Le 7 décembre dernier, un ouvrage de John James Audubon (1785-1851), Les oiseaux d'Amérique, a été adjugé à 7,3 millions de livres sterling (8,6 millions d'euros) aux enchères chez Sotheby’s. Le précédent record était déjà détenu par l’ornithologue franco-américain avec un autre exemplaire du même ouvrage, vendu en l’an 2000 pour 7 millions d'euros.
En dépit d'une moisson encore plus fructueuse qu'en 2009 (si on exclut les surplus qui iront au pilon), cette rentrée littéraire sera marquée par la mort annoncée du livre imprimé. On en parle depuis une bonne décennie mais les événements récents indiquent que la révolution est bien en marche. L'arrivée de nouveaux appareils contribue à démocratiser l'ebook et de nouvelles plateformes de téléchargement sont créés presque chaque jour. Les polémiques opposant les défenseurs de l'imprimerie aux aficionados du numérique s'essoufflent, tandis que se multiplient les débats sur l' avenir des librairies traditionnelles et des bibliothèques, l'instauration d'un prix unique du livre ou d'un taux de TVA réduit, l'intégration de publicités dans les textes, la censure, le piratage, les droits d'auteurs, l'écologie électronique, etc.
Jacob Dahlgren est un artiste suédois. En 2010, il a présenté une partie de ses travaux à Liverpool dans le cadre d'une exposition intitulée The Economy of the Gift (l’économie du cadeau). Son installation, Colour Reading and Contexture (Lecture en couleurs et contexture) composée de monticules de livres colorés. La structure, réalisée grâce à des ouvrages de bibliothèque destinés au pilon, fait penser à une gigantesque agglomération de buildings.
Selon un article de la journaliste Maria Russo publié par Salon.com, les américains dépenseraient plus d'argent dans les fast-food que pour l'éducation de leurs enfants, l'achat d'ordinateurs personnels ou de voitures neuves !
Titre: Soie Version originale: Seta Auteur: Alessandro Baricco Editeur: Folio Année: 2001 Pages: 142
Editions Laffont, 2008, 412 pages
Après une première mission menée tambour battant, les excentriques membres du Camel Club (Oliver Stone, Caleb Shaw, Reuben Rhodes et Milton Farb) récidivent.
Sept personnages sont pris au piège dans un huis clos au cœur d'une forêt nordique. Initialement réunis pour une partie de chasse entre gens de bonne compagnie, ils vont faire les frais d'une tempête de neige sans précédent et d'un cruel manque de vivres, auxquels vont s'ajouter des éléments pour le moins troublants.
Si, comme moi, vous êtes amateurs de films d'horreur (si possible de série B) alors vous ne serez pas déçu par ce roman de Graham Masterton. Ce maître du genre s'est fait connaître grâce à la trilogie du Manitou, une série dédiée aux terrifiants esprits indiens et parue en 1976. L'écrivain écossais a depuis publié une centaine de livres dont une bonne partie sont des romans d'épouvantes qui s'inspirent de la mythologie et du folklore des civilisations anciennes (depuis les Aztèques, en passant par les Égyptiens ou les Japonais). On le compare souvent à Stephen King ou Dean Koontz. Personnellement je le préfère de loin à l'auteur de Simetierre et de Dreamcatcher.
Les bibliothèques ne sont pas forcément des lieux destinés à stocker de vieux livres moisis et des temples gouvernés par des cerbères chargés de vous faire baisser d'un ton. Avec le développement des technologies, la gestion des établissements, les services offerts au public et même l'architecture des bâtiments ont progressivement évolué.
Tout le monde se souvient de la tirade de Patrick Le Lay à propos de la publicité et du temps de cerveau disponible des téléspectateurs ? Combien d'âmes sensibles et naïves ont été choquées ? Combien ont néanmoins continuées de regarder la télé en sirotant des sodas acidulés ? Il est vrai qu'il n'y avait rien là que Pierre Bourdieu (1930-2002) n'est déjà dit, avant le cynique PDG de TF1, dans son essai Sur la télévision. Pierre Bourdieu justement est né un premier août, d'où mon choix de l'incorporer à notre Citathon du jour.
Notre Citathon du jour rend hommage à l'historien et politologue américain, Howard Zinn (1922-2010) disparu le 27 janvier dernier. Howard Zinn s'est attaché à raconter l'Histoire, non pas du point de vue des vainqueurs et des "Grands Hommes", comme elle traditionnellement présentée dans les manuels scolaires, mais celle des minorités et des déshérités. Sa monumentale Histoire populaire des États-Unis, traduite tardivement en français, l'a révélé au grand public.
Dans l'une des dernières entrées du Citathon, en évoquant Howard Zinn, j'ai repensé à un essai historique de l'écrivain et journaliste uruguayen, Eduardo Galeano, Mémoire du feu, que j'avais commencé à lire il y a quelques années.
Aujourd'hui, le Citathon rend hommage à l'historien Moshe Lewin (1921-2010), disparu le 14 août dernier. Né en Pologne, il a enseigné l'histoire à l’Université de Pennsylvanie aux États-Unis. Moshe Lewin est considéré comme l'un des pères fondateurs de l’histoire sociale de l'URSS.
En France, nous avons des politiciens qui écrivent des essais et des romans (de Malraux à Jean-Louis Debré, en passant par Jack Lang). On se souvient des polémiques qui ont suivi la parution de La princesse et le président de Valéry Giscard d'Estaing ou La mauvaise vie de Frédéric Mitterrand. Les Américains, eux, ont Barack Obama, auteur des Rêves de mon père et de L'audace d'espérer. Le 44e président américain est également un lecteur assidu qui, d'un commentaire élogieux, peut faire envoler les ventes d'un livre tel que Netherland de Joseph O'Neill. Chaque année, les porte-paroles de la Maison Blanche, chargés d'entretenir l'image du président, délivrent la liste de ses lectures estivales.
Comme 50% des gens, je ne sais pas quel livre je vais acheter quand j'entre dans une librairie. Je slalome entre les tables réservées aux bestsellers et aux nouveautés, je fouine dans les rayons, je repère un roman dont j'ai entendu parler, etc. Il y a évidemment quelques valeurs sûres parmi les éditeurs et j'ai, comme tout un chacun, mes auteurs fétiches. Je ne dédaigne pas pour autant la prise de risques et parfois je me laisse influencer par la couverture (illustration, résumé ou commentaires en quatrième de couverture). Une photo un peu floue de la Venise du nord, un entrefilet alléchant du Figaro Magazine et le roman de Pieter Aspe, « le Simenon flamand, qui fait souffler un vent comique et iconoclaste au pays du roman policier. » est dans mon sac.
Le prédateur est la huitième enquête de Joe Pickett, ancien garde-chasse de la ville de Saddlestring et travaillant pour le compte du gouverneur du Wyoming. Le héros de C.J. Box possède donc déjà un lourd passé auquel il est fait référence à plusieurs reprises. Néanmoins, il n'est pas nécessaire d'avoir lu les romans précédents pour s'y retrouver. La série compte déjà 11 épisodes en anglais dont le dernier, Cold Win, est paru en 2011. L'auteur a été récompensé par plusieurs prix littéraires, parmi lesquels le prestigieux Edgar Allan Poe Award qui récompense les meilleurs auteurs de romans policiers. En France, il a reçu le prix Calibre 38 pour Détonations rapprochées, le premier volume de la série.
Ru, le premier roman de Kim Thúy est sorti au Canada en 2009 où il a reçu un excellent accueil avant d’être traduit dans plusieurs langues. En France, il a été récompensé par le Grand Prix RTL-Lire 2010. Roman d'inspiration autobiographique, selon son auteur, ou opus poétique, selon d'autres, il tient son originalité de sa forme. La construction du livre fait penser à un journal intime, composé de courts chapitres (2 pages au maximum) où Kim Thúy laisse vagabonder ses pensées, évoquant l'histoire de sa famille depuis l'offensive du Têt, pendant la guerre du Vietnam, jusqu'à aujourd'hui. Les entrées de chaque chapitre reprennent la dernière idée du précédent à la manière d'une ritournelle: "Ru", signifie "petit ruisseau" en français, et "berceuse" en vietnamien.
Après avoir découvert le romancier Shahriar Mandanipour, j'ai voulu poursuivre mon incursion dans la littérature iranienne contemporaine. Mon choix s'est porté sur Le goût âpre des kakis de Zoyâ Pirzâd, un recueil de nouvelles récompensé par le Prix Courrier International du meilleur livre étranger en 2009.