Alors que sonne timidement le glas du livre imprimé, certains s'interrogent déjà sur la manière de recycler les tonnes de papiers reliés qui ornent leurs bibliothèques. Or, dans le domaine de la récupération, les artistes ne manquent pas d'inspiration. Parmi eux, il y a des bibliophiles dont le fond de commerce est justement l'objet livre. L'Américain Robert The a plongé, dans ce qu'il est désormais convenu d'appelé le Book Art, presque par hasard.
La maison d'édition Penguin, qui cette année ses 75 ans d'existence, est une sorte d'icône culturelle dans les pays anglo-saxons, où les amateurs collectionnent ses jaquettes de livres et créent des sites web dédiés. L'artiste pop art, Harland Miller, voit les choses un peu différemment et revisite la collection à sa façon. Depuis une dizaine d'années, il transforme les couvertures des classiques en œuvres contemporaines. Une exposition lui est consacrée jusqu'au 15 novembre, à la Galerie Alex Daniels à Amsterdam.
Ainsi que le souligne Le Temps, la rentrée littéraire défie toutes les lois économiques et sociales. Cette année, les éditeurs battront le record de la décennie avec plus de 700 nouveautés publiées. Les 15% de Français qui lisent plus de 20-25 livres par an, pourront toujours aller défier quelques blogueurs en participant au challenge du 1% littéraire, avaler leur PAL (Pile à Lire) à toute vitesse, voire celles des autres grâce aux swaps (échanges). Si vous préférez « bien lire », vous apprendrez les vertus de la lenteur, défendues par Friedrich Nietzsche dans sa préface d'Aurore. Enfin, si vous faites partie des 70% de mauvais élèves qui achèvent difficilement un opus dans l'année, il va falloir trouver une parade pour briller dans les dîners en ville.
Qu'une poignée de journalistes rabats-joies déclarent l'arrêt de mort des têtes pensantes du genre romanesque ne semble guère émouvoir les éditeurs. Il faut dire que ceux-ci ont de quoi riposter. Les livres sont creux ? Qu'à cela ne tienne, il suffit de leur offrir de magnifiques écrins et créer des produits dérivés pour augmenter leur valeur ajoutée. Le roman est devenu un genre "pièce de musée" ? Il faut miser sur le concept du livre objet d'art et capitaliser sur les éditions limitées.
Maus n'est certainement une bande dessinée parmi tant d'autres. D'abord, c'est la première dédiée à l'holocauste, doublée d'un chef d'oeuvre universellement reconnu. Ensuite, elle surprend à cause de l'anthropomorphisme des personnages souvent réservé aux albums humoristiques ou pour enfants. Pour finir, il faut reconnaître que c'est un "petit pavé" : presque 300 pages, reparties en 2 volumes : Mon père saigne l'histoire & Et c'est là que mes ennuis ont commencé.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser en ouvrant cette bande dessinée, l'anthropomorphisme des personnages (les Juifs sont représentés par des souris, les Allemands par des chats, les Polonais par de cochons, les Français par des grenouilles...) n'atténue en rien le caractère dramatique du récit.
Figure majeure de l'Oulipo (OUvroir de LIttérature POtentielle), Georges Perec (1936-1982) aimait s'imposer des contraintes de style. A près La disparition, un roman où la lettre E est totalement absente, il nous a livré un opus hilarant mais sans aucune ponctuation ni majuscule, et saturé de répétitions. C'est que la construction de cette œuvre s'inspire d'un organigramme de prise de décision mathématique de la société Bull, sans doute pondu par un économiste retors. A chaque étape, s'intègre une nouvelle variante. Le but du jeu étant d'entrer dans le bureau de votre chef pour décrocher une augmentation. Un véritable parcours du combattant, bourré d'embûches, comme chacun sait.
Nous avons vu que l'objet livre pouvait être facilement recyclé et transformé en œuvre d'art (cf: Sculptures livresques). Or, dans ce domaine, le champ d'action est large et les idées ne manquent pas. Les écolo-bibliophiles qui fréquentent les galeries d'exposition pourront notamment s'inspirer des œuvres de Koshi Kawachi. L'artiste japonais a inventé le concept de Manga-farming, une technique qui consiste à récupérer ses vieux mangas pour les transformer en jardinières et y faire pousser des légumes. Après diverses expérimentations, son choix s'est finalement porté sur les radis. Le résultat ne manque pas d'intérêt.
Ce livre est en fait le premier numéro d'une revue bilingue français-anglais et sous-titré Modern Art & Pop Culture. Nous l'avons trouvé dans le rayon Beaux-arts de notre librairie favorite. Il y faisait un peu figure d'extra-terrestre car, au début, on ne savait pas bien par quel bout le prendre.
Pendant plus de 50 ans, le photographe André Kertész (1894-1985), dont le père était libraire, a parcouru la planète (Hongrie, France, États-Unis, Argentine, Japon...) et photographié des lecteurs dans tous les lieux et positions imaginables : dans les cafés, les bibliothèques, les trains, les parcs, et même sur les toits. Le musée Carnegie de Pittsburgh lui dédie une exposition, jusqu'au 13 février 2011, intitulée André Kertész: On Reading.
Pour ce troisième volet consacré aux nouvelles méthodes promotionnelles, nous sommes intéressés au Book Dating (rencontres littéraires amoureuses), une invention qui nous vient encore des pays anglo-saxons. Ainsi, après avoir tenté de nous appâter en nous glissant subrepticement un livre dans la poche (cf article sur les putpockets) ou grâce à une accrocheuse bande annonce (cf article sur les Book trailers), les professionnels disposent encore d'une arme pour nous séduire et nous attirer dans les librairies: les sites de rencontres dédiés aux bibliophiles. L'idée est que la question d'être ou de ne pas être compatibles peut se résoudre grâce à la lecture d'un bon vieux Shakespeare, préliminaire à un happy end.
Nous poursuivons notre petite enquête autour des techniques de marketing éditoriales (cf: l'article sur le Putpocket). Évidemment, nous ne sommes pas les seuls ni les premiers à nous y intéresser. La quatrième université d’été de la Bande-dessinée, qui se tenait du 5 au 7 juillet dernier, était justement consacrée aux questions de business, de cross-média, de trans-média, de média global et autres affaires de gros sous. Pour séduire des lecteurs rompus aux usages du numérique, d'Internet et de la vidéo, les éditeurs doivent désormais créer des sites dédiés et des Book Trailers (bandes annonces de livres).
Jonathan Argyll, jeune historien d’art, arrêté pour vagabondage à Rome parce qu’il pénétrait de manière suspecte dans une petite église, raconte une histoire des plus fantastiques au "generale" Bottando et à son assistante Flavia di Stefano, chargés de la brigade spéciale en fraudes et vols d’objets d’art de la police romaine.
Henri Valhubert, expert d’art parisien, a été empoisonné à la ciguë tels les patriciens de l’ancienne Rome. A l’inspecteur Ruggieri va incomber une enquête qui lui tape particulièrement sur les nerfs : tous les suspects (et il y en a quelques uns) semblent avoir décidé de lui rendre la vie dure.
ou Les métamorphoses du corps --
France Borel est professeur en histoire de l’art et docteur en philosophie et lettres à l’Ecole nationale supérieure d’arts visuels à Bruxelles.
Elle a déjà écrit différents essais, portant sur l’histoire de l’art, du costume et des modes.
Artiste médiocre mais faussaire de génie ! La vie jusqu’à présent n’a guère été tendre avec lui : élève peu brillant dans une école d’art, où il ne brilla pas vraiment par son originalité dans la section « peinture », jeune mari et soudain, bien trop rapidement, jeune père et jeune veuf, son épouse étant morte en mettant leur petite...
Le nouveau roman de Jonathan Safran Foer, intitulé Tree of codes (Arbre des codes), ressemble à un livre ordinaire. La couverture est une vague réminiscence de ses précédents ouvrages dont les jaquettes (Tout est illuminé, Extrêmement fort et incroyablement près) ont été réalisées par Jonathan Gray. Si vous ouvrez le livre, vous verrez qu'il ne s'agit pas seulement une œuvre romanesque. Tree of codes est aussi une œuvre d'art conceptuel qui s' inspire de la technique du cut-up de Brion Gysin et expérimentée par William S. Burroughs.
Peut-être avez-vous suivi, samedi dernier sur France-Inter, l'émission de Jean-Claude Ameisen dédiée à la lecture et entendu les extraits d'Une histoire de la lecture d'Alberto Manguel ou des Neurones de la lecture de Stanislas Dehaene. A moins que vous ne préfériez sauter de blogs en blogs et, dans ce cas, vous aurez lu La leçon de lecture publiée sur le blog de A sauts et à gambades qui fait référence à Comment lire un livre de Virginia Woolf. Cette question est vaste et de nombreux écrivains ont tenté d’y répondre. Pour ma part, j’ai un faible pour les recommandations d'Émile Faguet (1847- 1916) dans L’art de lire.
Grâce aux secrets hasards de l'édition, nous pouvons désormais petit-déjeuner avec Socrate, boire un thé en compagnie d'Aristote, préparer le dîner selon les bons conseils des Anciens et apprendre l'art de la conversation à table en suivant l'exemple des maîtres de rhétorique grecs et latins.
Georgia Russell est une artiste écossaise qui travaille sur divers supports imprimés. Elle coupe , dissèque et recycle les livres, les journaux, les photographies ou les cartes géographiques pour réaliser extravagantes sculptures. Diplômée du Royal College of Art de Londres, elle a séjourné dans une maison d'artistes en France et réalisé de nombreuses expositions en groupe ou en solo. En mai 2011, il exposera à nouveau à la galerie England & Co, dans la capitale britannique.
En décembre 1899, Marcel Proust, qui parle si peu l’anglais, décide de traduire The Bible of Amiens, l’œuvre du sociologue, écrivain et critique d’art, John Ruskin (1819-1900). Ce volume, consacré à la cathédrale d’Amiens, et paru 15 ans plus tôt, devait inaugurer une série dédiée à l’histoire du christianisme en Europe : Our Father Have Told Us. Il faut six année à Marcel Proust (1871-1922), avec l’aide de sa mère et du traducteur Robert d'Humières, pour arriver à bout de La Bible d'Amiens.
Voici une œuvre difficile à définir. Il ne s’agit ni d’un roman, ni d’un essai historique à proprement parler, mais plutôt d’une réflexion inspirée par les chefs-d’œuvre de l’art pariétal que l’on trouve dans les grottes de Lascaux , de Rouffignac, de Niaux, du Roc-aux-Sorciers ou d'Altamira, ainsi que par le site mégalithique de Carnac en Bretagne.
En regardant tomber la neige, j'ai repensé à un collectif d'artistes espagnols, Luzinterruptus. Ils ont réalisé plusieurs installations de rue avec, entre autres, des livres et des journaux. Les résultats sont assez spectaculaires.
Même si vous êtes riche, je crains qu'il ne soit trop tard pour vous rendre à l'une des plus belles ventes aux enchères de ces 40 dernières années. Elle se déroule, ce 29 mars, à la maison Bonhams sur New Bond Street à Londres et doit attirer tous les amateurs de littérature. Plusieurs pièces de la collection de Roy Davids y sont mis en vente, notamment de nombreux portraits des plus grands poètes et de romanciers des 19ème et 20ème siècles, comme Jane Austen, Charles Baudelaire, Samuel Beckett ou William Burroughs, pour n'en citer que quelques uns.
Le black-out estival de l'édition (les publications sont repoussées à la rentrée, événement majeur qui précède la course aux prix littéraires), est l'occasion de revenir sur les impasses littéraires de l'année écoulée: les bestsellers dont on a parlé dans les dîners en ville et les grands classiques qu'un lecteur émérite est censé avoir digérés. Éditeurs, libraires, bibliothécaires et journalistes prescrivent une liste d'ouvrages exotiques et distrayants pour s'évader loin des tracasseries quotidiennes et des dures réalités du désordre mondial. Lire et Le Magazine Littéraire publient leur traditionnel dossier Polars; Le Monde, ses petites perles inédites. Cette année, crise financière oblige, il se peut que votre banquier vous suggère aussi quelques devoirs de vacances.
Tandis que les éditeurs se préparent à la grande foire d'empoigne de la rentrée littéraire (plus de 700 romans à paraître à partir du 19 août), j'ai pensé qu'il serait intéressant de jeter un œil, non pas sur les stratégies commerciales et réflexions habituelles à cette période (gros tirage d'Amélie Nothomb, vrai-faux suspense autour du nouveau roman de Michel Houellebecq, débats mous sur l'opportunité de déplacer la grand-messe à première quinzaine de juin quand les lecteurs sont plus disponibles, etc), mais sur une méthode promotionnelle a-priori plus sympathique: le "putpocketing".
Les médias nous disent que les ouvrages imprimés seront bientôt des objets de collection, tout juste bons à être entreposés dans les musées. Anticipant peut-être sur cette prophétie, Abelardo Morell réalise de magnifiques photos de livres en noir & blanc que l'on peut admirer sur son site officiel.
Il semblerait que certains lecteurs soient fâchés avec les piles de livres, généralement non lus, qui s'entassent chez eux. D'autres proposent de régler ce problème existentiel de "PAL" (Pile à lire) en organisant des défis comme le Challenge PAL sèches. Paul Octavious, quant à lui, a trouvé un moyen original et artistique de s'en accommoder.
Nous ajoutons aujourd'hui une nouvelle page à notre album photographique des librairies du monde. Après les librairies designs d’Europe et d'ailleurs, les boutiques chics de la capitale française et les magasins recyclables, nous sommes virtuellement partis à l'aventure vers des contrées littéraires fameuses ou inconnues. Depuis Paris, en passant par Venise puis Boston, nous avons dégotté quelques librairies qui valaient le détour.
Nous reprenons aujourd'hui la petite enquête que nous avions débutée sur les méthodes publicitaires usitées dans le monde du livre (cf Cherche lecteurs via Internet et bandes annonces, Putpockets et Après cette lecture votre cerveau s'autodétruira). Lorsqu'il s'agit de promouvoir une bibliothèque ou une librairie, les annonceurs partent souvent de l'idée que le lecteur s'identifie volontiers aux héros du livre. Les campagnes publicitaires que nous avons sélectionnées illustrent ce principe de base.