj Sjöwall et Per Wahlöö.
Un policier à la retraite, Herbert Molin, grand amateur de tango argentin et de puzzles, vivant en reclus dans les forêts du Nord de la Suède et insomniaque depuis vingt ans, a été sauvagement assassiné.
Septembre 1972 sur la petite île d’Oland au sud-est de la Suède, Jens Davidsson, un petit garçon de six ans, s’amuse seul dans le jardin de ses grands-parents. Sa grand-mère s’est endormie, son grand-père s’occupe de ses filets près de sa cabane de pêche et sa mère, Julia, est partie rejoindre un ami sur le continent. Jens ne rentrera jamais à la maison et malgré les recherches disparait à jamais.
L'inspecteur Kurt Wallander, est un flic mélancolique et dépressif. Il est à la tête d’une petite équipe à Ystad, une bourgade au sud de la Suède.
C’est un automne brumeux sur l’île de Gotland en Suède, et novembre étant son voile sur la ville de Visby. La dernière course de la saison sur le champ de course porte chance à Henry Dahlström surnommé Flash, photographe en déserrance et alcoolique notoire qui y gagne une importante somme.
Jo Nesbø fait parti de ces écrivains scandinaves qu'on ne présente plus (Stieg Larsson, Henning Mankell, Karin Fossum, Arnaldur Indridason, etc). Bien entendu, nous allons le faire quand même. Considéré comme le Roi du crime dans sa contrée natale, il est l'auteur de polars dont le héros récurrent est Harry Hole, un détective névrosé et alcoolique, comme il se doit dans le genre Roman Noir. La série compte déjà 8 épisodes, mais un neuvième (intitulé Fantôme, dans sa version originale) devrait paraître en juin 2011 en Norvège. Le Chasseur de têtes (2009), autre roman policier, ne fait pas parti du cycle. Jo Nesbø écrit également des livres pour enfants.
Qui a tué la jeune et sportive Annie Holland, sympathique, aimée de tous, baby-sitter préférée de la famille Johnas, jusqu’à la mort de leur petit garçon de deux ans ?
Nelson Mandela fut libéré en 1990 après 30 années d’incarcération politique pour avoir défendu la cause des Sud-Africains noirs. Une majorité d’Afrikaners blancs n’accepta pas cette décision et considéra même le président de Klerk comme traître à la cause blanche.
TEL PERE, TELLE FILLE --
Linda Wallander après bien des tentatives d’études avortées, après une relation amoureuse qui vient de se terminer, est diplômée de l’académie de police ; elle est très impatiente de rejoindre Ystad où officie son père l’inspecteur en chef Kurt Wallander, bien connu des lecteurs de polars à résonnance sociale et politique.
James Patterson, publie en moyenne 9 livres par an, qui sont traduits dans 38 langues. Bien que cette petite entreprise lui rapporte déjà 60 millions de dollars par an, l'auteur de romans policiers envisage de se diversifier en recrutant, non plus de simples "co-auteurs", mais des écrivains associés afin de créer une sorte de franchise internationale. Ainsi, au lieu de faire l'objet d'une banale traduction, les différents épisodes de sa nouvelle série seront déclinés en plusieurs versions.
Dans le premier roman de la série policière consacrée aux enquêtes de l’inspecteur principal Kurt Wallander, à Ystad, Scanie, nous faisons connaissance avec les personnages qui se retrouveront au fil des enquêtes.
Ulf, skipper travaillant au Danemark, vit à bord de son superbe voilier "Rustica" avec lequel il compte bien entreprendre un voyage au long cours. Un jour, au cours d’un passage en ferry, il est abordé par un certain McDuff.
Quelque temps après avoir résolu l’affaire de la "Cinquième Femme", l’inspecteur Kurt Wallander se trouve confronté à une des enquêtes les plus pénibles de sa carrière, le meurtre totalement gratuit de jeunes gens.
L'automne est revenu à Ystad en Skanie, la ville de notre vieille connaissance, l'inspecteur Kurt Wallander, plus pessimiste que jamais. Comme dans ses autres aventures il semble porter le poids du monde sur les épaules.
Le monde éditorial a ses codes (qui répondent à des objectifs commerciaux) et il n'aime guère qu'on les chamboule. Ainsi, lorsqu'un Cormac McCarthy, écrit un roman de science-fiction (La Route), son éditeur préfère le publier sous une couverture blanche, plus prestigieuse que la grise réservée à la SF (à ce sujet, je vous recommande l'article de David Barnett, paru sur le blog du Guardian, l'an dernier). De la même façon, Un pays à l'aube, roman dédié à la grève des policiers de Boston en septembre 1919, est paru dans la "collection noire" des éditions Rivages. Dennis Lehane, labellisé auteur de polars, est donc condamné à le rester, en dépit des qualités historiques incontestables de son dernier ouvrage (cela dit, il paraît que les romans historiques n'ont pas bonne presse chez les critiques littéraires).
Le Salon du livre de Paris mettra à l'honneur, pour sa 31ème édition du 18 au 21 mars 2011, le roman Scandinave. La diversité des genres éditoriaux sera représentée polars, romans, livres jeunesse, BD et recueils de poésie.
Je profite de la parution prochaine du livre de Luis Sepulveda, Dernières nouvelles du Sud, et de sa visite en France en mai prochain, pour revenir sur son chef d’œuvre Le vieux qui lisait des romans d'amour. Cet opus dédié à l’écologie, est un chef d’œuvre du genre. Loin d’être une sorte de roman-pamphlet ennuyeux, c’est un petit bijou d’écriture, une véritable leçon de vie que l’on dévore en quelques heures.
Le livre commence 20 ans auparavant, par la mort en couches d'une toute jeune femme peu de temps à cause de leur grande misère. Le père quitte le village avec sa toute petite fille dans sa veste.
Editions Points, 2009, 409 pages
A ceux qui, comme moi, auraient fait l'impasse sur "La cité des jarres", "La femme en vert" et "La voix", je recommande vivement de profiter des vacances pour plonger dans l'oeuvre d'Arnaldur Indridason.
Erica Falck est une jeune biographe, auteur de plusieurs œuvres consacrées à des romancières suédoises. Après la mort tragique de ses parents dans un accident de voiture, elle décide de s'installer dans sa maison natale à Fjällbacka, une petite station touristique de la côte ouest. Notre trentenaire célibataire espère y terminer son livre dédié à Selma Lagerlöf, mais l'inspiration lui fait un peu défaut. Son rêve serait d'écrire une grande œuvre de fiction, plus personnelle, et inspirée de faits réels. L'occasion ne va pas tarder à se présenter, puisque un drame vient bouleverser la vie de la petite bourgade suédoise.
Romans policiers à caractère historique d'Anne Perry
Aux Editions 10/18 dans la collection Grands Détectives
Romans policiers à caractère historique de C.L. Grace
Aux Editions 10/18 dans la collection Grands Détectives
Ils ont pratiquement le même age et le même prénom, ils sont tous deux férus d'histoire, ils ont créés deux célèbres héros de romans policiers, ils publient chez le même éditeur, et ils ont commis autant de best-sellers... Jean-François Parot ("Le noyé du grand canal") et Jean d'Aillon ("La guerre des amoureuses" et "La ville qui n'aimait pas son Roi") ont publié simultanément de nouveaux titres cette année.
Le roman d'Andrès Trapiello a une couverture noire comme tous les livres labellisés romans policiers, son titre contient le mot crime et les personnages sont affublés de pseudonymes comme Sam Spade ou Philip Marlowe. Par ailleurs, ce n'est pas un assassinat, ni deux, ni trois qui nous sont révélés au fil des pages, mais des milliers. Car, il y a les meurtres qui nourrissent l'intrigue principale, les victimes de la guerre civile, qui se dévoilent en filigramme, et les crimes de papier, que nos héros se piquent d'analyser. En fait, Le Club du crime parfait n'est pas un véritable polar mais plutôt un roman sur le roman policier et une réflexion sur la vengeance.
Le prédateur est la huitième enquête de Joe Pickett, ancien garde-chasse de la ville de Saddlestring et travaillant pour le compte du gouverneur du Wyoming. Le héros de C.J. Box possède donc déjà un lourd passé auquel il est fait référence à plusieurs reprises. Néanmoins, il n'est pas nécessaire d'avoir lu les romans précédents pour s'y retrouver. La série compte déjà 11 épisodes en anglais dont le dernier, Cold Win, est paru en 2011. L'auteur a été récompensé par plusieurs prix littéraires, parmi lesquels le prestigieux Edgar Allan Poe Award qui récompense les meilleurs auteurs de romans policiers. En France, il a reçu le prix Calibre 38 pour Détonations rapprochées, le premier volume de la série.
Editions Belfond, 2007, 485 pages
"Le Camel Club" inaugure la série du même nom qui compte quatre romans ("Le Camel Club", "Les collectionneurs", "Stone Cold" et "Divine Justice") dont deux ont été traduits en français à ce jour.
Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un roman américain. Alexis Aubenque, qui est français, a travaillé plusieurs années en librairie avant de se lancer dans l'écriture de romans de science-fiction puis de thrillers. Son second polar, "Un automne à River Falls" est paru en juin dernier chez Calmann-Levy.
C'est une banalité de dire que dans nos sociétés il importe d'être toujours le premier en tout. Le monde littéraire n'échappant pas à la règle, les éditeurs, les libraires et les journalistes commandent des tas d'études statistiques et établissent continuellement des classements. Il s'agit de savoir qui vend le plus de livres et combien temps l'heureux gagnant se maintient en tête de liste. Ainsi, il en vendra encore plus. La littérature de jeunesse est également soumise à la dictature du bestseller. Parallèlement, les éditeurs ont inventé un nouveau concept : la littérature "crossover" (littéralement mélange, croisement), des romans s'adressant à la fois aux enfants et aux adultes.
Si, comme moi, vous êtes amateurs de films d'horreur (si possible de série B) alors vous ne serez pas déçu par ce roman de Graham Masterton. Ce maître du genre s'est fait connaître grâce à la trilogie du Manitou, une série dédiée aux terrifiants esprits indiens et parue en 1976. L'écrivain écossais a depuis publié une centaine de livres dont une bonne partie sont des romans d'épouvantes qui s'inspirent de la mythologie et du folklore des civilisations anciennes (depuis les Aztèques, en passant par les Égyptiens ou les Japonais). On le compare souvent à Stephen King ou Dean Koontz. Personnellement je le préfère de loin à l'auteur de Simetierre et de Dreamcatcher.